Dernière étape de notre voyage à la découverte des pathologies liées à l’argent, les accros à la réussite. Ces personnes sont dans une quête sans fin d’ascension et de promotion sociale dont l’argent est une des manifestations explicite. Si l’on voit bien comment cette recherche est un moteur puissant dont il faut reconnaitre l’utilité, elle n’est pas une garantie de réussite « holistique », c’est-à-dire intégrant d’autres pans de la vie (couple, famille, santé, états émotionnels, contribution etc). Elle peut conduire au burn out par une suractivité permanente : il est très difficile pour ces personnes de ressentir une satisfaction durable. Leur moteur est l’adrénaline et leur grande obsession de l’argent leur interdisent tout repos. Elle peut, dans un autre registre, provoquer des comportements « antisociaux » (vol, manipulation) par perte de repère « moraux » : l’empathie disparait car les besoins des autres sont des obstacles à éliminer, peu importe les moyens, légaux voire illégaux. La spéculation leur fournit un terrain de jeu idéal : gros enjeux, temps très court, potentiel de gain important en fonction d’un risque faisant vivre une grand excitation.
Joël est issu d’une famille de la petite bourgeoisie de province. Ses parents étaient commerçants, mais leur affaire n’a jamais pu trouver une vitesse de croisière confortable. Il y avait des hauts et des bas, plus souvent des bas. Pourtant, ils étaient travailleurs mais avaient du mal à sentir les tendances. Joël a souffert de cette situation qui se traduisait par une gestion très économe du budget familial. Quand le porte monnaie s’ouvrait, ce n’était que pour du nécessaire ; il portait les vêtements de son frère et utilisait ses jouets. A l’école il se sentait à part, mal à l’aise et obtenait de piètres résultats. Il en résultat un fort sentiment de dévalorisation qui provoquera une sorte de rage à réussir socialement et professionnellement, pour prouver s valeur. Adroit de ses mains, Joël travaille dans le bâtiment la semaine comme salarié et occupe son temps libre à rénover des appartements qu’il achète et revend avec des cycles très brefs. Il travaille de ce fait 70 à 80 heures par semaine, vit seul et s’offre 15 jours de vacances somptuaires chaque année. Il lui faut baigner dans le luxe et s’entourer d’objets de valeur, fréquenter des personnes d’une classe sociale plus élevée pour se sentir exister. Ses revenus augmentent régulièrement et dépassent largement ceux de ses parents. Vis-à-vis d’eux, il est partagé entre le dénigrement car ils n’ont pas su « réussir » et la fierté car il leur donne un « coup de main financier » quand ça va mal. Cela restaure son estime de lui-même.
Un enfant n’a pas besoin d’argent, il a besoin qu’on satisfasse des besoins qu’il n’est pas en état de satisfaire lui-même. Vers l’âge de 4 ans, il découvre que l’argent permet d’obtenir les choses qu’il désire. Il lui attribue donc un pouvoir magique car il permet d’obtenir tout ce qu’on désire. Mais le problème est que les désirs sont beaucoup plus grands que le contenu du porte-monnaie ! La frustration décuple les désirs pour les accros de la réussite, et décuple la motivation à les assouvir. Peu à peu se crée une sorte de confusion entre identité, sentiment de sa valeur personnelle et argent. L’argent est investi d’une toute puissance et entretien le fantasme de tout pouvoir acheter, tout posséder. Les accros de la réussite sont ce qu’ils gagnent et peuvent voir tendance à classer les autres selon qu’ils en ont ou pas (de l’argent !). Avoir et Etre sont superposés l’un à l’autre. Les recherches de gratification et de reconnaissance s’expriment par une consommation parfois ostentatoire. Peu à peu se crée une obsession car cette quête est sans fin. Elle peut mener aux comportements à risque évoqués en début de chronique. Il y a un principe de réalité plus fort que tous les fantasmes : tout ne peut être possédé.
Difficile d’aider les personnes prises dans cette spirale avant que la vie ne les arrête : burn out, accident, intervention de la loi, crise existentielle. C’est alors l’occasion d’une profonde remise en question de ses choix : compréhension des mécanismes passés qui ont inéluctablement conduit à cet arrêt, réorganisation du système de valeurs remettant l’argent à sa place, accès à une forme d’intimité avec soi même ou les zones de vulnérabilité sont accueillies, expérimentation d’une satisfaction provenant de l’intérieur plutôt que soumise à des objets externes.
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Commentaires 8
Je travaille dans le batiment et j’ai un collègue qui est exactement comme le joel que tu donne en exemple .
Il a 50 ans , il a une tres belle maison qui est payée depuis longtemps , il possede plusieurs appartements qu’il a rénovés puis loués .
Il pourrait vivre de ses rentes et arreter de travailler mais il continue quand meme malgrès son mal de dos chronique .
J’ai eu l’occasion de croiser une personne de ce type dans mon travail. Je ne le souhaite à personne. Quand vous êtes un obstacle ou une gêne pour eux, ils cherchent à vous détruire.
C’est l’être humain, toujours en vouloir plus !
Ça semble difficile à soigner. Si les personnes ont perdues le sens des réalités cela est vraisemblablement du au monde de vie de la société.
C’est intéressant comme remarque mais n’est-ce pas ddu a un manque par ailleurs? Si Joël n’aime pas trop sa femme mais n’en a pas conscience, il va insconsciemment compenser dans un sous-investissement affectif (pas d’enfants…) et un surinvestissement professionel (workaholisme) non? Qu’en penses-tu Philippe?
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L’être humain un grand mystère.