Magazine 20 ans : polémique de la relance et leçons de business

at the gate of ADDU
photo credit: Keith Bacongco

J’ai appris une nouvelle assez fascinante dont vous avez peut-être entendu parler : l’histoire du magazine 20 ans.

Le magazine n’était plus publié depuis quelques années et à l’occasion de sa remise en rayon, une véritable polémique s’est emparée de cet évènement : celle des conditions de ce lancement.

On découvre ainsi que la rédactrice en chef est une stagiaire et qu’il aurait été proposé par email à plusieurs bloggeuses de renoms de rédiger des articles pour 10 € la page (si vous n’avez pas de repères dans le domaine : c’est extrêmement bas! ). Le directeur de la publication, Frédéric Truskolaski, nie être à l’origine de ce mail.

Don’t worry be crappy

Je ne me prononcerais pas sur la qualité intrinsèque du magazine qui m’est totalement étranger (même si j’ai mon avis), ce qui m’intéresse c’est le mode opératoire choisi pour le lancement.

Quel que soit le produit, la qualité est déterminante. C’est une règle fondamentale. Vous pouvez observer que “même” les produits fabriqués en Chine doivent répondre à un niveau de qualité acceptable qui est plus important que le prix et dans l’absolu, je vous recommande de prêter attention à la qualité de ce que vous faites. J’en parlais ici : ne vous battez pas sur le prix. Il me semble que ça soit la grosse erreur commise ici : toutes les relations sont basées sur de l’argent, qui plus est, peu d’argent.

La question est donc, une équipe de stagiaire peut-elle faire du travail de qualité ?

Je ne le pense pas, en tous cas pas de manière autonome. A mon avis, c’était une grossière erreur que de confier des postes clés à des stagiaires pour relancer un magazine.

Fallait-il avoir recours à des stagiaires ?

Évidemment. La presse est un milieu très dur et il y a du monde sur le carreau, toute référence est bonne à prendre et chaque partie (le stagiaire et le magazine) gagne quelque chose dans la relation (une référence et une expérience pour les stagiaires, du travail pas cher pour le magazine). C’est d’ailleurs le principe du stage et c’est du gagnant-gagnant. Il n’y a rien de mal à cela. La rédaction aurait été idiote ne pas en profiter.

Ce qui est discutable, c’est de confier des postes clés à des stagiaires. Autant avoir plusieurs stagiaires dans l’équipe n’est pas choquant, autant avoir une équipe composée seulement de stagiaires l’est (mais je ne sais pas si c’est le cas ici).

Faillait-il proposer à des bloggeuses de rédiger des articles pour 10 € la page ? (si cela est le cas)

Terrible erreur !

C’est mal connaître le milieu de la blogosphère que de procéder ainsi. Si vous n’avez pas du budget pour faire quelque chose, proposez autre chose que de l’argent. Mon pari est que s’il avait tout simplement demandé un petit article à chaque bloggeuse gratuitement elles auraient sûrement accepté.

Faire une proposition financière si basse décrédibilise entièrement le magazine alors qu’il aurait pû se servir de sa réputation pour obtenir des participations. Je suis certain que des bloggeuses auraient accepté avec plaisir, mais ça aurait été un geste de leur part.

En proposant 10 €, le magazine donne une valeur très faible au travail qu’il convoite et dénigre les bloggeuses.

Une chose que le magazine n’a pas compris : la blogosphère n’attends rien des magazines papiers.

L’économie du numérique

Ce qui est aussi intéressant dans cette histoire, c’est qu’elle met en concurrence des stagiaires journalistes avec des bloggeuses “sans qualifications”. C’est un vieux débât depuis l’apparition des blogs : les bloggeurs sont-ils des journalistes ?

Dans l’économie du monde numérique, il est certain que les bloggeurs de renoms ne sont pas dans la même situation précaire que les pigistes ou les stagiaires : ils possèdent un actif (leur blog) qui leur permet d’avoir une visibilité importante et d’en tirer des bénéfices alors qu’un journaliste peut avoir comme actif son nom au bout de nombreuses années de carrière ou après une réalisation significative.

La règle d’or pour réussir son projet

Souvenez-vous de cette règle importante : un excellent projet mal executé donnera un résultat décevant alors qu’un projet moyen bien exécuté donnera un bon résultat. Peu importe l’idée, son exécution déterminera la contribution que le projet fera à la société.

(Encore une fois peut importe si le fait est véridique ou non, je n’accuse pas le magazine ou sa direction, seul le cas d’école m’intéresse!)

D’autres informations sur le site de 20 minutes qui m’ont aidé à la rédaction de cet article et à l’origine du scandale :

20 Minutes : Relance du magazine 20 ans

20 Minutes : 7 astuces pour faire un magazine sans argent

Les réactions dans la blogosphère féminine ne se sont pas fait attendre !

  • The beauty and the geek se demande s’il “ne manque pas un zéro”,
  • La fille du rock souligne “qu’il faudrait rédiger 132 pages dans le mois pour toucher le SMIC”,
  • Babillages encourage ses lecteurs à ne pas acheter le magazine.

La page wikipédia de 20 ans est déjà à jour 🙂

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Commentaires 4

  1. Il y a quand même des domaines ou le prix est plus important que la qualité, voir ou la qualité n’est pas importante tant qu’elle répond légalement à toutes les normes en vigueur.

    Par exemple les marques premier prix que l’on trouve tout en bas des rayons dans les hypermarchés ont pour seul objectif d’avoir le prix le plus bas possible.

    J’avais demandé une fois à un vendeur comment un jus d’orange premier prix pouvait être 20 fois moins cher qu’un autre de marque nationnale. Sa réponse : “ce n’est pas vraiment du jus d’orange, c’est plutôt de l’eau avec du sucre…”. Argument de vente : le prix défiant toute concurrence et un produit physique qui demande beaucoup d’imagination au consommateur…

  2. Post
    Author

    Pour reprendre ton exemple, je pense que pour le magazine, du jus d’orange premier prix convient et qu’ils auraient pu l’avoir gratuitement 🙂

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