Roadtrip USA : mon voyage sur la côte ouest

J’ai fait un petit tour de la côte ouest des États-Unis, voici un condensé de ce qui m’a surpris. Si la visite de l’ouest Américain n’a plus rien d’original, c’est un voyage que je voulais faire pour me rendre compte sur place de ce fameux état d’esprit si particulier qui forme ce pays. Si vous prévoyez d’aller y faire un tour, ceci vous intéressera !

La première chose que je voulais faire, c’est vivre sur place et m’intégrer autant que possible car je n’y reste qu’un mois. Pour mettre les chances de mon côté, j’ai échangé mon appartement parisien contre une maison (via homeexchange.com) dans le nord de San Francisco. Outre l’avantage financier, c’est surtout le fait de pouvoir faire connaissance avec des Américains et avec certains de leurs amis. Je me retrouve donc avec une maison de 120 m² et 2 Toyota Corolla (tout ceci est petit selon les standards ici).

 

Le parcours

Le parcours est simple : passer une semaine à San Francisco, 2 jours dans le parc de Yosemite, 4 jours à Los Angeles, puis faire un tour par le Grand Canyon, Monument Valley, Antelope Canyon suivis de 4 jours à Las Vegas et terminer le tout par une autre semaine à San Francisco. Distance a parcourir : 3700 kilomètres.

Établir le parcours est toujours difficile si vous demandez l’avis de 10 personnes, vous aurez 10 avis différents sur ce qu’il faut voir ou ne pas voir et ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Typiquement, peu de gens aiment Los Angeles et beaucoup de gens snobent Las Vegas alors que ce sont (avec San Francisco) 2 emblèmes de ce qu’est la partie Ouest. Retirez une de ces 2 villes et ce n’est plus les États-Unis !

Note : lorsqu’on parle des États-Unis, c’est un peu comme si l’on parlait de l’Europe pour décrire la France. Nous avons tendance à oublier la taille des différents états et leurs différences culturelles et économiques sont importantes. Outre ces différences, il y a aussi la distance qui les séparent que nous avons du mal à réaliser. Si j’en viens donc à dire “les États-Unis” ce sera toujours une généralisation un peu abusive.

 

Le pays des extrêmes

Les Etats-unis, c’est avant tout le pays des extrêmes.

A vu de nez, les 4×4 et voitures sportives représentent l’essentiel des véhicules que ce soit en ville ou à la campagne alors qu’en même temps toutes les enseignes y vont de leur petit logo “Ici nous recyclons”. Si évidemment ces initiatives sont louables, je pense qu’il s’agit plus de marketing pour permettre au consommateur de s’acheter une bonne conscience pour pas cher car 80 % de la pollution provient d’ailleurs et le pays est parmi les plus gros pollueurs au monde. A Las Vegas, c’était ridicule d’avoir l’hôtel inciter ses clients à ne pas laver les serviettes chaque jour lorsqu’on voit tous les casinos allumés 24h/24, climatisation à fond (même si chaque effort compte…). Bref, le greenwashing bat son plein et les paradoxes ne s’arrêtent pas là.

Le physique est très important (publicités, stars…) alors que l’obésité fait rage.

Le contraste est fort entre les villes riches comme San Francisco (dite la “bobo”) et Los Angeles plus diverse. A San Francisco le nord de la ville après le Golden Gate abrite notamment George Lucas qui y possède ses studios, c’est en fait l’un des plus gros employeur de la région. Ici, vous ne trouverez pas un Wallmart. Ceux avec qui nous avons échangé la maison avaient mal du mal à nous indiquer le plus proche tellement c’est une autre face de l’Amérique.

A côté de cela, 15 % de la population vivent grâce à l’aide de bons alimentaires !

Tout est “Customer Oriented”. Ce n’est pas nouveau mais le service client est un élément sur lequel les entreprises se concentrent beaucoup (même si l’on tombe régulièrement sur un mauvais service client). D’une ville à l’autre, c’est assez variable. D’une manière générale, plus les zones sont touristiques moins le service est aimable. Dans les grandes villes, l’accueil est le plus avenant quitte parfois à être un peu étouffant comme lorsque la personne vous dit bonjour, vous demande comment ça va (et attend une réponse) et qu’elle vous demande toutes les 10 minutes si elle peut vous aider.

Autres faits en vrac

  • Les routes sont gratuites ce qui change de la France et si elles sont globalement en bon état, celles de Los Angeles sont dans un état déplorable avec des nid de poule sur l’autoroute à en tuer un motard.
  • C’est le pays du fast-food mais il y a une chaine dédiée à la cuisine et les chefs sont très valorisés.
  • La loi sur la vente d’alcool est plutôt suivie, on m’a régulièrement demandé ma carte d’identité pour vérifier que j’avais plus de 21 ans. Si c’est flatteur, c’est aussi pénible et d’une efficacité douteuse.
  • Les transports en commun existent mais ce n’est clairement pas dans la culture. A l’arrêt d’un des bus, il n’y a aucun horaire indiqué ni le plan du bus en question mais un numéro unique permet d’obtenir ces informations. Dans le bus, on sent que les gens prennent le bus par défaut non par choix, ainsi ce sont soit des touristes soit des classes très modestes.
  • Poster un courrier est bien moins facile qu’en France car les timbres et les boites aux lettres ne courent pas les rues.
  • Il est plus facile d’acheter des aliments sains ici qu’en France mais les aliments low-cost ont vraiment une composition inquiétante (par exemple : confiture dont l’ingrédient principal est le sirop de maïs).
  • Les prix paraissent raisonnables mais ils sont parfois affichés hors-taxes et la culture du pourboire est très présente. Pour un restaurant, vous êtes censé donner 18 à 20 %. Pour une addition à 40 $, cela fait 8 $ !
  • La publicité est omniprésente dans la rue et à la télévision. Ici, ça ne dérange personne de lancer le générique d’une série puis de lancer une publicité juste après. Une série de 20 minutes peut être coupée de 3 ou 4 pages de publicités.
  • La société est orientée “produit”, pour chaque problème un produit (évidemment miracle) existe. Il y a des publicités dans la rue pour faire des tests gratuits de séropositivité et des publicités à la télévision des traitements contre le sida ou encore pour des cabinets d’avocats : “Vous avez été victime d’un accident et vous pensez avoir mal été indemnisé ? Appelez-nous !”.
  • Il y a même des informercials où un gars présente sa méthode pour devenir “Riche sans risque” et propose 18 % de rentabilité annuelle (oui vous lisez bien). Cela me rappelle mon dernier poisson d’avril 🙂 Je vous passe le nom du monsieur.
  • Le wifi est partout toujours gratuit (sauf cas extrême comme dans le bus ou l’avion) ce qui change de la France où j’ai toujours l’impression que les aéroports ou certains hôtels n’ont rien compris et essaient de faire leur beurre avec ça.

Les villes visitées

San Francisco reste l’une de mes étapes préférées pour son atmosphère relativement cool, il est vrai que c’est aussi la plus européenne du parcours. La météo offre une température raisonnable qui évite de tout climatiser (Vegas style) et la ville est moderne tout en possédant une histoire et un patrimoine architectural. J’ai bien aimé la partie Sunset boulevard de Los Angeles mais la taille de la ville et la conduite là-bas sont épuisants. Celle qui me gène le plus reste Las Vegas. Je voulais voir et c’est bien ce à quoi je m’attendais : un Disneyland pour adultes avec un côté hyper-commercial et glauque (des dizaines d’hispano distribuent toute la journée des pubs “Girls direct to your room” à tous les passants). Même si j’avais une chambre avec jacuzzi (tant qu’à faire!), je garde un souvenir mitigé de cette “ville”. Cela me semble en total décalage avec le fait que Steve Pavlina y vive car nous sommes bien loin du développement personnel (même si je me doute bien qu’il n’habite pas sur le Strip).

San Francisco vu depuis l'ile d'Alcatraz

 

Manger aux Etats-unis

Manger ici est tout un programme cependant rien n’est impossible et il ne faudrait surtout pas réduire l’alimentation ici aux fast-food. Si vous n’avez pas d’argent, il est clair que vous êtes bon pour manger de la graisse au kilo.

La taille des portions ne m’a pas choqué par rapport à mon premier souvenir de voyage ici d’il y a 10 ans.  La ville type de 5 000 habitants a son Mac Donalds, son Denny’s, son Sonic, son Starbucks, et son Wendy’s. (Sonic est une chaine de hotdog ridicule où chaque table à un téléphone pour passer commande en cuisine et payer, ambiance chaleureuse garantie). Cela a un côté vraiment déprimant car il est plus difficile de trouver des restaurants familiaux en plus de rendre similaire les paysages. Si pour les hôtels il est recommandé d’aller dans une chaine pour être bien servi, pour l’alimentation il vaut mieux les éviter pour les raisons que vous connaissez. A côté de cela, on trouve de très bons restaurants où tout est maison, le tarif est évident plus élevé.

A San Francisco, j’ai mangé une excellente pizza au feu de bois dans un restaurant où un commis découpait de la viande en arrière-plan. Juste après vous avez un très bon burger avec de l’avocat et enfin à Los Angeles une divine… currywurst. Pour le coup ce n’est pas très Américain mais les propriétaires viennent de Berlin et font tout importer et pour avoir vécu à Berlin, c’est la meilleure currywurst que j’ai mangé.

A16 : 2355 Chestnut Street San Francisco

 

Barney's Gourmet Burger 3344 Steiner Street, San Francisco

Berlin Currywurst 3827 W Sunset Blvd Los Angeles

L’obsession du client se concrétise par des comportements que les Français trouvent souvent agaçant. Par exemple si vous êtes plusieurs à table et que l’un d’entre vous à terminé son assiette, un serveur viendra immédiatement lui retirer alors qu’en France on ne débarrasse qu’une fois que tout le monde a terminé. Une fois que vous avez terminé le plat principal, on vous demandera directement si vous voulez un dessert et si ce n’est pas le cas on vous apporte immédiatement l’addition en vous disant “lorsque vous serez prêts !”. Il m’est arrivé assez souvent que le serveur vienne débarrasser la table en apportant directement l’addition alors qu’il ne m’avait rien demandé (processus optimisé).  En France ce serait interprété comme “Libérez-moi la table!” (pour être poli). Bref, les serveurs font tout pour montrer qu’ils sont attentifs (comme demander 3 ou 4 fois si ça va) et qu’ils ne vous font pas perdre de temps, cela rend l’expérience stressante malgré tout et j’en ai fini par vouloir qu’on me laisse manger tranquillement 🙂

Ce qui m’a le plus choqué côté alimentation :

  • le pain avec des graines d’anis (parfait pour manger et avoir l’impression de boire un pastis)
  • le choix en sauces est hallucinant (le supermarché du coin en a au moins une vingtaine)
  • l’alimentation est souvent relevée (donne du goût et/ou masque le gras probablement influence hispanique)
  • la patate douce est très utilisée, c’est délicieux
  • on trouve des camions “burrito” comme nous avons des camions pizza
  • les gens repartent souvent avec un doggybag contenant le repas qu’ils n’ont pas fini et les restaurants continuent à servir de trop grosses portions.

 

Les parcs et les paysages

S’il y a un élément significatif de l’ouest américain, ce sont les paysages ! Mon parcours a donné une grande place à la nature avec notamment :

  • Yosemite
  • Grand Canyon
  • Zion National parc
  • Antelope Canyon
  • Monument Valley

Ce sont des lieux très différents. Je garde une préférence pour Yosemite et le fait de dormir dans des habitations en toile dans la montagne où l’on vous demande de ranger toute la nourriture dans un coffre car les ours rodent était amusant (plusieurs dizaines de voitures sont éventrées chaque année à cause de cela). La visite du boyau à Antelope Canyon est aussi marquante et le Grand Canyon mythique.

Les parcs nationaux sont extrêmement bien aménagés (supermarché, offre importante de restaurants, navettes gratuites, wifi…).

Coucher de soleil sur le Grand Canyon

 

Coucher de soleil sur Yosemite

Zion National Park

Antelope Canyon

 

Le mythique Half-dome de Yosemite (le dôme complet n'a jamais existé)

Bref, encore quelques jours à San Francisco et je reviendrai avec de nouvelles idées et de l’énergie à revendre !

Vous devriez aller y faire un tour un jour 🙂

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