Etre présent pour être efficace

Philippe est coach et auteur du livre « Soigner vos problèmes d’argent » dans le domaine de l’argent et du développement personnel. Chaque semaine, il publie sur Esprit Riche un article parlant d’argent et de ses secrets que nous avons parfois du mal à comprendre. Voici Philippe !

On peut se poser ,à propos des nouvelles technologies, la même question qu’avec l’argent : qui est le maitre et qui est l’esclave ? Tout comme l’argent ne fait rien de lui-même (hormis provoquer des émotions intenses et variées) sans un acte concret de l’homme pour le prendre, le donner, l’épargner, le dépenser, le voler, les outils issus des nouvelles technologies sont le reflet de celui qui les utilise. Les condamner en bloc et vouloir les éliminer, au nom d’une nostalgie d’un ancien temps « bienheureux », serait totalement contre-productif, voire nuisible, sauf à vouloir s’extraire du monde. Les mettre à leur juste place , c’est-à-dire à notre service, tout comme l’argent, implique de sortir d’une dépendance qui s’instaure insidieusement avec leur généralisation.

Êtes-vous dépendant ?

Pour qu’il y ait dépendance, il faut une conjonction de phénomènes psychologiques et biochimiques. Les sensations et émotions positives, éprouvées par cette possibilité d’être partout et tout de suite, sont tellement fortes qu’on cherche, de manière non consciente, à la maximiser. On crée ainsi des connexions, des réseaux au sein de notre cerveau qui nous amènent à en vouloir encore plus : on n’est pas dépendant au smartphone, mais aux émotions qu’il nous procure, car toute action s’accompagne d’un état émotionnel : la joie de parler à un ami au bout du monde, la peur de ne pas faire face à un objectif ou à une instruction, la frustration de l’attente, etc…

Comment faire son propre malheur…

Comment sortir de ce mécanisme de dépendance ? Tout d’abord en en prenant conscience. Ce qui implique de s’arrêter pour analyser sa productivité effective : être occupé et être productif sont 2 choses différentes. C’est le plus difficile car tout nous entraine à nous conformer à la pression exercée par les autres : répondre tout de suite à tout est devenu la norme implicite. Cela me fait penser à ces scieurs de buches qu’un voyageur observait il y a bien longtemps. Il avait constaté qu’un binôme avait des résultats bien inférieurs aux autres. Il s’approcha d’eux pour leur en faire part et constata que la lame de leur scie était usée et méritait d’être affutée pour donner le meilleur d’elle-même. Il se heurta à cette réplique sans appel des scieurs : on le sait, mais on n’a pas le temps de l’affuter ! CQFD.

Prendre le temps n’est plus naturel

C’est pourtant un gage de productivité, hormis bien entendu pour les tâches routinières, répétitives, pour lesquelles les compétences sont acquises et qui n’ont pas un impact majeur : le temps rattrape toujours ce qui se fait sans lui. Voyons quelques pistes.

Définir vos règles du ON/OFF

ON : pendant une plage de temps optimale, définie et maîtrisée, vous vous consacrez pleinement à ces communications avec l’extérieur.

OFF : pendant des circonstances précises et définies elles aussi, vos messageries sont activées et vous laissez vos joujoux électroniques dans votre sac (soirée entre amis ou en famille, vacances, travail de concentration au bureau).

Faire des expériences de diète (pas de contact « électronique » pendant 1h, 1 jour, 1 semaine voire plus) pour constater votre niveau de dépendance et observer les conséquences effectives (et non celles qui auraient pu arriver) d’une « déconnexion » du monde.

S’entrainer à faire une seule chose à la fois et expérimenter la qualité de cette réalisation.

Lorsque vous rentrez à la maison, prenez 30 minutes pour jouer VRAIMENT avec votre enfant, être disponible au contact avec lui en chassant vos préoccupations du futur, du passé, de vous-même et des autres. Juste « Être là » avec une personne qui vous est chère.

Perfectionnez votre approche, vos méthodes de travail pour réduire le temps consacré à certaines tâches.

Apprendre à développer sa présence, à se recentrer, à focaliser son esprit pour retrouver ces 2 ingrédients de l’action efficace : le calme et l’énergie.

Un entrainement court, mais quotidien, est nécessaire. Se donner 10 minutes dans un endroit silencieux, se placer dans une posture confortable où vous pouvez rester immobile, fermer les yeux et diriger son attention vers son monde intérieur : sa respiration ou bien un mot qu’on se répète en fonction de l’effet que l’on souhaite obtenir (calme, détente, harmonie, énergie). Le but est de se couper du monde extérieur. Je sais que cette expérience peut être inconfortable : il ne faut pas s’arrêter à cet inconfort et persévérer pour en sentir les effets. Pendant ce temps, à chaque fois que l’attention est distraite, dès qu’on en prend conscience, il convient de ramener inlassablement son attention sur sa respiration ou sur ce mot.

Prendre 5 minutes le matin pour construire sa journée en la visualisant. Imaginez qu’elle se déroule d’une manière positive et efficace pour vous et vos interlocuteurs : cela influencera votre perception des choses et votre comportement, et cela rejaillira sur les autres en vertu du fait qu’on attire ce à quoi on pense( si je pense que la signature de ce contrat va mal se passer, je me donne toutes les « chances » pour qu’il en soit ainsi).

Ces quelques pistes ont pour finalité de sortir des fonctionnements automatiques et non conscients. Ce sont des pratiques qui permettent de reprendre du contrôle sur nous même, d’affiner nos choix et de gagner en liberté. Qu’en dites-vous ?

Ce site utilise des cookies