La dernière chronique de Philippe et le commentaire de Philippe (ils sont partout!) m’ont rappelé un point clé lorsqu’il s’agit de définir le montant d’argent dont nous avons besoin.
Je peux comprendre que pour une partie d’entre vous cette question parait folle : “Mais Michael, je n’ai pas ASSEZ d’argent !!” Je suis passé par là. A cette époque, c’était la lutte pour vivre correctement. Lorsque mon salaire a été multiplié par 2, puis par 3 et plus la perspective n’est plus du tout la même.
Lorsque l’argent manque, nous n’attendons que sa venue mais lorsqu’il est présent, il ne devient plus suffisant. Cela s’explique en partie par l’ajustement hédonique. C’est le principe qui dit simplement que nous avons tendance à nous habituer à ce que l’on a et donc à ne plus autant y accorder d’importance. C’est pour cette raison que la nouvelle voiture que vous avez attendue pendant des mois ne vous apporte plus la même satisfaction un an après. C’est pour cela que la première bouchée de votre dessert favori est succulente mais que la 6 ème ne provoque pas autant de sensation.
L’ajustement hédonique peut être provoqué de manière volontaire tel que le pratiquait les stoïciens de la Grèce antique (pas celle en faillite). Pour apprécier à nouveau votre voiture, forcez-vous à prendre les transports en commun pendant une semaine. Pour apprécier votre dessert et restez sur ce sentiment, mangez-en moins.
La difficulté ? L’ajustement hédonique s’effectue en permanence et vous devez donc le contre balancer en permanence. J’aime bien osciller entre voyage confortable dans de beaux hôtels et séjours simples plus débrouille.
L’argent ne suffit plus dès que vous n’avez plus comme peur fondamentale d’en manquer à la fin du mois. Est-ce un luxe ? Je vous laisse juge. Mais de la même manière que je ris au nez de ceux qui me disent “Mais il y en a des centaines qui attendent dehors !” pour justifier leurs inactions professionnelles et rationaliser leurs peurs, c’est un luxe que ceux qui se débrouillent peuvent se permettre.
Lorsque l’argent ne suffit plus, vous commencerez à notez autour de vous ce qui vous différencie des autres et des commentaires comme “mais alors vivons d’eau fraîche !” vous paraitront ridicule. L’argent ne suffit plus mais ce n’est pour autant qu’il est négligé et renié. C’est un partenaire important mais ce n’est plus une fin en soi.
Le changement subtil, le basculement entre le manque ou la peur du manque et la recherche d’une réalisation supérieure permet vraiment d’ajuster son style de vie parce qu’elle vous libère de la course, qu’elle soit rat race ou du “toujours plus”. Lorsque cela arrive, vous vous levez le matin pour réalisez vos projets et mettre en oeuvre vos idées. L’argent reste présent mais il n’est plus le but, il n’est que la conséquence de votre alignement intérieur. Et devinez quoi : lorsque vous faites cela il est beaucoup plus facile d’en gagner !
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