L’euro numérique est bientôt là et voici ce que ça veut dire pour vous.
Imaginez une société où l’argent liquide a été totalement éliminé. Votre revenu est versé sur votre compte numérique, toutes les aides et déductions ont une durée d’expiration rendant très compliqué l’épargne.
La notion de propriété a elle aussi radicalement changé. Tout est devenu service. Vous ne pouvez plus acheter de voiture, de maison, pas même de vêtements. Tout est à louer.
Les données de chaque transaction, de chaque achat que vous effectuez sont collectées. Les informations sur vos habitudes de consommation et vos mouvements sont exploitées à des fins de surveillance et de manipulation politique.
Adossé à votre compte, des compteurs encadrent son utilisation : pass carbone, pass pour l’eau en fonction de l’idéologie du moment.
Les garde-fous sont pratiquement inexistants et quiconque s’oppose à cette surveillance constante devient un marginal. “Pourquoi vouloir à tout prix échapper au contrôle gouvernemental quand on n’a rien à cacher ?”. Voilà le message martelé à la population.
Dans cette ère, la vraie richesse ne se mesure plus en euros, mais en autonomie et en pouvoir de décision.
Est-ce que cette vision infernale peut devenir réalité, c’est ce que l’on va voir dans cet article.
L’euro numérique, c’est pour quand ?
On va commencer par faire le point sur le projet de mise en place car ça y est, la Commission européenne a proposé le cadre juridique de l’euro numérique. Ça veut dire qu’ils sont arrivés à un stade suffisamment avancé pour en définir la réglementation.
Rappelez-vous que ça a commencé en janvier 2020, donc c’est pas très vieux, avec un simple groupe de travail pour évaluer les avantages et les défis de l’euro numérique. Il aura fallu moins de deux ans pour passer en phase d’investigation (c’était en octobre 2021). Et moins de deux ans encore pour que le cadre juridique soit défini, c’était cet été. Et on attend désormais le lancement de la phase de préparation pour le mois d’octobre.
L’euro numérique pourrait voir le jour dès 2027, avec une mise en œuvre progressive sur plusieurs années. Donc ce n’est pas de la science-fiction ni un projet lointain, ça avance très très vite.
Évidemment, beaucoup de voix se sont élevées contre l’euro numérique. Pour reprendre les termes de BFM, c’est un projet qui “suscite les fantasmes complotistes “ !
C’est vrai, après tout, qu’est-ce qui pourrait mal se passer si vous confiez le contrôle de l’argent à une bande d’incapables ?
Euro numérique, la mort du cash ?
Maintenant, est-ce que l’euro numérique va remplacer les espèces ? Vous ne pourriez donc plus jamais rien payer de manière anonyme, tout serait tracé.
Est-ce que le gouvernement va utiliser vos achats pour vous noter, un peu comme ce qui se fait en Chine avec le crédit social, où apparemment en fonction de votre note, vous avez accès ou pas à certains endroits.
Je ne sais pas si c’est vrai mais en tout cas, clairement, la technologie rendrait cela possible. Et puis sans aller jusque-là, tracer vos dépenses énergétiques pour mesurer votre empreinte carbone et derrière vous sanctionner si vous êtes trop polluant. Ça n’a rien d’une exagération.
Évidemment, la BCE se défend de tout ça, notamment en martelant que l’euro numérique ne sera pas obligatoire et viendra en complément des espèces, pas en remplacement.
Mais une fois la technologie en place, qui peut dire ce que l’UE pourra décider ? On sait bien que ça commence toujours par des propositions, derrière on généralise, puis on impose et enfin on interdit toute option contraire. On l’a vécu il y a à peine deux-trois ans dans un autre domaine.
Qu’est-ce que l’euro numérique ?
D’après la BCE, c’est une forme d’espèce numérisée.
Actuellement, si vous voulez faire un paiement électronique, vous devez donner l’ordre à votre banque commerciale d’effectuer un transfert sur le compte du bénéficiaire. Avec l’euro numérique, les banques commerciales ne seront plus impliquées en tant que telles et tout le monde aura un compte directement auprès de la banque centrale.
Concrètement, comment est-ce que ça va marcher ?
D’après le vice-président exécutif de la Commission européenne chargé d’une économie au service des personnes (sacré titre !), “avoir un portefeuille numérique en euros rechargé sur votre téléphone – ou sur un autre appareil – sera la même chose que d’avoir des pièces et des billets dans votre poche. Vous pourrez payer tout aussi facilement. Vous n’aurez même pas besoin d’avoir une connexion internet“.
En mode hors ligne, les transferts d’euros numériques pourraient se faire d’un téléphone portable à un autre, avec un QR code par exemple. Le téléphone joue le rôle de portefeuille. Dans ce cas-là, évidemment, comme pour de l’argent liquide, si vous perdez votre téléphone, vous perdez aussi les euros numériques que vous aviez chargés dessus.
Il y a environ 250 000 vols de téléphone chaque année, ça veut qu’en plus on vous volerait votre portefeuille et surtout que le téléphone deviendrait une cible encore plus intéressante.
L’euro numérique sera-t-il anonyme ?
L’un des principaux atouts des espèces, c’est l’anonymat. D’après les chiffres de la BCE, 42% du montant total des transactions réalisées dans la zone euro en 2022 a été fait en espèces. C’est près de la moitié du montant qui échappe au contrôle des gouvernements ! Mais la commissaire européenne aux Services financiers se veut rassurante : elle affirme que tout paiement effectué en ligne, par exemple dans le commerce électronique, serait traçable, MAIS que les paiements effectués hors ligne, eux, resteraient privés.
Et le vice-président exécutif ajoute que “Les données personnelles seront entièrement protégées. Les banques et la BCE ne seraient pas en mesure de tracer les détails ou les données personnelles des gens.”
Alors là, je ne sais pas qui croire. Rien que pour la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, ce serait bien pratique d’avoir accès aux détails des transations. Si la technologie le permet, pourquoi s’en priver ?
L’euro numérique : quels avantages pour les citoyens ?
Un autre argument, c’est que l’euro numérique est une monnaie de banque centrale, garantie à 100 %, contrairement à la monnaie des banques commerciales, qui est privée, et dont la garantie est limitée à 100.000 € dans la zone euro. Mais là encore, on a du mal à comprendre, puisque la BCE a aussi affirmé que les portefeuilles en euros numériques seraient limités à des dépôts de 3.000 € (pour éviter une ruée sur les banques notamment).
Donc quelle est véritablement la valeur ajoutée de l’euro numérique pour les particuliers ? Parce qu’actuellement, vous pouvez déjà payer de manière dématérialisée avec votre téléphone via Google Pay ou Lydia, entre autres.
La BCE se défend en disant que le problème de ces services, c’est qu’ils sont gérées par des entreprises étrangères qui en profitent pour récolter plein de données confidentielles sur des citoyens européens. Elle ajoute que l’avantage d’un euro numérique, c’est de pouvoir payer de manière sécurisée et gratuite partout dans l’union monétaire. Et, pour bien ficeler toute sa démonstration, elle affirme aussi que ça permettra aux quatre millions d’Européens actuellement privés de compte en banque de pouvoir faire des paiements avec une monnaie sécurisée.
Une plateforme de paiement unifiée aurait suffi
Bon, pourquoi pas ? Je ne suis pas contre l’innovation. Mais dans ce cas-là, il n’y a pas besoin d’une monnaie numérique de banque centrale. Il suffit de mettre en place une plateforme de paiement unifié, comme l’ont fait l’Inde et le Brésil par exemple.
Et l’UE le sait bien, puisqu’une plateforme européenne est en cours de développement et devrait entrer progressivement en activité en 2024.
D’ailleurs, il y a d’autres pays qui ont renoncé à la monnaie numérique de banque centrale pour les transactions de détail parce qu’ils considèrent que ça n’apporte pas de valeur ajoutée à leurs citoyens. C’est le cas du Danemark, du Japon, de la Suède et de la Suisse, entre autres.
Donc on peut se demander quelles sont les véritables motivations de l’UE ?
L’euro numérique comme outil de contrôle ?
La première chose qui vient à l’esprit, c’est la volonté de contrôler la population. Tout ça est indissociable de l’identité numérique, ça en est un pan supplémentaire. Derrière, les données peuvent être recoupées entre elles automatiquement pour établir votre profil avec une grande précision et très peu d’efforts.
L’UE en est bien consciente et déploie une communication qui se veut rassurante. Vous avez la commissaire européenne aux services financiers qui déclare : « Ce n’est pas un projet Big Brother ».
Sur son site, la BCE précise que « l’identité des utilisateurs pourrait (conditionnel, c’est pas sûr) être séparée des données de paiements, de sorte que seules les cellules de renseignement financier seraient en mesure d’y accéder […] afin d’identifier le payeur et le bénéficiaire en cas de suspicion d’activité illégale ».
La question qui se pose derrière, c’est : qui décide de ce qui constitue une activité illégale ? Rappelez le convoi de la liberté au Canada.
Si aucun garde-fou n’est annoncé, est-ce qu’on est juste censé faire confiance ?
L’euro numérique, une initiative purement monétaire ?
Bien sûr, l’UE insiste sur le fait que c’est une initiative monétaire, et non pas politique. Mais prenez l’exemple de la Chine : l’e-Yuan y est utilisé comme un instrument politique de contrôle de la population, où le pouvoir central collecte toutes les informations sur toutes les transactions effectuées. Une fois que la technologie existe, les dérives sont possibles.
Un autre aspect, c’est qu’une monnaie numérique a le potentiel pour être programmée. Contrairement aux espèces, l’utilisation de l’euro numérique peut être limitée à certaines situations. Si le gouvernement verse une allocation en euro numérique, il pourra en limiter l’utilisation à l’objectif pour lequel l’allocation a été versée. Ainsi, l’allocation de rentrée scolaire ne pourrait servir qu’à l’achat de fournitures scolaires. Les APL ne pourront être destinées qu’au paiement du loyer. Les primes pour la transition énergétique ne serviront qu’à l’achat de matériaux visant cet objectif, etc.
La programmation peut aussi être utilisée pour émettre de la monnaie dite « fondante », c’est-à-dire avec une date d’expiration, au-delà de laquelle la monnaie n’est plus utilisable.
Vous ne possèderez rien et vous serez heureux
Tout ça n’est pas sans rappeler le Great Reset du Forum économique mondial, le Vous ne possèderez rien et vous serez heureux. Tout ce que l’on attribue désormais aux élites globalistes qui se réunissent à Davos chaque année.
Selon Oussama Ammar, qui a été invité à Davos à plusieurs reprises, aucune décision importante n’est prise à Davos, les élites se détestent, les conférences sont vides et la préoccupation principale est de savoir à quelle fête tu es invité, ce que je veux bien volontiers croire.
Alors même si on écarte la théorie du complot, on constate quand même que des forces sont à l’œuvre. Les décisions qui sont prises ne vont pas dans le sens des libertés et la vie privée l’est de moins en moins. Et rien que pour ça, c’est important de développer votre liberté financière. Investissez et créez de la valeur pour vous donner des options.
Donnez-vous des options
Quand je dis ça, il y a toujours quelqu’un pour répondre que ça ne changera rien. Qu’ils vont venir saisir les biens. Que la richesse ne sauvera personne. C’est peut-être vrai avec un patrimoine de 100.000 €. Mais plus votre patrimoine est important et diversifié, plus vous aurez d’options.
Ce que vous pouvez déjà commencer par faire, c’est réfléchir à votre débancarisation. L’objectif ? Ne pas avoir tous vos oeufs dans le même panier. J’ai un programme détaillé pour ça où je vous explique 5 moyens simples d’accès pour sortir l’argent des banques et le sécuriser.
Mais revenons-en aux motivations de l’UE. On a déjà établi que ça n’allait pas apporter de valeur ajoutée aux particuliers. Pour autant, 114 banques centrales dans le monde travaillent au développement de leurs monnaies numériques respectives. Il doit donc bien y avoir une raison. Le truc, c’est qu’il y a un fossé entre la motivation de la BCE et l’utilité pour les particuliers au quotidien.
Les raisons économiques et stratégiques derrière l’euro numérique
Innovation et défi technologique
L’une des motivations, c’est de ne pas se laisser distancer par la Chine et les autres pays qui avancent dans cette direction.
Ce qui est intéressant, et je vous en parlais déjà avant, c’est que l’euro numérique apparaît en décalage avec l’e-yuan. En effet, l’euro numérique n’est pas pensé par le pouvoir politique, mais par l’autorité monétaire.
Et la BCE raisonne en termes purement monétaires, voire macro-économiques — mais pas politiques. Alors que la Chine, elle, assigne à l’e-yuan un rôle stratégique pour renverser l’hégémonie du dollar. C’est pour ça que la Chine a commencé dès 2014 à travailler sur cette question. Depuis 2021, elle se concentre même sur un système transfrontalier.
Souveraineté monétaire
L’autre raison, c’est qu’avec l’avènement des cryptomonnaies, les banques centrales craignent de perdre la souveraineté monétaire.
Actuellement, les cryptos sont les seules formes de monnaies numériques. Le problème ? Ce sont des monnaies émises et gérées de manière privée voire anonyme. Cela a réduit la base monétaire que les banques centrales contrôlent. Par conséquent, cela réduit aussi leur capacité à maîtriser l’inflation et à surveiller la stabilité financière.
Qu’est-ce que la BCE cherche à faire avec son euro numérique ? Il s’agit de fournir une monnaie qu’elle contrôle (un équivalent numérique aux espèces) tout en imitant les caractéristiques technologiques qui font l’attrait des cryptos.
La BCE ne le reconnaìt pas officiellement, mais avec l’euro numérique elle pourra programmer la monnaie. Comme je vous en parlais tout à l’heure, cela lui donnera la possibilité de relancer la consommation de manière ciblée.
Où en sont les pays qui ont adopté des monnaies numériques de banque centrale ?
C’est intéressant de voir ce qui se passe au Nigéria, aux Bahamas et en Chine, où ils ont déjà leur monnaie numérique de banque centrale. Voyez ce tableau :
Vous voyez que la monnaie numérique n’atteint même pas 0.2 % de la monnaie en circulation dans le meilleur des cas. L’un des problèmes au Nigeria, c’est un manque de confiance énorme de la population envers sa monnaie. Et c’est quelque chose que la forme numérique de la devise n’a pas résolu.
Aux Bahamas, le problème est un manque d’adoption de la forme numérique par les commerçants. Ceux-ci doivent en effet s’équiper de terminaux spéciaux.
Est-ce que l’euro numérique serait davantage adopté ? C’est possible, on n’a pas les mêmes défis que ces pays, mais c’est quand même un chiffre qui interroge.
Peut-être que ça sera juste un énième projet qui ne va rien donner du tout. Et peut-être que ce sera abandonné au bout de quelques années, nous verrons !
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