Tout d’abord, je vous présente tous mes vœux pour la nouvelle année, qu’elle soit sous le signe du nouveau et du renouveau. Pour me mettre au diapason, j’ai choisi avec mon époux d’effectuer un long voyage que j’appréhendais depuis fort longtemps : l’Inde !
J’ai envie de vous partager mes ressentis et prises de conscience après ces 3 semaines. C’est étonnant de voir comment une terre lointaine, en dehors de l’Europe vient brasser tout mon être et active en moi plein d’impressions, d’images, de réflexions et bien sûr des comparaisons avec notre pays : la France !
Mon propos est de vous parler des femmes indiennes que j’ai rencontrées, soit du regard, soit par quelques mots avec un anglais très approximatif puisqu’il existe là-bas des centaines de dialectes. Tout d’abord, je les ai trouvées très coquettes dans leurs habits de mille feux, aux couleurs sublimes et variées. C’est comme si elles se présentaient au monde toujours dans une grande dignité, leurs saris minutieusement en place, leur chevelure soyeuse en tresse. Elles ont un regard franc, joyeux et d’une grande profondeur.
Nous nous sommes rendus dans de nombreux temples et j’ai été émue par leurs chants très gais et pleins de dévotion. Je n’ai pu m’empêcher de penser à nous, femmes françaises, habillées de noir et de gris en hiver, le regard baissé et absorbé par mille pensées dans l’avenir. J’ai aussi senti comment la plupart des femmes françaises sont coupées de leur spiritualité ou du sens de la vie et souvent engoncées dans leur quête matérialiste.
Dès que j’esquissais un sourire vers elles, il m’était rendu au centuple. Ailleurs, quand je leur proposais de les photographier, elles acceptaient et me demandaient de me photographier à mon tour. J’ai ressenti beaucoup de force mais aussi de douceur et de cœur dans le contact. Évidemment, je me suis posé la question : est-ce que je sais accueillir une étrangère quand elle séjourne dans mon pays ? Est-ce que je lui souris ? Est-ce que je lui demande d’où elle vient ? Est-ce que je la prends en photo ? En toute honnêteté la réponse est non.
Au contraire, je suis plutôt fermée et méfiante et je ne dois pas être la seule dans ce cas. L’Inde commence à me donner une première leçon de vie. J’ai perçu chez les femmes indiennes beaucoup beaucoup d’énergie malgré leur faible niveau de vie, plein d’optimisme et de dynamisme lorsqu’elles marchent, lorsqu’elles montent sur leur mobylette avec mari et enfants (oui à 4 et sans casques !). Et là, je me suis demandé : où en sont les femmes en France de leur optimisme, de leur ferveur, de leurs prises de risques malgré une abondance de biens, de services et de loisirs ? Savons-nous encore apprécier ? Ressentons-nous le manque et l’insatisfaction ou le contentement de » c’est parfait et nous vivons dans un magnifique pays ? » J’ai vu une foule déambuler dans les villes en voitures, motos, mobylettes, à pieds, des vaches à la main et tout ceci dans un vacarme incroyable de klaxons mais dans une tranquillité étonnante entre les gens : aucun éclat de voix, aucune agressivité, une juste détermination pour rouler vers le but mais sans s’énerver.
J’ai vu le contraste avec notre pays quand femmes et hommes s’impatientent, s’irritent, s’insultent, passent à l’acte. En Inde, nous sommes bien au pays de Gandhi, le grand sage de la non-violence. Il nous invite à être davantage maître de nos émotions, à garder notre calme en toutes circonstances.
En Inde, les femmes accueillent les événements et poursuivent avec persévérance leurs buts sans se décourager et se plaindre. Elles se réjouissent de ce qu’elles font, de qui elles sont et ce qu’elles ont. En France, j’entends souvent les femmes se plaindre et être dans une insatisfaction permanente, coupées de l’essentiel. Je fais partie parfois ce de ces femmes qui se conduisent en enfant gâtée, trouve normal un tas de commodités qui n’existent absolument pas ailleurs : de l’eau chaude, de l’électricité, des routes confortables pour circuler, des habitations saines, de l’eau potable… et tout ce que je ne vois plus et qui me paraît tellement normal ! Je me plains parfois de payer trop d’impôts mais je vois ce qui se passe quand dans un pays, seuls 4% en paient. Il n’y a aucune infrastructure et le pays stagne.
Je suis revenue de l’Inde avec un tas de leçons de vie et la première a été de retrouver ma gratitude envers mon pays. Il n’est certes pas parfait mais il offre énormément de possibilités. À moi de savoir en profiter pleinement. À moi aussi de garder en tête qu’à moins de 10 heures d’avion il y a un pays avec 1 milliard de personnes qui vivent sur cette planète et qui ont plein de leçons à m’apprendre. Nous sommes interdépendants et reliés et non plus isolés. À quelques heures, il y a nos sœurs indiennes.
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