Tim Ferriss, l’auteur de La semaine de 4 heures, organisait une rencontre à Madrid dernièrement. Etant un grand fan de Tim Ferriss et de ses idées -je veux prendre la tête du fan club francophone !- je me devais d’être présent d’une manière ou d’une autre. Ne pouvant pas être sur place, Gaëlle (qui confirme que derrière un grand homme se cache toujours une grande femme) s’est gentiment prêtée au jeu et vous propose un reportage de cet évènement. Encore merci !
Ce jeudi 25 septembre à 18h a eu lieu à Madrid le lancement officiel de la traduction espagnole de la Semaine de 4 heures. Quelques 130 privilégiés pouvaient se rendre en terrasse d’un bar-restaurant fashion de la capitale pour une rencontre de 3 heures avec Tim Ferriss et j’en faisais partie !
Tim s’est montré dès le départ très accueillant, disponible, ayant un mot gentil pour chacun, serrant la main à tout le monde, prenant la peine de se rappeler tous les prénoms (ou presque), acceptant sans rechigner de se faire prendre en photos et de signer quantité de dédicaces. Bizarrement, pour une soirée de lancement, aucun exemplaire du livre n’était en vente, mais n’est-ce pas là le meilleur moyen de faire parler de soi ? Au lieu d’être poussés à l’achat (pour un livre que nous avions tous déjà acheté pour la plupart !), nous avons passé une très agréable soirée et, dès le lendemain, nous en parlons tous sur nos blogs respectifs (ou ceux des autres !).
Après avoir échangé quelques mots avec chacun pour faire les présentations, un verre à la main, Tim a entamé son discours d’introduction puis un temps de questions-réponses qui a duré environ 1h-1h30. Après quoi, le méchant monsieur du restaurant El Lateral nous a fait comprendre que l’heure c’était l’heure et qu’il allait falloir ranger les micros. Heureusement, nous nous sommes tous réunis dans une même partie de la terrasse et avons pu continuer à discuter les uns avec les autres et/ou avec Tim jusqu’à près de minuit.
Je vous propose donc une synthèse (oui parce que prendre des notes en anglais pendant 1h sur une mini feuille de papier, ce n’est pas si simple) de ce que Tim Ferriss a partagé avec nous sur différents sujets lors de cette soirée.
Dans son discours d’introduction quelque peu décousu (mais ça m’a peut-être paru décousu parce que je cherchais désespéramment quelqu’un qui puisse me prêter un stylo -j’étais décidément très mal équipée-), Tim a abordé un thème fleuve, sur lequel il est revenu à plusieurs reprises au cours de la soirée : celui de l’importance de bien gérer ses centres d’attention.
*note: Je vous conseille la lecture de “Email, la plus grande distraction ayant jamais existé“
Pour Tim, gérer son temps n’arrive qu’en seconde position. Il est primordial de savoir faire le tri dans tout le bruit informationnel qui nous entoure et qui occupe notre propre RAM à longueur de journée (cela ne sera sans doute pas sans rappeler David Allen à certains d’entre vous).
L’un des exemples favoris de Tim : les emails ! Si vous connaissez son blog, vous savez peut-être qu’il aime à dire que nous devrions tous suivre un régime pauvre en information et une cure de désintoxication d’emails, c’est dire s’il les porte dans son cœur ! Dans le cadre de la gestion des priorités et des centres d’attention, il a par exemple expliqué que même si télécharger ses messages ne prend que quelques minutes et même si l’on ne fait que les survoler parce qu’il est vendredi soir et qu’il est temps de partir en week-end, on risque toujours de tomber sur une question qui demande longue réflexion ou sur un point problématique qui peut nous inquiéter. On finira donc par passer tout le week-end à ressasser dans un coin de notre cerveau quelque chose que l’on ne pourra gérer que lundi matin : à quoi bon ?
Si vous êtes salarié et que vous hésitez actuellement à faire le grand saut, vous vous demandez sans doute comment l’on devient entrepreneur et quelles compétences sont nécessaires pour réussir dans son entreprise.
Tim commence par une mise en garde : la première erreur est de s’emballer. En effet, l’envie d’entreprendre naît bien souvent d’une grande insatisfaction au travail. Le danger de se lancer dans ces conditions, c’est de continuer à agir comme un salarié, c’est-à-dire travailler énormément (plus qu’en étant salarié d’ailleurs) sans partager avec personne la charge de travail. C’est pourquoi il faut plutôt commencer par identifier les 3 points suivants :
– être très clair quant à ce que l’on est prêt à sacrifier ou pas pour devenir entrepreneur ;
– déterminer exactement ce que l’on veut obtenir (c’est un conseil qui revient régulièrement et chez plusieurs auteurs) ;
– envisager ce que l’on va faire si les résultats ne sont pas au rendez-vous et réfléchir à une porte de sortie dans l’éventualité où l’on ne voudrait pas persévérer.
Quant aux compétences nécessaires, Tim en distingue 3 :
1/ Comprendre les chiffres
Il faut notamment que les notions de coût par acquisition de client et valeur à long terme du client soient très claires.
Pour éviter toute déconvenue, Tim conseille aussi de ne pas produire avant que le client n’ait passé commande.
2/ Savoir bien communiquer
Avoir un message clair a un double avantage :
D’une part, les gens savent à quoi s’attendre et n’ont donc pas de mauvaise surprise. Après, peu importe qu’ils vous apprécient ou pas.
D’autre part, cela permet de mieux atteindre son public cible. Tim a illustré ce point en rappelant que le succès de l’iPod sur des concurrents pourtant sur le marché depuis plus longtemps avait résidé dans la capacité d’Apple à faire passer un message clair : au lieu de dire que leur produit disposait d’autant de Gb et de tout un tas de caractéristiques techniques impressionnantes mais peu parlantes pour le grand public, ils ont choisi le slogan «plus de 1000 chansons dans votre poche ».
3/ Savoir bien négocier
Qu’on le veuille ou non, entreprendre, c’est aussi savoir passer des marchés.
Pour réussir, il est bon de savoir identifier les motivations des parties, les scénarios envisageables et les solutions pour chacun d’entre eux.
Tim a cité trois livres pour approfondir la question :
– Getting past no, de William Ury (le meilleur livre selon lui) ;
– Getting to yes (ce livre présente la négociation comme quelque chose de très clair et propre alors que c’est tout le contraire, donc Tim ne le trouve pas aussi bon que le premier) ;
– Secrets of power negotiating, de Roger Dawson.
La muse est ce qui vous inspire. C’est une chose ou une activité que vous aimez et qui vous anime. C’est la méthode ou le moyen qui vous va le mieux pour attendre vos objectifs : devenir riche, avoir du temps libre, changer le monde ….
Celle de Tim Ferriss consistait en un outil générant automatiquement du cash flow.
Le moyen le plus rapide pour avoir son diplôme en « création de muse » est d’observer les entreprises concurrentes qui réussissent et de copier ce qu’elles font bien et qui fonctionnent.
Pour ce faire, achetez leurs produits et assurez-vous leurs services : cela donne lieu à des échanges d’emails ou des conversations téléphoniques que vous conserverez comme sujet d’analyse et d’observation. Puis, demandez à retourner le produit ou à annuler vos contrats de services et observez comment ils réagissent : est-ce qu’ils essayent de vous dissuader, est-ce qu’ils vous offrent des réductions immédiates pour vous inciter à rester, est-ce qu’ils vous remboursent ou annulent vos contrats facilement mais vous relancent ensuite régulièrement pour essayer de vous reconquérir, etc. ? Toutes ces expériences sont autant d’informations précieuses pour apprendre en deux semaines tout ce qu’il y a à savoir sur vos concurrents et reprendre à votre compte ce qui en vaut la peine.
Analysez aussi leur publicité : les produits ou services dont ils font la publicité depuis longtemps sont généralement synonymes de succès. D’ailleurs, Tim Ferriss tient à jour un portfolio des pubs des produits qu’il a achetés, afin d’analyser pourquoi il s’est laissé convaincre, et ainsi s’en inspirer.
Il s’amuse aussi à raconter que son premier audiobook ne s’est pas bien vendu (il a produit un chiffre d’affaires total de 0 dollars !) parce qu’il a commis l’erreur de travailler de façon théorique, sans étudier le marché au préalable.
Lorsque Tim est confronté à une situation professionnelle ou personnelle insatisfaisante, il procède à une analyse 20 % / 80 % pour identifier quels sont les obstacles qui freinent sa progression.
Cela implique de se poser les 4 questions suivantes :
1/ Quel objectif est-ce que je cherche à atteindre ?
Les principes que j’ai assimilés depuis toujours et les règles que je suis sont-ils justifiés ? Ne me limitent-ils pas ? Rien n’est figé, tout est négociable.
Il faut donc être précautionneux lorsque l’on définit son business et qui l’on est. Trop détailler trop tôt risque de nous fermer des portes et de nous faire passer à côté d’opportunités intéressantes.
2/ Quelles sont les 20% d’activités qui produisent 80 % de mes revenus ?
Les entrepreneurs tendent à penser qu’ils doivent absolument passer toute leur journée à travailler, si bien qu’ils s’« inventent » du travail pour remplir les trous de leur emploi du temps. Et pourtant, ce n’est pas en travaillant plus et plus dur que l’on résout nécessairement les problèmes.
Dans la même idée, Tim a aussi expliqué qu’être débordé n’était pas le résultat d’un manque de temps mais de priorités et que gestion des priorités n’était pas synonyme de paresse mais de précision.
Et à ceux qui auraient peur de tomber dans l’ennui s’ils ne travaillent pas à temps complet, Tim propose de prévoir des loisirs pour combler les trous. Pour ce faire, imaginez le style de vie que vous auriez si vous disposiez de 50 millions de dollars sur votre compte en banque. Certes, par les temps qui courent, c’est à peine 35 millions d’euros mais vous pouvez sûrement vous limiter un peu, non ?! D’après son expérience, Tim précise que ceux qui font ce petit exercice dépassent rarement un style de vie demandant 75 000 dollars par an.
Pour optimiser les 20 % d’activités qui produisent 80 % des revenus, Tim essaye d’emprunter les meilleurs concepts et idées venus d’autres secteurs et de les mettre en application dans son propre domaine.
3/ Quels sont les 20 % de personnes qui sont à l’origine de 80 % de mes émotions positives ?
Faites un bilan chaque matin et chaque soir : s’il y a quelque chose ou quelqu’un qui vous fait vous réveiller de mauvaise humeur ou angoisser avant d’aller dormir, réglez la situation dans les plus brefs délais, débarrassez vous-en.
4/ Quelles sont les 20 % de personnes qui occupent 80 % de mon temps ?
Cette analyse 20 % / 80 % permet donc de revoir ses priorités et de reconcentrer ses efforts sur ce qui compte vraiment pour la bonne progression d’un projet.
Ce site utilise des cookies