Chronique du livre Early Retirement Extreme première partie : prévoyez 15 minutes pour le lire, il pourrait changer votre plan de vie.
La promesse du livre (Early Retirement Extreme) tient en une phrase : il est possible en 5 ans d’être financièrement indépendant avec votre source de revenus actuelle. Ni plus ni moins. Comment l’auteur a-t-il fait ? Il a revu son style de vie pour devenir un homme de la renaissance (supposé être compétent dans de nombreux domaines) et à épargné 75 % de ses revenus pendant 5 ans. Sans être aussi radical, c’est tout aussi atteignable.
Sur 24 heures, une fois retirées les heures de travail et de sommeil et les quelques obligations annexes, il ne reste guère plus qu’un quart de votre journée. Est-ce ce que vous voulez ?
Petit tour d’un livre surprenant.
Être financièrement indépendant,(IF) c’est ce que l’on appelle aussi être à la retraite. Vous recevez une rentrée d’argent vous permettant de vivre et de faire face à vos dépenses quotidiennes. Cependant la retraite n’est pas l’image que l’on en possède inconsciemment : celle d’un vieux assit sur un banc attendant la mort.
La réussite dans cette approche ne dépend pas du succès de votre blog, du timing avec lequel vous rentrez en bourse ou vous vous lancez dans l’investissement locatif. En fait si vous avez déjà un emploi, gardez-le !
La liberté consiste surtout à déconnecter les revenus des dépenses : rien de nouveau, gagnez plus ou dépensez moins cependant multiplier ses revenus par 4 est dur, réduire ses dépenses par 4 est atteignable par tous : vous travaillez probablement plus de 2 mois dans l’année simplement pour vous payer votre moyen de transport. Au lieu de payer pour tous les services quotidiens comme la garderie pour les enfants, des plats tout prêts ou une femme de ménage et en retour de devoir passer votre temps à travailler, vous pouvez réarranger votre vie.
Ainsi être à la retraite n’est plus vu comme consommer ses économies, mais comme organiser notre environnement pour qu’il nous supporte indéfiniment. Cette organisation n’est possible que de 2 manières : vous travaillez pour de l’argent ou de l’argent travaille pour vous.
Imaginez que votre vie soit une forêt et que vous arriviez à y vivre en harmonie. Cela commence par planter les graines et les faire pousser et cela se termine par de nouveaux arbres devenant la nouvelle forêt mature dont vous pourrez continuer à vivre. Pour vivre dans cette forêt, vous devez avoir, par le passé, décidé de planter ces graines : vous ne pouvez pas vous contenter de « vivre dans le présent ».
Impossible me direz-vous ? Regardez plus près.
Les principes sont simples :
Avoir ce désir d’indépendance financière n’est pas donné à tout le monde. En fait pour la plupart des gens, c’est une éventualité qui parait improbable. Pour travailler dans cette direction, il faut être convaincu de sa nécessité et si ce n’est pas votre cas vous avez 4 leviers possibles :
À côté de cela, il s’agit aussi de redéfinir beaucoup de notions « sociétales » comme le « succès ». Par exemple, il est communément admis que passer 30 minutes dans les embouteillages dans une voiture de luxe est mieux que passer 30 minutes dans les embouteillages dans une vieille voiture d’occasion. Lorsqu’il s’agit de notre environnement, les propriétaires de maison considèrent souvent l’herbe qui pousse naturellement sur leur terrain comme étant de la mauvaise herbe (comme s’il en savait plus que les oiseaux).
Tout ceci contribue à nous garder dans la rat race. Faire socialement bonne figure coûte cher. Ainsi pour la plupart des gens, la vie consiste à avoir un boulot qui permet de payer les factures, rentrer le soir et végéter devant la télé : ils ne peuvent imaginer d’autres solutions.
Heureusement, toutes les compétences et les savoirs nécessaires pour être un consommateur professionnel et un esclave de la fiche de paie sont enseignés par l’école. On n’y apprend pas les différentes disciplines, mais l’on retient surtout la manière dont les disciplines sont enseignées. Durant le cursus scolaire, les meilleurs élèves sont ceux qui ne remettent pas en cause l’autorité, ne posent pas de questions n’ayant pas de rapport avec l’exercice en cours, suivent les règles, qui essaient au lieu de faire et qui ne se mettent pas en avant. Surtout, ils apprennent à rester assis quitte à faire semblant d’être occupés (ça rappelle le travail ça non ?).
Ce que permet surtout l’éducation traditionnelle, c’est de faciliter le remplacement de la dépendance des parents à la dépendance à un patron.
En sortant de l’enfance, nous savons surtout une chose : chaque problème peut être résolu en achetant le produit adéquat et pour les acheter, il faut avoir un emploi et donc un diplôme d’une bonne école (d’ailleurs elle-même considérée comme un produit). C’est pourquoi nous voyons de plus en plus d’étudiants reprocher aux enseignants de n’avoir rien appris alors qu’ils ont payé, mais qu’ils n’ont pas travaillé. Ce n’est pas ce que l’on fait qui compte, mais ce que l’on peut acheter.
Peu à peu, ce sont tous les repères avec le sens de la vie que l’on perd. On perd le lien entre la santé et notre style de vie. Au lieu de corriger notre style de vie, on prend une bonne mutuelle, un bon médecin et surtout de bons médicaments. Les maladies cardiovasculaires résultant souvent du stress et d’un manque d’exercices sont résolues en réalisant des triples pontages. Nos vies sont donc étiquetées en fonction des marques que l’on achète et de la fonction que l’on occupe. Les gens ont beaucoup de mal à s’imaginer autrement.
Le monde du travail est adapté en conséquence. Les chaines de fabrication (dans l’industrie ou dans le service) sont organisées pour spécialiser les fonctions au maximum. Ainsi, n’importe qui devient remplaçable par une avancée technologique ou par des compétences similaires. Les spécialistes ne sont plus que des engrenages du système. Le défi consiste à passer d’une position de spécialiste consommateur à celle de producteur. En substituant la consommation par la production et la créativité, le shopping prend un sens totalement différent.
En l’absence de cela, peu importe le niveau des revenus, celui des dépenses tend à s’en rapprocher. C’est l’inflation du style de vie. Sans la sagesse pour définir lorsqu’assez est assez, la consommation occupe l’espace disponible.
Ce qui est paradoxal, c’est que les technologies censées nous faire gagner du temps tendent à être détournées. Typiquement la machine à laver était censée rendre le nettoyage du linge plus rapide, mais au lieu de cela, les gens lavent au moins 2 fois plus leurs vêtements qu’auparavant. La voiture produit les mêmes effets : censée rendre les déplacements plus rapides elle rend surtout les distances parcourues plus importantes qu’avant… pour un temps identique.
Beaucoup d’activités étaient réalisées par les gens eux-mêmes et sont désormais des produits. Au lieu donc de réaliser ces activités, les gens se retrouvent donc à travailler pour payer pour ces produits. En travaillant, les gens se spécialisent et perdent les compétences nécessaires pour réaliser ces activités eux-mêmes.
Nous vivons dans une société de la dette (Voir l’argent dette), la conséquence principale étant le gaspillage global à cause de la facilité qu’on des masses de gens à acheter lesdits produits les rendant ainsi chers.
Auparavant, les anciens comptaient sur leurs enfants pour s’occuper d’eux. Désormais, c’est devenu un produit : la maison de retraite. Pourquoi cela ? Et si en premier lieu l’exemple que les enfants ont reçu (être placés en garderie/nounou pendant que papa et maman travaillent) faisait passer le mauvais message ?
La plupart des gens partent du principe que la retraite est quelque chose que l’on obtient à 65 ans. Si vous cherchez des conseillers, vous allez devoir leur expliquer vos attentes patiemment.
La véritable question n’est pas tant combien nous gagnons, mais combien nous dépensons. Les immenses gains de productivités se transforment trop souvent en maison plus grande remplie avec des objets inutilisés attendant d’être jetés.
Aussi les 3 principes fondateurs du livre sont :
Voici une liste de suggestions pour réaliser des économies :
L’indépendance n’est pas tant quelque chose qu’une personne a, mais plutôt ce qu’elle est.
Il peut apprendre à utiliser sa créativité pour créer des solutions au lieu d’acheter des produits (entretien du véhicule, réparation de la maison…)
Les gens méritent ce qui leur arrive. Ceci n’est pas un jugement moral, ni un reproche. Cela veut simplement dire que notre attitude produit des habitudes menant à des résultats. Rien à voir avec le sens marketing du mot (vous méritez ceci ou cela…) ou les produits qui promettent que vous aurez ce que vous voulez en le pensant très fort (il est à noter que plus ces livres mentent ou parlent d’une vérité impossible, plus ils ont du succès).
Le système économique consiste principalement à extraire les ressources naturelles et à les transformer en produits inutiles puis à convaincre à grand renfort de publicité les gens qu’ils en ont absolument besoin tout en les laissant les jeter car ils sont devenus obsolètes.
Au départ le système croit puis il arrive un moment où la production est égale à la consommation. Pour les entreprises, c’est le signe du « cessez le feu ». Dans cet environnement, le salarié est motivé pour garder son emploi et payer ses factures plutôt que de chercher à travailler pour la meilleure entreprise. Il suit donc sagement les règles que les hommes d’affaires établissent. On remarque aussi qu’au bout d’un moment les salariés ne pensent plus au business, mais cherchent à maximiser les bénéfices personnels qu’ils peuvent en tirer se voyant ainsi comme déconnectés de l’entreprise. Ici commence la fascination pour la valeur du patrimoine, le nombre de points retraite, la défiscalisation et un appétit pour les compétences de rédaction de CV et de passage d’entretien de recrutement.
La plupart des gens sont des moutons. Le simple fait d’avoir son propre avis critique sur une situation fait de vous un leader. Soyez ouvert aux nouvelles idées, mais cultivez l’art du doute (Zététique : pensez à l’astrologie, la voyance ou l’homéopathie). Il est d’ailleurs étonnant de voir le temps et l’énergie qu’un spécialiste peut consacrer pour avoir une augmentation de 5% tout en étant fataliste sur les mauvais choix financiers qu’il fait. L’expérience est surcotée. Si vous avez occupé le même poste pendant 5 ans à faire la même chose, vous avez 1 jour d’expérience, guère plus.
La croyance populaire veut que l’indépendance financière s’acquière en ayant un gros revenu : plutôt que de travailler pour développer ce revenu, il est tout aussi possible de développer les compétences nécessaires pour s’en passer.
L’expertise peut être évaluée ainsi :
Pour l’homme de la renaissance, l’art d’être patient est déterminant. Souvent l’urgence n’est pas si urgente. Il s’agit aussi plus de faire disparaitre la distinction entre son travail et sa vie plutôt que de chercher à établir un équilibre.
Suite et fin de la chronique (qui vaut le détour !)
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