Dans ma série sur les mythes qui sont repris la bouche en coeur , aujourd’hui voici le mythe de “Faire ce que l’on aime“.
Faire ce que l’on aime est un classique souvent suivi de “… et vous n’aurez jamais l’impression de travailler”. La supposition, c’est que si vous avez une passion qui vous rapporte de l’argent, vous n’aurez pas l’impression de travailler et donc tout ira pour le mieux chez les Bisounours. Évidemment, c’est une erreur de jugement grave.
Si l’idée est bonne, elle est souvent mal comprise et c’est comme cela que l’on retrouve des gens passionnés par des sujets dont ils ne pourront pas vivre. Des exemples ? Celui qui fait des études en histoire de l’art, celle qui aime coudre ou celui qui aime chanter, celle qui aime les arts-martiaux, celui qui veut devenir écrivain… la liste est sans fin.
Le point commun ? Ces gens sont égoïstes. Ils ne se demandent pas ce qu’ils peuvent apporter et à qui l’apporter. Ils veulent “réaliser leur rêve” et possèdent 10 raisons pour expliquer à qui veut l’entendre combien ce qu’ils font est magnifique et à quel point ils sont passionnés.
Le problème ? Tout le monde s’en fout. Ca n’intéresse personne, en tous cas pas vos clients. Si cela fera plaisir à votre maman et sera une belle histoire pour les journalistes, cela ne sera en aucun cas une garantie de réussite. Vos clients sont comme vous : égoïstes, il faut donc répondre à leurs besoins plutôt qu’aux vôtres ! Ils ne sont pas là pour satisfaire vos désirs de vous réaliser.
Le mythe de Sylvie passionnée par le chant qui veut se lancer est donc une grave erreur de raisonnement à laquelle beaucoup de “lifecoach” répondent “Vas-y championne !” L’autre facteur, c’est que “faire ce que l’on aime” pousse parfois les gens à considérer ce qu’ils font comme un loisir et à accepter des tarifs inférieurs au marché. Ils se considèrent tellement chanceux de “réaliser leur rêve” qu’ils acceptent des conditions qu’aucun autre professionnel n’accepte. Ils vivent chichement le temps que ça durera pour ensuite reprendre un boulot alimentaire “raisonnable”.
Cependant beaucoup de gens sont passionnés par ce qu’ils font me direz-vous. Et vous aurez raison ! L’une des conséquences à cela, c’est que le monde est rempli de gens qui essaient de “faire ce qu’ils aiment” et se retrouvent dans des marchés où l’offre excède la demande ce qui tire les prix vers le bas. Bienvenue dans le monde des “me too”.
Si vous avez une passion dont vous souhaitez vivre, il faut donc vraiment se concentrer sur le besoin auquel elle répondra mais ce ne sera pas suffisant. Il vous faudra aussi, si vous souhaitez en vivre, que vous soyez exceptionnellement bon. Il existe des centaines d’aspirants footballeur, basketteur, écrivain, chanteur, acteur, coach sportif… Sans ces conditions, votre passion sera en danger et ce que vous aimez tant faire deviendra un cauchemar et une source de stress car l’argent ne suivra pas.
Il y a 2 catégories de personnes qui font ce qu’elles aiment : celles qui le font indépendamment de l’aspect financier (par exemple en extra d’un boulot) et celles qui sont exceptionnellement bonnes.
Les premiers le font mais n’ont pas besoin de l’argent ou alors ils considèrent que leur vie est dédiée à leur passion et peuvent se contenter d’un bout de pain pour diner. Les seconds sont tellement bons que tout roule sur tous les points de vue.
Il ne faut donc pas tant faire ce que l’on aime que devenir un professionnel passionné par un objectif précis répondant à un besoin identifié.
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