Le romancier américain Douglas Kennedy (que je cite régulièrement dans mes chroniques, est un fin observateur de la psyché humaine et décrit avec une précision chirurgicale les affres existentielles dans lesquelles on est régulièrement plongé : choix, identité, quête de sens. Il nous revient avec un livre intitulé « Combien ? Kennedy au pays de l’argent » (Belfond) sur lequel je me suis précipité.
L’argent est en toile de fond de la plupart de nos actes et de nos relations, et nous impacte au plus profond de nous même. C’est à cette « étude » que l’auteur s’attèle à travers des portraits de différents personnages du monde de la finance sur les 5 continents, à la recherche des ressorts psychologiques qui les animent et des différences culturelles qui les manifeste.
Douglas Kennedy rejoint de nombreuses réflexions qui parsèment le blog. Quelques extraits :
« (l’argent est)… probablement la force la plus volatile au sein de la structure familiale, un puissant moyen de contrôle, une manière d’affirmer ou de refuser l’affection parentale, de fomenter la rivalité entre enfants, d’encourager la surenchère sentimentale »
« Ceux qui prétendent que l’argent ne signifie pas grand-chose pour eux m’ont toujours semblés peu sincères »
« L’argent définit votre statut, votre position dans la société, vos aspirations et vos ambitions, vos doutes et vos échecs, vos accès d’extravagance, votre avarice votre générosité (ou votre totale absence d’altruisme, votre besoin de plaire et d’être gratifié, votre soif de prouver votre valeur ou de ne rien prouver du tout, vos rêves frustrés et vos réalisations, votre désir d’impressionner ou de passer inaperçu et, bien entendu, votre relation au sexe… car l’argent pénètre jusqu’à cette région pourtant des plus intimes »
« L’argent est un vernis sous lequel toutes sortes de traumatismes émotionnels sont tapis….. qui dissimule tout ce qu’il y a de trouble et de sombre en nous, ce que nous refusons de voir… c’est une métaphore de tout ce qui nous dérange et nos déstabilise. Car l’argent révèle plus de nous même que nous le voudrions ».
Et je ne suis qu’au début de l’ouvrage. Sa première enquête le conduit à Wall Street auprès de traders et acteurs de la finance et fouille les ressorts motivationnels de cette population autour du « toujours plus » fatalement insatisfaisant, créateur d’une rat race sans fin autour du besoin de paraître, de tenir un rang, de satisfaire les autres plutôt que soi pour, au final « être inquiets dans le bien être ». Formule tout à fait pertinente sur laquelle je reviendrai la semaine prochaine.
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