Réarranger votre vie sous forme de modules d’importance similaire. Comme dans un sport d’équipe, le tout est plus grand que la somme des parties. Vous ne dépendez plus d’un seul joueur pour atteindre votre objectif et tout le monde court dans le même sens. Chacune de vos activités vous fait avancer dans la bonne direction.
Lorsqu’on nous impose une stratégie, il ne nous reste que la tactique. Souvent elle se noie dans les détails et on compte sur elle pour être plus productif : « 50 conseils pour répondre à 500 emails en 1 heure ». La plupart des gens n’a pas de latitude dans le choix de leur stratégie car ils sont dans le schéma : étude/travail/crédit immo/crédit auto/ 2,1 enfants : leur vie est verrouillée.
Si l’on veut améliorer notre efficacité, il faut travailler sur la stratégie dont le premier élément est la définition d’objectifs. La plupart des méthodes sont unidimensionnelles : aller du point A au point B et diviser ça en sous-objectifs atteignables. On ignore les effets collatéraux (le coût d’opportunité). L’une des stratégies les plus communes est de « faire carrière », mais l’on oublie la dépendance avec l’unique source de revenus que cela créé, le manque de temps pour sa famille, le stress et tous les autres inconvénients. Il faut donc penser à l’ensemble de ses objectifs car nous n’en n’avons jamais un seul et à leur contribution à notre vie.
Une bonne stratégie est donc de poursuivre plusieurs objectifs en même temps (3 par modules est pas mal).
Comprendre la différence entre besoin et souhait est critique. La plupart des approches de finances personnelles cherchent à tracer un trait entre ces 2 catégories, mais fondamentalement il n’y a pas de différences : les 2 sont sur une liste, seul le prix change.
Faire appel au marché pour satisfaire un besoin n’est souvent pas la solution optimale. Acheter un produit qui ne peut pas être démonté et réparé est mauvais. On dit que pour celui qui a un marteau alors tout ressemble à un clou, pour le consommateur lambda sa carte bleue est un marteau.
Les possessions sont problématiques. Elles coûtent de l’argent, prennent de la place, demandent de l’entretien, peuvent vous être volées et sont difficiles à jeter. Aussi, soyez toujours prêt à en vendre. Il est aussi facile de vendre une de ses possessions que d’en racheter l’équivalent sur Ebay. Considérez-vous comme locataire. ( Note perso : j’ai d’ailleurs revendu un caméscope HD après plus d’un an d’utilisation. Coût de possession : environ 100 € soit moins de 10 € par mois. Si je l’avais conservé indéfiniment, j’aurais perdu les 300 € que j’ai récupérés plus le coût d’opportunité de ces 300 € placés. J’ai aussi revendu 2 véhicules, un pour le même prix que le prix d’achat après 2 ans d’utilisation, l’autre plus cher que son prix d’achat après 3 ans d’utilisation.)
Pour savoir si vous devez vous séparer d’une de vos possessions, mesurez le nombre de fois que vous l’avez utilisé. Pas une fois en 6 moins ? Dehors !
Détenir des objets utiles et exceptionnels est parfait : un couteau de qualité, une veste durable…mais il faut y mettre le prix. Mieux vaut payer 500 € pour 15 ans que 50 € chaque année.
Préférez des objets versatiles. L’ordinateur est un bon exemple. Il est composé d’éléments remplaçables. Il peut servir à pleins de choses : film, musique, internet, écrire, lire, jouer… Oubliez les objets spécialisés : le lecteur dvd, la console de jeu, la chaine hi-fi… Avant d’acheter, passez par un tampon : une liste. Lorsque l’objet que vous convoitez est sur la liste depuis 30 jours et que vous le voulez toujours, allez-y ! L’objet inutile type ? Le gadget électronique (oui oui votre DS 3D). Mais comment contrôler nos décisions d’achat ? Elles sont basées sur l’émotion, le marketing utilise ça à fond et à moins de développer une sorte de plaisir à ne pas dépenser, vous n’y arriverez pas.
Une belle maison, c’est une maison avec un jardin, une belle clôture et 2 ou 3 voitures garées devant selon le principe que plus l’on peut se permettre de dépenser de l’argent, plus l’on est supposé être riche. Acheter ou louer une maison qui coûte plusieurs fois votre revenu annuel est une erreur. Aucune entreprise ne survie longtemps en étant endettée à plus de 50 % de son patrimoine pourtant les acheteurs trouvent rassurant de s’engager sur 300 % de leur patrimoine. Le choix consiste simplement à se demander s’il vaut mieux avoir 2 pièces en plus ou 5 années de liberté.
Sur le long terme, les prix de l’immobilier suivent l’inflation et dans une perspective d’indépendance financière la valeur de la maison n’a aucun intérêt car elle est non-productive.
Le cashflow d’une maison étant négatif, la question est de savoir s’il est plus ou moins négatif que son équivalent en location. Ainsi dans le choix du lieu, privilégiez un emplacement qui offre tout ce dont vous avez besoin à moins de 3 miles (environ une heure de marche), si vous êtes un adepte du vélo, vous pouvez doubler cette distance.
Dans l’équipement de votre maison, étudiez toujours avec soin le remplacement d’un appareil pour son équivalent à économie d’énergie : la plupart du temps cela n’en vaut pas la peine. Typiquement le réfrigérateur est un appareil dont nous pourrions nous passer. Les gens ont pris l’habitude de tout y mettre et il ressemble plus à une étagère à condiments qu’à autre chose.
La température de la maison est aussi un potentiel d’économies : sa perception dépend de votre métabolisme, mais aussi de votre circulation, alimentation, activité, vêtements et environnement. Par exemple, une personne émet environ 100 W, réunissez des amis pour vous réchauffer. Préférez une couverture chauffante au chauffage central ou les bonnes vieilles solutions comme le récipient rempli d’eau chaude.
Vos vêtements sont alors importants dans votre dispositif. Leur choix est critique. Pour reconstruire votre garde-robe, identifiez chaque élément sur une liste puis définissez les tenues que vous pouvez composer. Vous devriez n’avoir qu’un seul exemplaire pour une fonction donnée et si vous avez 6 différentes tenues c’est suffisant.
Etre en bonne santé est une condition nécessaire pour apprécier la vie. Pour l’entretenir, le sport est important, mais nous avons une conception souvent erronée. Par exemple, nous voulons perdre du poids, mais pratiquons des exercices qui ne sont pas adaptés. C’est comme lorsque conduire une belle voiture était un signe de richesse alors que c’est désormais plutôt la capacité à signer un contrat de crédit.
Etre en forme peut être défini par la capacité de battre n’importe qui dont vous ne pouvez échapper et échapper à ceux que vous ne pouvez battre. Le moyen le plus rapide pour atteindre cet état est de s’entrainer de manière intensive par opposition à un entrainement de fond. 20 secondes d’exercices suivies de 10 secondes de repos. Si vous devez faire 100 répétitions par jour, vous pouvez choisir le rythme : 33×3, 20×5, 14×7,10×10… en changeant le rythme vous pouvez adapter l’exercice à votre niveau.
L’alimentation est aussi déterminante. Le principe à ne jamais oublier étant que si un produit a besoin de publicité pour vous convaincre qu’il est bon pour vous c’est que ça n’est probablement pas le cas. La fréquence des repas est à questionner. Manger 6 fois par jour est à la mode, mais manger une fois par jour est possible : le régime du combattant qui ne mange qu’après le combat. Ce qu’il vous faudra vaincre, c’est la peur irrationnelle qui nous frappe lorsque nous avons faim.
Pour se passer de voiture, voici une démonstration simple pour faire le même trajet quotidien :
– Marcher : 45 minutes
– Courir : 25 minutes
– Vélo : 15 minutes
– Voiture : 10 minutes
10 aller/retour par semaine font environ 500 voyages par an et donne :
– Marcher : 22 500 minutes
– Courir : 12 500 minutes
– Vélo : 7 500 minutes
– Voiture : 5 000 minutes
La voiture est plus rapide non ? Regardons plus près. Le budget voiture est en moyenne 20 % des revenus annuels (15 % des dépenses en France selon l’INSEE), une personne travaille 2 000 heures par an (aux US) soit 120 000 minutes. 20 % de ceci donne 24 000 minutes. Un vélo coûte 50 € donc 300 minutes par an, mais prenons 1 000 minutes. Nous avons alors :
– Marcher : 22 750 minutes
– Courir : 13 000 minutes
– Vélo : 8 560 minutes
– Voiture : 29 000 minutes
Le paysage est totalement différent. Marcher est plus long mais en incluant tous les coûts, c’est même plus économique en temps que la voiture. 20 % des revenus c’est 2,4 mois de travail chaque année.
Votre télévision est un symbole de la spécialisation du travail : toute la journée nous faisons la même chose au travail pour rentrer végéter devant la télé et ne rien apprendre qui pourrait changer notre condition. Ce n’est pas temps le contenu qui est dommageable, mais tout ce qu’elle vous empêche de faire, la place qu’elle prend.
Le choix d’une assurance est important. Naturellement nous avons tendance à trop être assurés. Le seul intérêt d’une assurance, c’est de vous protéger d’une perte qui serait dramatique.
« Ce serait tellement plus simple si j’étais célibataire » : bien que séduisant, cette idée est fausse. En étant 2 vous faites des économies d’échelle. Les enfants ne sont pas non plus une raison bien qu’ils s’ajoutent à vos dépenses mensuelles ils ne coûtent pas plus que ce que vous pouvez vous permettre. Etre financièrement indépendant signifie que les enfants n’auront pas toutes les activités « stimulantes » que les parents payent pour pousser leur progéniture et leur construire un CV dans l’espoir de rentrer dans cette école très cotée.
Un système économique fonctionne avec 4 composants :
1- Ressources
2- Producteurs
3- Consommateurs
4- Recycleurs
L’économie moderne ne considère que les producteurs et les consommateurs ignorant le côté limité des ressources.
Le meilleur moyen de définir ce qu’est le travail est « on le sait quand on le voit » car cela inclut souvent des activités que l’on ne souhaite pas faire. Un salaire est défini lorsque la productivité est difficile à mesurer. Dès lors, elle n’a que très peu d’influence sur la valeur que le salarié reçoit, il s’agit plus de rentrer sur le marché au bon moment ou d’être un bon négociateur. Etre payé sous forme de salaire peut amener une insatisfaction à cause de la décorrélation entre effort et récompense : le salaire reste le même.
Cela divise les salariés en 3 catégories :
1- Ceux qui comprennent qu’ils avanceront plus vite en faisant de la politique dans l’entreprise
2- Ceux qui réalisent qu’être présent et faire le minimum paiera tout aussi bien
3- Ceux qui n’ont compris aucun des 2 points précédents
La seule raison pour laquelle dépendre d’une seule source de revenus n’est pas considérée risquée c’est parce que tout le monde le fait.
Le travail non-salarié (freelance, profession libérale…) offre l’avantage de restaurer le lien entre effort et récompense : pas de travail, pas d’argent. Souvent le non-salarié valorise ses heures travaillées soit en les facturant directement, soit en construisant une expertise ou des éléments réutilisables.
Le travailleur salarié ne réalise pas l’imposition qui pèse sur lui car tout est prélevé avant qu’il s’en rende compte. Il ne comprend pas non plus que l’on puisse vivre des revenus d’un capital car ses économies sont faibles et bien que le principe soit connu, peu arrive à le concevoir.
L’épargne de précaution est un concept valable lorsqu’on vit d’un travail salarié ou non-salarié que l’on ne maitrise pas. Si l’on considère que l’on épargne 10 %, que l’on dépense 60 % en besoins et 30 % en envies, l’épargne de précaution doit couvrir les besoins et il faut donc 6 mois pour créer un mois d’épargne de précaution.
Plus le ratio d’épargne sur besoins est haut, plus vous serez en sécurité.
Vivre du revenu de son capital : être rentier
La promesse du livre, être rentier en 5 ans, s’explique ainsi :
Votre capital de départ ne doit pas être entamé par vos prélèvements faute de quoi votre situation n’est pas maintenable. Aussi la rentabilité que vous allez en tirer est déterminante.
Investissez dans ce que vous comprenez au lieu de suivre ce que les gens vous disent (le livre ne conseil d’ailleurs rien à ce sujet).
Entre 1905 et 1945, 1965 et 1983, 2000 et 2007, le marché était nul voir négatif alors qu’on trouve des périodes fastes comme entre 1983 et 2000 (Note : marché boursier US mais comme tout est désormais lié…). Une approche comptant sur les gains en capitaux telles que le suppose le Buy & Hold (acheter et conserver) est à ce titre risquée si par exemple vous vous retirez du marché au mauvais moment.
La méthode de Monte-Carlo suggère que :
3 % semble donc être un chiffre raisonnable, c’est aussi la croissance organique observée de nombreux secteurs.
Chaque euro non dépensé équivaut à un réduction de 401 € de la somme nécessaire pour le fond. Un abonnement à 20 € par mois représente en fait 8 020 € soit plus de 4 mois de travail.
Allez-vous gérer votre argent vous-même ou le confier ? Si les frais de gestion sont de 1% du capital, cela veut dire que si vous retirez 3 %, c’est en fait plus de 4 qui sont ponctionnés = un quart des prélèvements sont des frais de gestion…
Les revenus obtenus à partir d’un capital sont très différents de ceux obtenus à partir d’un travail. Dans le premier cas ils dépendent des compétences et de la taille du capital, dans le second cela dépend des compétences et du temps passé.
Ce qui est difficile à comprendre, c’est que la gestion d’un capital récompense la compétence et la sagesse proportionnellement à la taille du capital, jamais en fonction du temps passé. Pour notre société qui confond être productif et être occupé, c’est dur. Très souvent celui qui gère un capital gagne à ne rien faire et rester sage.
Le moyen le plus simple de changer d’état d’esprit, c’est d’arrêter de penser comme un agriculteur et de devenir un chasseur. Le travailleur moderne se comporte comme l’agriculteur : récompensé en fonction du niveau d’activité. Le chasseur doit frapper peu, mais juste.
Investir n’est pas une science. Malgré l’apparence que l’on veut se donner, la précision n’implique pas la véracité. C’est une compétence à apprendre, copier ne requiert aucune compétence particulière. N’achetez jamais un investissement parce qu’il vient de faire une bonne performance.
Early Retirement Extreme est un livre très descriptif ayant une approche assez philosophique des choses. J’ai beaucoup apprécié le fait que tous les domaines de la vie soient couverts sous l’angle IF. Je pense que tout ceci est applicable, mais je reste dubitatif sur le fait d’y arriver en 5 ans et en épargnant 75 % de ses revenus non pas pour des raisons économiques (Prenons 2 personnes ayant 2500 € / mois de revenus. Cela veut dire vivre sur 625 € et épargner 1875 €, réalisable, mais très minimaliste), mais pour le style de vie dépouillé que cela implique.
Un bémol doit être apporté à l’argument principal du livre : en France nous n’avons pas pour habituer de payer pour tout et n’importe quel service comme cela est pratiqué aux US. Cela limite la marge de manœuvre d’un ménage français dans l’atteinte de l’IF et ne doit pas dériver pour faire de vous de gros radins (“plus de café à l’extérieur, c’est trop cher !”).
Je trouve son approche « old-fashion » (ou Amish bien pensant, c’est selon) très véridique sur la consommation : c’est clairement un levier important dans l’atteinte et le maintient de l’IF. Une saine lecture pour retrouver ce bon sens qui nous échappe si facilement.
A la lecture de ce livre, je pense que beaucoup d’entre nous reverrons leur désir d’indépendance financière car malgré tout cette forme-ci implique des changements profonds que peu de personnes seront capables de réaliser.
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