J’emploie de manière occasionnelle Jacques, une personne qui fait chez moi ce que je n’aime, ne sait, ni ne veut faire : du bricolage. Nous prenons toujours un moment pour discuter des tâches accomplies (ou non !) et je suis frappé par le langage qu’il utilise. Lorsqu’il ne réussit pas quelque chose, ou qu’il y a des obstacles, il dit toujours « je n’ai pas de chance ». A l’inverse, lorsqu’il a achevé une tâche ou lorsque cela marche comme il le souhaite, il fait le commentaire opposé : « j’ai de la chance ».
Autonomie et contrôle
Je me suis interrogé souvent sur cette manière de voir le monde, notamment lorsque certains me disaient « toi tu peux te le permettre, tu as de la chance ». Je ne sais pas pourquoi, cette phrase a toujours eu le don de m’horripiler. Ou plutôt si, je sais : j’ai intégré très vite l’autonomie et le contrôle comme des atouts majeurs pour parvenir à mes buts. Je considère que chaque situation de notre vie a été créée par la somme des petites et grandes décisions que nous avons prises depuis des lustres : ce que nous avons dit ou pas dit, fait ou pas fait. Quelques exemples : une personne qui se rendrait inemployable car elle serait restée de trop longues années sur le même poste de travail (pas de chance, mais qu’a-t-elle fait pour évoluer ?) une autre qui voudrait offrir des vacances à ses enfants et se retrouverait sans argent (pas de chance, mais pourquoi toutes ces dépenses futiles ?), une troisième qui aurait fait une très bonne affaire dans un investissement immobilier (de la chance, mais aussi un engagement à saisir une opportunité sans forcément toutes les cartes en mains !).
Agir consciemment à partir d’un feed-back
En fait je ne sais pas si cette croyance est vraie ou fausse (vous savez que je me fiche de cela !), mais elle a pour conséquence de me responsabiliser à partir de cette question (im)pertinente : comment, par mes comportements successifs, j’ai contribué à créer cette situation. Si cette situation est positive, je peux alors détecter les ressources, outils, qualités que j’ai mis en œuvre, et sinon, examiner les erreurs, autres possibilités non explorées, failles dans le raisonnement pour ne plus les reproduire (c’est quand on se plante qu’on pousse !). Et surtout je me donne les moyens de prendre d’autres décisions puisque je me considère comme acteur. Mais je m’expose également au « poids » de la responsabilité qui peut parfois être un peu lourd, sensation à laquelle doit échapper Jacques, puisque les résultats obtenus ne dépendent pas de lui !
Refaire l’histoire ?
Il y a bien sur les coups de pouce du destin, positifs ou négatifs, peu prévisibles. En apparence du moins. Un exercice intéressant est celui du ET SI J’AVAIS. Il consiste à « passer le film » en marche arrière, à faire des stops à certains moments pour se poser la question : et si j’avais fait ceci à la place de cela, en serai-je là où j’en suis ? C’est incroyable le nombre de situations qui auraient pu avoir une tournure différente « si j’avais fait ceci plutôt que cela ». J’en évoque une avec Jacques : si vous aviez complètement démonté ce mécanisme avant de le remonter, vous vous seriez aperçu que les joints étaient fichus. En l’occurrence, ce n’est pas bien important. Pensez à ce que serait votre vie maintenant si vous aviez eu d’autres pratiques avec l’argent, avec l’alimentation, avec la gestion de votre temps, de votre carrière, de votre santé, de votre développement personnel…Mais rassurez-vous, il est encore temps de créer votre chance !
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