La fin de l’été se profile et le cycle des saisons nous invite à changer notre positionnement : l’été est le temps de la moisson et de l’épanouissement, c’est-à-dire une occasion de savourer et aussi d’entretenir ses réussites. L’automne qui se profile (temps des pertes et du dépouillement) est par contre le moment de faire face à ses responsabilités vis-à-vis de la récolte et d’exercer son leadership personnel pour maintenir, faire évoluer, changer, transformer ce qui doit l’être. C’est pourquoi des vacances (du latin « vacare » : être sans) doivent s’organiser autour de 2 pôles.
Se désactiver : c’est-à-dire abandonner ses activités habituelles, reprendre possession de son temps, se reposer, rester tranquille. Je constate que cette désactivation est difficile pour beaucoup. Tout comme un pétrolier met quelques kilomètres à s’arrêter après l’arrêt des moteurs, il faut « un certain temps » pour se désactiver vraiment. Poids des habitudes, désir de « tout faire » et de « tout voir », compensation des frustrations de l’année dans un activisme forcené, évitement de la confrontation avec soi et la réalité sont autant de mauvaises raisons de « squezzer » ce pôle nécessaire, mais loin d’être suffisant. Même si vous êtes reposés, à la rentrée vous êtes encore propriétaire à 100% de vos…. emmerdes, insatisfactions, besoins de changement. Votre indicateur est votre niveau d’enthousiasme à redémarrer vos activités habituelles. Et d’ailleurs, quel est-il ? Évaluez-le de 0 à 10. Et listez-en les raisons.
Se distancier : c’est profiter de l’espace et du temps laissé par la désactivation pour penser sereinement (cf article de Michael sur les décisions), explorer des possibles, visualiser, laisser émerger, rêver. C’est ce qu’on appelle le vide fertile. On ne peut construire sur du plein, sur du trop, sur du stress négatif, sur de l’épuisement, sur de l’agitation. Le vide fertile est indispensable pour passer du mode « survie » (je gère tout ce qui m’arrive au fil de l’eau, je répète toujours les mêmes scénarios) au mode « vie » (je choisis de créer un environnement favorable à mon développement personnel, professionnel, social, spirituel). Cela implique de résister à cette pression du remplissage, de la consommation, de l’hyper sollicitation, de l’instantanéité et peut réveiller une forme d’angoisse face justement à ce vide. En fait, cette angoisse est un indicateur très positif que vous approchez ce vide. Mais la plupart veulent se dispenser de ressentir cette peur face à soi et….. remplissent leur emploi du temps. Cela porte un nom : faire soi-même son propre malheur. Est-ce que la terre est angoissée lorsque les tomates ont été récoltées ? Non : elle attend tranquillement de se régénérer pour une future récolte.
Faire toujours plus de la même chose entrainera toujours plus du même résultat.
Si votre niveau d’enthousiasme à l’idée de cette rentrée est inférieur à 5, il est probable que vous devez faire évoluer certains domaines de votre vie. Le leadership personnel est cette capacité à donner vie à quelque chose qui est important pour vous. Cela peut concerner bien sur le travail, mais aussi la famille, le couple, la contribution, la création. Cela impliquera de réussir à engager les autres, vos relations, vos partenaires à vous suivre dans cette voie. Indépendamment de la nature des projets engagés, ce sont ces qualités de créateur, de visionnaire, servies par une intention et une détermination marquée, qui permettront de transformer des possibilités en réalité concrète et tangible. C’est ensuite ce différenciera l’action juste de l’agitation. Je vois beaucoup d’agitation autour de moi : fragmentation du temps, croyance qu’il faut tout faire, incapacité à faire respecter des limites, cycles de création interrompus, réponse instantanée aux sollicitations, dispersion dans des distractions, conversations banales. C’est la marque d’une absence de leadership personnel. Une fois passée la griserie des bouffées d’adrénaline, le résultat garanti est un sentiment final d’insatisfaction, tant sur ce qui est obtenu que sur soi. L’action juste est tout le contraire : focalisée sur des buts explicites, incarnée de façon à ne pas être déstabilisée au moindre obstacle, fondée sur des valeurs qui ont été réfléchies et travaillées. L’action juste émerge pendant les périodes de vide fertile, et le leadership personnel est l’instrument pour mettre en ouvre vos nouvelles idées.
Certes me direz vous, j’aurai pu écrire cette chronique avant l’été ! J’aurai pu aussi attendre l’été prochain avant de la publier! En fait je ne conseille pas de réserver ces moments de vide fertile à l’été, mais plutôt de les intégrer dans son emploi du temps de manière systématique : il est tellement plus facile, lorsqu’on ressent des turbulences, de faire de la prévention plutôt que d’attendre le chaos !
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