Esprit riche a lu : The Black Swan (Le cygne noir)

Nassim Nicholas Taleb, l’auteur du livre, part d’un constat simple : ne ne sommes pas capable de prévoir l’avenir.

Né en 1960, c’est un philosophe du hasard et de l’incertitude et un expert en mathématiques financières. Après avoir fait fortune dans la finance, l’auteur se consacre à des réflexions sur l’incertitude.

J’ai adoré ce livre. C’est un livre vraiment surprenant.

Nous sommes incapables de prévoir le futur.

Evident ? Pas tant que ça. Regardez le nombre de personnes dont le métier consiste justement à prévoir le futur : finance, météo, économie…

Comment n’a-t-on pas pu prévoir le 11 septembre 2001 ? Pourquoi Harry Potter est-il devenu un best-seller ? Nous n’avons pas de réponses. Pire, beaucoup d’entres nous cherchent à trouver une raison, une cause à des évènements imprévisibles.

Nous avons tendance à retenir le résultat d’un évènement plutôt que le processus qui l’a généré. Par exemple pourquoi les dirigeants aiment le libre-échange ? Tout simplement parce qu’ils n’ont pas de règles à apprendre !

Le livre mêle habilement philosophie, finance et réflexions personnelles et l’auteur a créé une petite polémique. The black Swan est à l’image de son auteur, difficile à classer et imprévisible.

Ce qu’il appelle “Black Swan” ce sont ces évènements imprévisibles, incroyables et rares : la guerre de 1914, la place actuelle de l’internet…

Ces évènements possèdent quelques caractéristiques communes : ce ne sont pas des choses qui ne sont jamais arrivées mais leur impact augmente à cause des liaisons de plus en plus fortes entre toutes les parties du globe, de plus , leur fréquence augmente. Nous faisons face à un changement de paradigme.

Qu’est-ce-qu’un cygne noir ?

Il faut 1000 jours pour engraisser un dindon. Chaque jour le fermier vient nourrir le dindon. Le dindon lui, ne sait pas vraiment si la présence du fermier est bonne ou pas mais il l’associe avec le fait d’être nourri. Notez que si quelque chose doit arriver le dindon ne pourra pas le prévoir vu qu’il suppose que fermier = nourriture. Seulement voilà un jour le fermier vient pour tuer le dindon. Pour le dindon ce sera un “black swan”, pour le fermier c’était prévu.

Le paradoxe ? Plus le fermier nourrit le dindon, plus celui-ci est conforté dans le fait que le fermier est gentil alors qu’en parallèle chaque jour passé le rapproche de sa mort (naturelle ou pas).

Les élites ne savent rien.

C’est en somme le message du livre. Nos élites simplifient le monde et ne l’ont pas compris. Elles ignorent les évènements imprévisibles.

A force d’analyser le monde sous forme de moyennes, elles s’aveuglent elles-mêmes.

Nous sous-estimons le facteur chance.

La chance est un facteur plus courant que l’on ne le pense. En fait, les réussites sont souvent le résultat de la chance. Par exemple dans le cinéma, on considère que le talent est la suite du succès. Un acteur ayant du succès a donc du talent. Mais qu’en est-il de la chance ?

Tout ce qui est non contrôlé marche parce qu’il laisse la place à la chance. Typiquement c’est l’opposition entre un système de libre échange et un système socialo-communiste. Le premier ne marche pas mieux à cause des conditions supposées (lois favorables aux entreprises, conditions de travail assouplies,…) mais surtout parce qu’il y a moins de règles et donc plus de chances !

Soyons septiques, observons le monde et retenons notre jugement.

Arrêtons de croire n’importe quoi, de croire des choses non prouvées. Voilà en somme le crédo du livre. Nassim Nicholas Taleb fait parti du club des “sceptiques empiriques” dont l’origine se trouve chez sextus empiricus. Il possède clairement un petit air d’anarchiste.

Le monde du moyen (médiocristan) et le monde de l’extrême (extremistan).

Autrefois tout était moyen, demain tout sera dans les extrêmes. Dans le monde de l’extrême, les “black swan” sont fréquents. Dans le médiocristan, il est difficile de se démarquer et de faire la différence.

Par exemple dans le médiocristan tout le monde fait à peu près la même taille, l’écart entre le plus grand et le plus petit est faible. Dans le monde de l’extremistan, la moyenne des tailles ne changera pas beaucoup alors qu’il pourra y avoir de très grand écarts entre les personnes.

L’idée que votre boulot se situe dans l’un ou l’autre de ces mondes est essentielle : votre boulot est-il sujet au “black swan” ?

Qu’ont en commune un médecin, une prostituée et un boulanger ? Leur boulot requiert leur présence et le fait qu’ils reproduisent les mêmes gestes afin d’obtenir leur rémunération. Ce n’est pas forcément le cas des écrivains, musiciens, acteurs ou des traders. Vendre 10 ou 100 000 disques demande (presque) le même effort.

L’effet de levier se retrouve surtout dans les activités intellectuelles ou dématérialisées. Dans ces activités-là on ne se souvient que du gagnant et il y a une flopée de perdants.

Si vous voulez la sécurité, choisissez un métier régi par les moyennes alors que si, au contraire, vous croyez en la chance préférer une activité sujette aux extrêmes.

Nous sur-estimons notre savoir.

Nous pensons en savoir beaucoup alors que chaque découverte est le signe que nous en savons peu. De manière générale nous pensons en savoir beaucoup mais nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.

Avec nos 2 systèmes de pensées, l’instinct et la raison, nous prenons des décisions. L’instinct nous vient du fin fond des âges alors que la raison est cultivée avec l’éducation. Notre instinct se met en route sans que l’on ne le soupçonne et on prend parfois des décisions soi-disant basées sur la raison en utilisant l’instinct. La conséquence : de grandes erreurs : des distorsions cognitives ou l’erreur de confirmation.

Ce type de raisonnement est très répandu, c’est même le mode par défaut. Pour prouver que quelque chose existe, nous aller cherchez à confirmer que… ça existe.

L’illusion narrative, le confort de l’identique, la propension à simplifier le hasard ou la tendance à surestimer ce que l’on sait sont d’autres travers courants.

Autre test : demandez à des gens de donner une estimation du nombre d’amants de Catherine de Médicis et de fournir une fourchette assurant 98% de bonnes réponses. Le taux d’erreur des participants est très grand. Plus les participants sont diplômés, plus le taux d’erreur est grand – confirmant ainsi l’arrogance de certaine filière d’étude alors qu’il serait plus simple de dire de 0 à 1000 pour être sur d’avoir juste – cela revient à reconnaitre son ignorance.

Faire des études formate l’esprit.

La chance du débutant, tout le monde a déjà vécu ça. Pourtant si vous ne commencez pas, vous n’aurez pas cette chance là, de même que si vous arrêtez tout de suite. L’absence de preuves n’est pas une preuve d’absence. La preuve qu’ O.J. Simpson n’est pas un tueur ? J’ai passé une après-midi avec lui et il n’a tué personne.

La quantité d’informations n’influence pas directement la qualité de la décision et les systèmes complexes ne permettent pas de prendre de meilleures décisions que les systèmes simples. Ces 2 affirmations ont été prouvées par des tests scientifiques.

La courbe de Gauss est décriée : elle impose un cadre de pensée qui ignore les “black swan” car elle se concentre sur les 95% des choses. Le truc c’est que les instruments financiers sont basés sur cette courbe. Ils ne prennent donc pas en compte les possibilités extrêmes.

Il y a beaucoup de domaines où expert ne veut rien dire.

Plus précisément tous les domaines où les choses bougent tout le temps et les toutes professions qui jouent avec le futur et dont la formation est basée sur l’étude du passé – non répétable : courtiers, psychiatres, psychologues, conseillers, économistes, professeur d’économie, expert en risques, conseillers de gestion de patrimoine.

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Commentaires 7

  1. Salut Michael,

    Je trouve ce livre bon. Le questionnement perpetuel que l’auteur essaye de distiller a son lectorat est d’une puissance intellectuelle rare.

    Comme le dit Nassim Taleb, Se demander toujours ce qu’on n’a pas vu, ce qu’on a pas compris.

    Pousser son esprit a raisonner de cette facon est un travail de longue haleine, qui necessite rigueur et perseverance mais qui agrandit notre vision de vie et nous fait voir des choses que la plupart des gens ont occultes.

    A.

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  3. Effectivement, les cas extrêmes sont ignorés dans les modèles… que ce soit en finance ou ailleurs !

    Pour la finance, on le voit sur le prix des produits dérivés: actuellement, malgré la volatilité implicite forte, elle n’est pas assez élevée comparée à l’évolution du marché… Il n’est pas normal, à parité, d’avoir une fluctuation sur une journée, qui correspond à la prime payée/encaissée.

    Le marché est complètement dérêglé. Vivement qu’on retrouve une situation normale !

    http://gigi75.over-blog.com/

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