Virer son patron

La sagesse populaire pense qu’il n’y a que les employés qui peuvent être incompétents. Elle se trompe. Un patron peut être passablement mauvais (du moins vous concernant) et mérite le même sort qu’un employé incompétent : la porte !

Si vous ne pouvez effectivement virer votre propre patron comme le ferait un conseil d’administration, il reste d’autres moyens de s’en séparer (non, je ne pense pas à le couler dans un pilier de centre commercial!).

J’ai viré mon patron à plusieurs reprises. Dans l’une de mes expériences, j’étais le premier salarié d’une start-up promis à un bel avenir mais qui au bout d’une année restait malheureusement dans une situation commerciale comparable à celle de l’année précédente ce qui est problématique lorsqu’on est 3. J’ai donc du me séparer de mon patron en lui expliquant que malgré sa bonne foi et sa volonté, il n’avait pas su me convaincre de sa capacité à mener son projet jusqu’au bout et que je me devais de reprendre ma route.

Une autre fois, je voulais développer mes compétences dans un domaine nouveau pour moi. J’étais prêt à m’y investir et à avancer. L’entreprise aurait gagné de l’argent et moi des compétences à revendre. La réponse de mon supérieur ? « Reviens me voir dans un an. » La semaine suivante, je l’ai viré et j’ai commencé à travailler sur le domaine en question qui est maintenant l’une de mes compétences principales.

Ce n’est jamais facile de l’annoncer comme ça ne l’est pas de l’entendre mais si le système ne fait pas de vous quelqu’un de meilleur, vous êtes en train perdre votre temps.

Voici pourquoi vous devez prendre le problème à cœur : lorsqu’on est salarié nous avons assez peu le loisir de choisir les gens avec lesquels nous travaillons. C’est d’ailleurs l’un des principaux bénéfices d’être entrepreneur, je peux maintenant me permettre de choisir avec qui je passe la plupart de mon temps.

Nos relations quotidiennes sont déterminantes pour notre état d’esprit. Les choisir est capital pour notre bien être quotidien et pour notre avenir.

A l’image d’un enfant dont l’éducation se fait majoritairement par son environnement et assez peu (moins qu’ils ne le souhaitent) par les parents, nous devons organiser notre environnement pour qu’il nous fasse progresser.

Voici l’un des principaux soucis que l’on rencontre au quotidien : devoir travailler avec des gens que l’on n’apprécie pas ou pire, qui nous tirent vers le bas.

Imaginez que vous êtes une fourmi vous baladant au beau milieu d’un gazon dense. La perspective qu’offre l’herbe qui nous entoure est impressionnante vu d’en bas et il est bien impossible de voir ce qui se trouve aux alentours. Maintenant, si vous prenez de la perspective en montant sur l’une de ces brindilles, vous allez voir que devant vous se trouve un piège et qu’il est temps que la colonie s’arrête de marcher en direction d’une mort certaine.

Pour arriver à avoir cette perspective, il faut arriver voir ce qui n’existe pas encore. L’une des principales difficultés à surmonter dans nos boulots, c’est de prendre de la perspective par rapport aux tâches quotidiennes.

Pourquoi ? Parce que le temps passe vite ! Un jour vous vous réveillez à 60 ans et l’étendue des possibilités est très réduit.

Chaque jour, tout le monde trouvera toutes les raisons du monde pour vous demander de faire ceci ou cela (tout ceci est bien sûr urgent) alors que dans 99% des cas ce ne sont que des conneries sans importance durable.

La plupart du temps, lorsque nous sommes en position de salarié nous vivons la relation au travail comme une contrainte pour une raison simple : nous n’avons pas la possibilité de choisir. En fait, il se peut bien qu’un lycéen ait plus de liberté que vous (mais qu’est-ce que vous ne feriez pas pour l’argent !).

Dans une étude intéressante menée sur des babouins et des fonctionnaires anglais (les 2 vivent dans des organisations très hiérarchiques), il a été mis en avant que ceux en bas de l’échelle sont plus stressés car ils n’ont pas le contrôle. L’une des conséquences, c’est que leurs artères se détériorent plus rapidement que celles de leur chef et qu’ils meurent plus jeunes. L’autre conséquence, c’est qu’ils grossissent plus que leur chef (oui les babouins obèses existent).

Parmi les évènements que l’on subi le plus fréquemment et qui fait peur il y a le licenciement où votre entreprise vous remercie pour vos bons et loyaux services et vous demande de faire vos valises.

Durant mes premiers postes occupés, j’ai rapidement pris l’habitude d’identifier ce que pouvait m’apporter mon supérieur ou mon patron. L’idée est simple : j’échange mon temps contre de l’argent, je fourni un service qui a de l’importance pour l’entreprise et j’attends au moins qu’elle m’aide à progresser. L’argent n’est qu’une compensation volatile alors que ce que j’apprends me transporte vers un niveau supérieur.

Voie sans issue

Pour certaines personnes, faire la même chose chaque jour pendant 40 ans n’est pas un problème. Même si ce n’est pas une raison suffisante pour se lever chaque matin, ces gens arrivent à tenir la distance pour des raisons qui dépassent mon entendement 🙂

Un point qui me parait critique, c’est donc que l’entreprise soit en mesure de me faire progresser. La progression revêt de nombreuses formes : la formation étant la partie la plus évidente et probablement la moins efficace. Ce qui compte va plutôt se trouver dans d’autres éléments !

Voici ce qui est génial :

  • intégrer une entreprise avec une grosse croissance
  • intégrer une entreprise avec un produit génial
  • intégrer une entreprise avec un patron/supérieur génial

Évidemment, combiner ces 3 critères peut constituer un must !

Lorsque l’entreprise grossie, vous aurez l’opportunité de faire évoluer votre propre poste. Vous allez devoir trouver de nouvelles solutions et votre mission sera palpitante car l’environnement change et vous donnera l’opportunité de créer des choses intéressantes. La diversité de l’activité sollicitera votre créativité.

A contrario, une entreprise qui stagne ou qui se replie sur elle-même n’offrira pas les mêmes possibilités de créer (même s’il faut être créatif…). Si vous aimez mettre de l’ordre, structurer et suivre/établir des procédures, ce sera un paradis pour vous.

Avec un produit génial, c’est souvent le client qui tire l’entreprise. Il sera tellement satisfait que son contact sera toujours intéressant et fournira des éclairages et des idées pour la suite. L’entreprise sera souvent très orientée produit et donc souhaitera faire évoluer son produit le mieux possible. Elle sera donc dynamique et prête à développer tout ce qui se trouve autour du produit.

A contrario, avoir un produit merdique c’est s’exposer aux réclamations et aux remarques récurrentes des clients. Selon votre position cela peut être un réel fardeau, surtout si le fait de remonter ces remarques ne change rien à la stratégie de l’entreprise et vous fait ressentir le fait de n’avoir aucun pouvoir.

Avoir un patron/supérieur génial est une opportunité en or. Même dans une entreprise banale avec un produit standard, ce peut être une raison suffisante pour se lever le matin. En fait dans ces cas, la relation est souvent du type mentoring et dépassera le cadre du travail à faire : c’est une progression personnelle qui va bien au-delà de l’activité quotidienne requise par votre poste.

A contrario, la raison numéro une pour laquelle quelqu’un démissionne, c’est lorsque il existe un désaccord/différent avec son supérieur. Ici, peu importe la qualité du produit ou la croissance de l’entreprise, vous n’avez pas intérêt à travailler avec un con au quotidien pour la simple raison qu’il ne fera rien pour vous aider. Ça tombe bien, vous non plus mais ce n’est dans l’intérêt de personne.

Êtes-vous bien servi par votre entreprise et votre supérieur ?

Est-elle un support pour vos objectifs ?

D’ailleurs, avez-vous des objectifs ?

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Commentaires 12

  1. Excellent article basé sur une approche résolument responsable et proactive. J’adore cette idée que démissionner revient à virer son patron pour ne pas avoir su gérer efficacement nos compétences et nos ambitions 🙂 .

    Ce qui est génial aussi, sinon, est de créer sa propre entreprise, et ce qui est encore plus génial est de devenir soi-même un patron génial 😉 .

  2. Merci !
    Il me restait encore quelques remords à me barrer de ma boite qui vient de me former, qui a investit dans tout ce qu’il me fallait sauf dans un supérieur intelligent. Je me borne à faire comme il a dit, c’est à dire comme il a toujours fait (il a 50 ans j’en ai 22).
    Je me barre un an au Québec dès Aout 2010 avec ma copine, il faut donc que je quitte mon CDI dans l’immobilier et bien payé mais plus ça va et plus j’ai envie de les quitter.

    Je pense que ma lettre de démission sera bien inspirée de cet article 😉

  3. Hé, Florian, doucement, même à 50 ans, on peut évoluer, apprendre, bouger !
    Je te présenterais volontiers ma mère qui a 82 ans et qui n’hésite pas à se lancer dans de nouvelles activités, découvrir de nouveaux domaines…

    Ca n’est toujours qu’une question de tournure d’esprit, il y a des gens figés à tout âge…

    Par contre, c’est plus difficile de “virer son patron” quand on arrive à, disons, 55 ans, les opportunités sont moins nombreuses. 🙁
    C’est pourtant pas l’envie qui m’en manque ! (j’aime bien aussi l’idée de “le couler dans un pilier de centre commercial!”).

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    Un exemple très connu : celui du créateur de KFC
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Colonel_Sanders

    “Ruiné, abattu, Sanders ne vit plus à l’âge de 66 ans qu’aux crochets d’un chèque mensuel de 105 $ délivré par la Sécurité sociale[18] et de ses maigres économies. N’ayant plus rien à perdre, il emporte avec lui sa recette de poulet frit et embarque à bord de sa Ford 1946. Il part sillonner l’Amérique à la recherche de restaurants qui accepteraient de devenir franchisés. On raconte qu’il dut réessayer 1009 fois avant de convaincre un établissement d’investir dans sa recette. Son acharnement finit par payer et il se retrouve à la fin des années 1950 à la tête d’un empire de 400 restaurants en franchise.”

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  5. Cet article ce matin m’a fait sourire.
    De mon côté, j’adore l’idée d’avoir virer “La Reine mère” -surnom que notre DG cyclotymique a reçu de la part du “top” management.

    Il est vrai que le terme “démissionner” emporte une idée trop négative et soumise.
    Je préfére le terme anglosaxon “I quit” qui, à mon avis emporte davantage la notion d’avancer, d’aller de l’avant.

  6. Personnellement, je me suis toujours vu au même niveau que mes supérieurs. Car quand j’étais employé, il était clair pour moi que je leur louais mes compétences et mon temps. J’ai toujours vu mes contrats de travail pour ce qu’ils étaient : des contrats. Et dans chaque contrat, il faut toujours défendre ses propres intérêts en premier.

    L’idée d’une hiérarchie humainement supérieure et condescendante m’a toujours déplu. Je ne la respecte pas. En parlant à mes supérieurs, je les ai toujours mis sur un pied d’égalité, et ils l’ont toujours ressenti. Cela ne veut pas dire que je ne les respectaient pas ou n’exécutaient pas les instructions.
    Mais il faut aussi savoir mettre des limites quand la relation tend à devenir ‘patron-esclave’.
    Il m’est même déjà arrivé de convoqué mon patron dans son propre bureau pour mettre les points sur les “i”.

    De manière intéressante, cette position ne m’a jamais porté préjudice, bien au contraire. On me considérait davantage que certains autres collègues. Comme quoi … exiger du respect n’est pas forcément négatif.

    Sinon, lorsque le travail n’est plus aussi épanouissant qu’avant, alors il faut commencer à chercher ailleurs.
    La motivation est un élément primordial qu’il ne faut jamais sous-estimer.

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  7. Bonjour,

    Ha oui, le respect ! Parlons-en ! Mon ancien boss m’a manqué de respect : il m’a dit qu’il n’était pas content de mon travail, ensuite m’a fait balayé son atelier, puis m’a repris dans ses cadres (entretemps, j’ai monté mon affaire car j’en avais marre d’etre pris pour un con, alors que mon boulot et toutes ces heures non payées et mes idées lui ont rapporté plusieurs millions d’euros) Il m’a viré (merci c’est la meilleure chose qui me soit arrivé depuis que je travaille), j’ai continué mon biz, il m’a envoyé au tribunal et au final : j’ai GAGNé !!!!!!!!!!

    Combien ? Je ne dirais pas mais pour plus d’une année sans bosser !!! Mais bon je ne vais pas m’arreter, je continue, et je vais faire fructifier cet argent ! A moi la belle vie et á toute ma famille !!!

    Ce qui m’énerve dans cette histoire, c’est de voir des gens qui s’entetent dans des idées qui ne fonctionnent pas ou parce qu’ils ont de l’argent ou sont les boss, ce sont eux qui ont raison : WAKE UP – WE ARE IN 2010 !!!

    Le respect passe par l’écoute des autres et regarder autour de soi de ce qui se fait.

    Bon je m’arrete la pour ce soir………………..

    Cdt
    Michael

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