Ne pas savoir où va son argent

Philippe est coach et auteur du livre « Soigner vos problèmes d’argent » : argent et développement personnel. Chaque semaine, il publie sur Esprit Riche un article parlant d’argent et de ses secrets que nous avons parfois du mal à comprendre. Avec Sylvie et Philippe, nous avons créé le séminaire Créez la vie que vous méritez : une expérience unique pour obtenir ce que vous voulez de la vie. Voici Philippe !

 

Pour améliorer leur situation financière, la plupart des gens cherchent à gagner plus d’argent (promotion, créer sa boite ou une activité indépendante, investir). C’est une bonne idée, mais sa mise en œuvre peut nécessiter du temps avant de bénéficier d’un quelconque résultat. Et il faudra en plus adopter des bonnes habitudes de gestion, pour que le surplus généré ne passe pas immédiatement dans la consommation et vous place dans la Rat Race (je travaille pour payer mes factures). Vous le savez, lecteurs avisés d’esprit-riche, ce n’est pas l’argent que vous gagnez qui vous enrichit, mais celui que vous conservez et consacrez à la création ou l’acquisition d’actifs.

Il existe toutefois une manière qui donne des résultats immédiats : agir sur l’argent que vous gagnez déjà, celui de vos revenus actuels. Pourquoi ne pas commencer par là, en effet, puisque vous pouvez le faire dès la fin de la lecture de cette chronique ! Mais tout le monde ne part pas à égalité. Soit vous vous situez dans le camp de ceux qui savent où va leur argent ou bien alors dans celui de ceux qui se demandent où est passé leur argent. Une distinction subtile en apparence, mais lourde de conséquences : chaque mot est important.

Ceux qui se demandent où est passé leur argent vivent souvent des fins de mois difficiles. Quand ils s’aperçoivent que la fin du mois arrive et qu’il n’y a plus rien sur le compte, ils s’interrogent : mais où est parti tout mon fric ! Cette interrogation s’accompagne souvent d’un mouvement de colère tourné vers les autres (les prédateurs de « mon » argent) ou vers soi même (mais quelle andouille je suis encore – ce cas-là étant préférable au précédent car la base pour changer de camp est la responsabilisation personnelle). Comme si l’argent avait une forme quelconque de liberté et d’autodétermination qui le pousserait à quitter de lui-même le porte-monnaie ou le compte en banque qui l’accueille (où est il « passé »). Par ailleurs, « se demander » implique de n’avoir aucun système d’information fiable (le pifomètre ou le global ne sont pas des systèmes d’informations) et donc aucune idée précise de ses différents postes de dépenses. Très clairement, si vous êtes dans ce camp-là et que vous gagnez plus d’argent que maintenant, il est acquis que votre situation va empirer (plus de revenus = plus de dépenses = plus de dépendance aux revenus du travail = plus de travail pour faire face = burn-out).

Ceux qui savent où va leur argent ont deux longueurs d’avance. Grâce à un système qui trace leurs dépenses, ils peuvent analyser chaque jour (ou chaque mois) en échange de quoi ils ont « détruit » leur argent, et si l’usage de cette ressource sert bien leur projet de vie à court, moyen et long terme. Et ils peuvent ensuite décider d’actions précises, basées sur des informations factuelles, pour diriger leur argent dans la destination qu’ils choisissent : projets, épargne, investissement, etc. Ils savent donc (le système d’information) ou va leur argent (l’analyse et l’orientation) et donnent une juste place aux dépenses qui provoquent une gratification immédiate (se faire plaisir, acquitter une redevance pour un bien ou un service utilisé) et à celles qui procureront une gratification différée (acquisition d’actifs). Dans ce cas, une augmentation des revenus sera une voie très profitable, en affectant une partie significative du surplus d’argent généré (50% par exemple) à la gratification différée.

Vouloir arriver à un contrôle à 100% de ses dépenses, au centime d’euro près, est une thérapie pour ceux qui se demandent où est passé leur argent, mais il n’est pas nécessaire d’en arriver là pour obtenir du résultat.

Et vous, quelle part de vos dépenses est sous contrôle ?

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