Avez-vous fait le choix d’être prisonnier ?

Philippe est coach et auteur du livre « Soigner vos problèmes d’argent » dans le domaine de l’argent et du développement personnel. Chaque semaine, il publie sur Esprit Riche un article parlant d’argent et de ses secrets que nous avons parfois du mal à comprendre. Voici Philippe !

Le salariat n’est-il pas la forme moderne de l’esclavage, et la privation de liberté qu’il engendre n’est-elle pas, d’une certaine manière, plus violente (et efficace !), puisque c’est « l’esclave » lui-même qui se met dans cette situation et va chercher tous les moyens de la pérenniser ?

L’esclavage est fondée sur la domination de certains hommes sur d’autres, souvent jugés comme inférieurs ou indignes. Par cette domination ils s’attribuent des « droits » d’usage, de vie et de mort sur d’autres, tout en assurant des conditions d’existence minimales s’apparentant à de la survie. Cette attitude génère la soumission contrainte par la force, et engendre une colère, un désir de liberté qui conduit à la révolte, et c’est grâce à ces révoltes que le phénomène a disparu des sociétés modernes.

Le salariat, lui résulte du choix actif d’une personne de mettre sa force de travail au service d’une entreprise (représentée par ses dirigeants) dans un lien explicite de subordination librement consentie. Et ce en échange d’une rémunération qui va lui permettre de subvenir à ses besoins, de vivre décemment ainsi que sa famille. On semble loin de l’esclavage.

Et pourtant il y a là une aliénation de la liberté qui va se manifester au quotidien (soumission à des horaires, des règles, des chefs, des rituels, une évaluation des performances) et lors d’un désir de changement. Changer de région pour un cadre de vie plus harmonieux ? Changer de métier pour faire ce que l’on aime ? Non ce n’est pas possible en raison de la peur de perdre la sécurité de son salaire ; quitter son emploi est vécu comme un risque démesuré, ravivé par l’habituelle période d’essai préalable à la titularisation. Le salarié s’accroche encore plus à son boulot et à son entreprise, bien encouragé par la diffusion d’informations alarmantes sur la crise, l’emploi. Il va même se mobiliser pour sauver ce qui le prive de sa liberté. Il compense cette privation par la consommation : rajoutez à cela un endettement conséquent pour acquérir la résidence principale, et le piège est bien refermé !

Les prisons les plus efficaces sont celles que nous érigeons autour de nous et dont nous défendons bec et ongles le maintien. Certains objecteront qu’un travailleur indépendant ou un chef d’entreprise a d’autres prisons. Sans doute, mais il gardent une marge de manœuvre plus grande, s’appuyant sur leur capacité à créer, leur autonomie et leur impact personnel.

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