D’une manière générale, il y a deux façons radicales d’envisager le rapport entre sa vie et l’argent : « comment faire tenir ma vie dans l’argent que j’ai » ou « comment obtenir l’argent pour vivre la vie que je veux et désire ». Le cas le plus simple est celui où il y a une correspondance parfaite entre les deux : le résultat en est une sensation de bonheur, de confiance et de sécurité. Si vous êtes dans ce cas, vous pouvez cesser votre lecture et témoigner directement dans les commentaires de la manière dont vous y êtes parvenu, ce sera très utile pour beaucoup !
Sandrine a 41 ans, elle est salariée dans une grande entreprise. Elle travaille sur un plateau clientèle, traite les réclamations des clients et doit profiter de ces contacts pour leur proposer de services additionnels. Dix ans qu’elle est dans ce poste qui ne la « passionne pas ». On lui a proposé de devenir superviseur, mais elle a refusé (trop de responsabilités, ne veut pas « être chef », déclare ne pas avoir suffisamment de confiance en soi). Son salaire est déconnecté de sa performance. Elle s’inquiète un peu car il est question de restructuration. Elle dit avoir une vie de famille « classique » qui lui mange tout son temps. Son mari est lui aussi employé, pas très investi dans son travail. Classiquement ils ont acquis leur résidence principale dans un lotissement et sont endettés pour encore une vingtaine d’années. Leur budget est globalement à l’équilibre.
Isabelle est un peu plus âgée, elle est commerciale et vend des espaces publicitaires. Elle est rémunérée par un salaire assez bas et des commissions qui lui procurent un retour visible entre le travail qu’elle fournit et la rétribution qu’elle reçoit. Précédemment, elle était assistante commerciale et ne s’est pas laissé cantonnée dans les tâches administratives, consciente qu’il s’agissait d’une première étape dans sa vie professionnelle. Elle aime le contact avec les gens et a du « travailler sur elle-même » pour devenir une meilleure « vendeuse ». Mère de famille, elle est sportive et fait deux ou trois courses de fond chaque année. Elle et son mari aiment restaurer des meubles. Ils parcourent les vide-greniers et achètent à bas prix des petits meubles qu’ils retapent et vendent ensuite via internet. Avec ce surplus de revenus, ils « se font plaisir » en s’offrant de très beaux voyages en famille et avancent régulièrement le remboursement du capital emprunté pour leur résidence principale. Ils investiront ensuite dans de l’immobilier locatif.
Sandrine rejette les possibilités de promotion, exerce son rôle de mère de famille de telle sorte qu’il lui prenne tout son temps, attend de l’entreprise dans laquelle elle travaille qu’elle prenne en charge son devenir professionnel, est accrochée à ses habitudes. Son discours est truffé de justifications qui renforcent son indécision, son sentiment de ne pas avoir de pouvoir sur les situations. Elle met de l’énergie à défendre ce qui la limite et l’entrave en entretenant des croyances sur l’impossibilité « à son âge » (41 ans !) de changer. Elle dit ne pas avoir de désirs (mon avis est plutôt qu’elle met le couvercle dessus, car son système éclaterait si elle les laissait émerger). Elle fait tenir sa vie dans l’argent qu’elle a.
Isabelle oriente son énergie en fonction de ses buts. Elle sait allier la force de son désir et la persévérance de sa volonté pour créer. Elle a investi dans son développement personnel suite à une période dépressive : elle a pris conscience et confiance dans ses qualités et compétences (voir chronique s’estimer pour réussir). Elle explore différents domaines qui soutiennent sa croissance personnelle et financière. Le sport la contraint à une solide hygiène de vie et lui permet de garder une bonne forme physique. La rénovation de meubles lui permet de monnayer un savoir-faire, avec plaisir qui plus est ! Elle s’offre ainsi un complément de revenus qui augmentent ses possibilités (près de 20% de son salaire). Bien que salariée (statut qu’elle ne souhaite pas quitter), elle a un premier niveau de contrôle sur sa rémunération par le biais des commissions. Isabelle cherche a obtenir l’argent pour vivre la vie qu’elle veut.
Pour être franc avec vous, dans les échanges que j’ai eu avec Sandrine, je me suis senti assez vite envahi par une chape de plomb, celle de l’impuissance et de la fatalité. J’ai à peine pu croiser son regard. J’ai gardé pour moi toutes les suggestions que j’aurais pu lui faire car il n’y avait aucune demande. A l’inverse, avec Isabelle, je me suis senti joyeux et créatif, et j’ai partagé diverses idées pour soutenir et entretenir son énergie créatrice.
Alors entre ces deux extrêmes, où se situent les lecteurs d’esprit riche ?
Ou mettez vous votre énergie : dans défendre ce qui vous limite en le justifiant (j’voudrais bien, mais j’peux point !), ou dans la mise en œuvre d’idées stimulantes ? Faites vous tenir votre vie dans l’argent que vous avez, ou vous autorisez vous à construire le financement de la vie de vos rêves ? Pensez-vous que cela n’en vaut pas la peine ou que « vous le valez bien » ?
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