Jeûner : petit récit de mon expérience et comment vous pouvez l’utiliser pour mieux vous connaitre

J’ai fait une petite expérience très récemment : j’ai décidé de jeûner. Le rapport avec Esprit Riche ? Mieux se connaitre est capital pour bien gérer son argent, vivre selon ses propres valeurs et donc vivre une vie épanouissante. Jeûner et un moyen de casser la routine quotidienne et donc d’ouvrir une porte rarement ouverte. Rien que ça.

En quelques mots, le jeûne est pratiqué depuis très longtemps par l’homme et de nombreux “guides spirituels” l’ont utilisé. Le jeûne consiste simplement à s’abstenir de manger tout en continuant à boire bien entendu. Le jeûne commence après 6 heures sans alimentation et permet de remettre en marche des mécanismes ancestraux du corps. Les différentes promesses du jeûne sont qu’il permet de ne plus se préoccuper de manger et donc nous pousse à être plus à l’écoute de son corps.

De nombreux relevés scientifiques, notamment réalisés par les Russes dans les années 30, existent sur les maladies qui peuvent être soignées en pratiquant le jeûne et plus récemment sur la diminution des effets néfastes de la chimiothérapie et l’augmentation de son efficacité. Il existe même des cliniques où l’on vous fait jeûner (Sibérie, USA, Allemagne…).

Pourquoi j’ai tenté cette petite expérience

Avant de vous dire pourquoi j’ai voulu en faire l’expérience, je vais commencer pour vous dire pourquoi je n’ai pas fait cette expérience. Il y 2 raisons couramment évoquées pour justifier le jeûne, la première est religieuse, la seconde est thérapeutique. En effet le fait de jeûner est recommandé dans de nombreuses religions et justifié de différentes manières mais je n’ai aucune raison religieuse de le faire. Je n’ai pas non plus de croyances ou de convictions que le jeûne apporte des bienfaits pour le corps et je reconnais d’ailleurs ma relative ignorance en la matière même si quelques études semblent en indiquer les effets positifs et qu’un reportage diffusé sur Arte en faisait une présentation flatteuse (voir plus bas).

Ce que je voulais vérifier en revanche, ce sont les effets psychologiques que provoque un jeûne volontaire qui n’est pas dicté par un dogme ou poussé par une revendication quelconque. J’ai voulu expérimenter le discours intérieur qui allait se passer et ressentir les effets. Pour faire cette première expérience, j’ai réuni ce que j’appelle dans Efficacité Zen des conditions de non-échec c’est à dire des conditions qui rendent l’échec impossible. Un choix probablement stupide aurait été de décider de jeûner pendant plusieurs jours ou à une période pendant laquelle je reçois du monde, rend visite à des amis ou encore durant une période chargée. C’est pourtant ce type de décisions que nous prenons parfois et qui est un très bon moyen de rater son objectif et de se démoraliser.

Mes conditions étaient donc :

  • commencer très petit : le plus long “jeûne” que j’ai eu fait jusqu’alors était de sauter un repas. J’ai juste mis la barre un peu plus haut en arrêtant de manger le vendredi à 21h jusqu’au dimanche à 8h soit un peu plus de 35h
  • ne rien avoir de particulier de prévu sur la période, ma routine quotidienne incluant sport + travail + loisir
  • ne pas sur-préparer et me sur-informer pour jeûner sur une si petite période : il faut juste ne pas aller dans la cuisine et vérifier les contre-indications
  • préparer une récompense en cas de réussite : j’ai choisi tout simplement une bonne brioche de la boulangerie d’à côté et plus tard dans la journée la bière brune que j’adore en ce moment avec des tortillas chips et de la sauce mexicaine. Miam.

Ce à quoi je m’attendais

Je m’attendais à avoir faim mais aussi à être gêné par la faim dans mes activités. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit difficile ou à avoir peur de mourir mais je m’attendais à être fatigué.

Ce que j’ai appris

L’expérience est beaucoup moins gênante que je ne l’imaginais. J’ai eu ce sentiment d’avoir faim mais sans en avoir les symptômes et les heures passant j’ai fini par penser qu’il s’agissait plus d’une faim mentale que réelle : j’avais comme des flash avec mes plats préférés qui défilent 🙂

D’un point de vue mental j’ai trouvé que c’était plus facile que je ne l’avais imaginé dans le sens où je pouvais vaquer à mes activités quotidiennes mais j’ai aussi eu l’impression d’être plus fatigué. J’ai été surpris le lendemain matin de voir que je n’ai pas faim au réveil. En aller chercher la brioche, j’ai évidemment eu envie d’avoir mon petit déjeuner. Plus tard dans la journée j’ai vraiment apprécié de manger. J’ai aussi apprécié de découvrir et de tester le fait que l’on est beaucoup plus résistant que l’on ne le pense. C’est bien évidemment un moyen de pratiquer ce que Sénèque recommandait : faire l’expérience de vivre sans rien pour se rappeler à quel point nous devons être reconnaissant pour ce que l’on a.

J’ai trouvé assez impressionnant le temps que l’on peut gagner dans une journée si l’on retire tous les repas, le côté négatif c’est que la journée perd de sa structure.

En préparant rapidement ce jeûne, j’ai aussi découvert quelques mécanismes du corps face au jeûne. Une personne lambda peut vivre 40 jours sans manger car le corps va puiser dans ses réserves (glucides, lipides puis protéines) pour continuer à fonctionner. Dans le même temps le métabolisme se ralentit. Il est surprenant de voir qu’aucune carence n’apparait durant un jeûne. De nombreux groupes associent des périodes de jeûne et de randonnée (25 km / jour) et personne n’a jamais eu de problème aussi surprenant que cela paraisse. Sur une durée aussi restreinte que la mienne cela reste évidemment très léger. Le cap difficile semble être entre 3 et 5 jours lorsque le fonctionnement du corps bascule vraiment pour qu’il puise dans ses réserves. Il existe aussi des “jeûnes” où l’on consomme 300 calories par jour pour en atténuer les effets négatifs, cela peut être surtout une façon de rassurer son esprit sur le fait que l’on ingère quelque chose. Pour préparer et reprendre une alimentation après un long jeûne, il convient également d’adapter son alimentation en la diminuant progressivement et en la reprenant aussi de manière progressive. Cela dit la pratique n’est pas sans risques et elle peut déclencher de nouvelles maladies si vous n’êtes pas accompagné.

Les réactions des personnes que ne connaissent pas du tout le jeûne sont amusantes : “MAIS TU VAS MOURIR !”, preuve que nous avons quelques croyances au sujet du rythme auquel nous devons nous alimenter alors qu’il semble acquis qu’une restriction calorique permet de vivre plus longtemps.

Et ensuite ?

Il semble que la sensation de faim disparait définitivement avec un jeûne plus long lorsque le corps commence à puiser dans ses propres réserves. J’hésite à mener l’expérience sur une plus longue période mais j’ai noté à qu’il est nécessaire de le faire dans un cadre médicalisé (particulièrement la première fois) pour voir comme son corps réagit.

 

Un reportage d’Arte diffusé en mars fait un tour d’horizon de ce que l’on sait sur le jeûne.

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