Auto-edition et publication d’ebook : récit d’une aventure

Aujourd’hui Florent nous raconte comment il a édité son premier ebook et pourquoi il a ensuite choisi l’auto-édition. Profitez-en ce type de témoignage est rare 😉

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Lorsque je me suis lancé dans l’écriture de mon premier livre « A la découverte du Lean Six Sigma » (http://www.a-la-decouverte-du-lean-six-sigma.fr ), mon seul objectif était qu’il puisse voir le jour au format papier. Je sais que l’e-book est un support qui tend à se démocratiser, mais pour l’amoureux des livres que je suis, l’e-book ne vaut pas un « vrai » livre !

Edition Traditionnelle / Auto-Edition : un choix cornélien !

Donc, dès le départ la question de l’édition s’est posée. Je dois l’avouer ma crainte de voir mon manuscrit retoqué par les maisons d’édition m’a amené à faire des recherches sur l’auto-édition. L’essentiel des informations que j’ai récolté vient des deux sites http://www.auto-edition.com et http://www.imprimermonlivre.com. Mais si j’en savais un peu plus sur l’auto-édition, mon choix n’était toujours pas fait. Après une première étude, il s’avérait qu’il y avait du pour et du contre dans les deux façons de faire :

Edition traditionnelle :

Pour :

  • Notoriété de la maison d’édition
  • Légitimité de l’auteur à être signé
  • Force de vente assurée par une société qui maitrise son métier
  • Référencement automatique auprès des librairies
  • Une supply chain qui favorisera l’accès au livre
  • Un accès plus facile à la presse spécialisée
  • Un potentiel de vente qui paraissait plus important
  • Aucune démarche administrative à entreprendre soi-même
  • Financement de l’édition assuré par l’éditeur

Contre :

  • La rémunération qui paraissait relativement faible au regard du temps consacré à la réalisation du livre (9 mois)
  • L’énergie dépensée à faire accepter son manuscrit
  • Le sentiment de ne rien maitriser

Auto-Edition :

  • Liberté d’action sur le plan marketing
  • Liberté totale sur le contenu du livre

Contre :

  • Défaut de légitimité
  • Imprévisibilité du potentiel de vente
  • Beaucoup de démarches administratives à entreprendre soi-même
  • Méconnaissance totale du marché de l’édition
  • Prise de risque sur le financement de l’édition
  • Méconnaissance du marché de l’édition
  • Difficulté à trouver un prestataire et à juger son professionnalisme
  • …etc.

A ce stade de ma réflexion, je ne savais toujours pas dans quelle direction j’allais dépenser mon énergie… Dans le même laps de temps, j’ai reçu une demande de contact sur viadeo de la part de quelqu’un qui venait d’éditer un livre. J’en ai donc profité pour lui demander s’il pouvait me faire un retour de son expérience, ce qu’il a accepté de faire par téléphone, refusant de transmettre des informations par écrit, argumentant qu’il en était interdit par son contrat d’édition.

Décision sur retour d’expérience ! (Ou l’importance d’élargir son réseau)

Cette conversation a été décisive pour moi ! J’ai appris que la maison d’édition refusait à l’auteur de pour voir utiliser comme bon lui semble son propre texte. L’auteur en question m’a également fait part de sa frustration lorsque la maison d’édition a changé le titre du livre pour que celui-ci soit plus vendeur, malgré que ce titre ne corresponde plus au contenu de l’ouvrage. Je passe sur les modifications apportées sur le contenu même du livre pour qu’il soit moins polémique… Et la cerise sur le gâteau c’était la rémunération qui s’élevait à 8% du prix du livre, bref une misère au vu du travail que cela demande d’écrire un tel livre.

A partir de cet échange mon choix était donc fait, le livre serait autoédité ou ne serait pas ! Pour l’anecdote, une fois que mon livre était finalisé, j’en ai envoyé un exemplaire à un de mes anciens profs (qui  publie en moyenne un livre par an). Il a été tellement emballé par la forme et le fond qu’il m’a proposé de me mettre en contact avec les éditeurs qu’il connaissait avec une lettre de recommandation… Comme vous l’aurez compris, j’ai refusé sa proposition. ;-P

En avant pour l’auto-édition !

Pour évaluer le coût de l’édition, j’ai tout simplement réalisé une demande de devis en ligne sur la base de 500 exemplaires à 300 pages couleur. Résultat de la demande : 10000 Euros :-((((( Ce qui faisait donc 20€ l’exemplaire. A cela devaient s’ajouter l’impression et la gravure et l’insertion du CD-Rom inclus dans le livre… J’aurais certainement pu obtenir des devis moins chers en cherchant un peu plus, mais ça me donnait un premier aperçu des coûts à prévoir pour une édition en France.

En vue de ce qui se faisait sur le marché, j’avais décidé de vendre le livre broché 36€ et l’e-book 28€. Les prix étaient dans la moyenne de ce qui se faisait avec une qualité supérieure de mon point de vue ! ;-P (un livre tout en couleur, avec des outils opérationnels et un CD-Rom qui fournissait de nombreuses ressources complémentaires).

Le nœud gordien de l’édition en France

Avec ces deux éléments, je savais que je devrais vendre près de 400 e-books pour éditer 500 exemplaires papier… Autant vous dire que les chiffres me paraissaient disproportionnés. Et à côté de ça, je ne souhaitais pas courir le risque de contracter un emprunt de 10000 euros…

Ayant lu « La Semaine de 4 heures », la barrière psychologique pour faire éditer mon livre à l’étranger est vite tombée. J’ai posté une annonce sur la plateforme de marché international http://www.alibaba.com. Dans la journée je recevais une quinzaine de réponses de la part d’imprimeurs chinois, tous plus gentils les uns que les autres. Après quelques échanges j’avais une dizaine de devis avec les éléments « à peu près » comparables. Sur la quinzaine de prestataires, j’ai poursuivi les échanges avec les deux moins cher (il m’était difficile de les évaluer professionnellement parlant si ce n’est sur la qualité des échanges par mail). Il faut savoir que les Chinois ne négocient pas. En revanche, ce qui est bien avec les prestataires chinois, c’est qu’ils vous proposent dès le départ le prix le plus compétitif qu’ils puissent vous fournir. Au final, j’obtenais un devis de 7000$ (5000€ avec un taux de change très favorable) pour 1000 exemplaires, ce qui divisait par quatre le prix du livre.

5000 € à financer, cela faisait donc plus ou moins 200 e-book à vendre !

Le challenge…

200 e-book c’est à la fois peu et beaucoup. C’est peu, car je compte une centaine de visites par jour sur mon blog (http://leansixsigma.free.fr) qui porte sur la même thématique. J’avais donc le sentiment d’avoir déjà une vitrine privilégiée pour vendre mon ouvrage. Mais ça faisait également beaucoup, car l’e-book ne me semblait pas le support idéal pour ce type de contenu.

Je me suis donc inscrit comme auto entrepreneur par internet (http://www.auto-entrepreneur.fr/inscription-en-ligne.php ). En moins de deux semaines, j’obtenais mon N° de Siret. J’ai installé une boutique en ligne (logiciel open source prestashop = 0€ / 1 mois de travail pour une première installation – http://www.prestashop.com ) exclusivement pour la vente de mon ouvrage avec un nom de domaine (15€ le tout chez OVH pour 1 an). En parallèle, j’ai fait une demande d’ISBN (code qui permet au livre d’être référencé dans la boutique) auprès de l’afnil (http://www.afnil.org/default.asp?Info=3 ).

3 mois après le lancement en « grande pompe » ;-P de mon livre, 160 e-books étaient vendus et un partenaire professionnel me commandait 100 exemplaires du livre broché en prévente. Voilà comment j’ai pu boucler mon budget et lancer l’édition au mois de Janvier.

Mon angoisse…

Il ne me restait plus qu’à affronter l’angoisse de faire confiance à mon prestataire chinois pour l’édition de mon livre. J’ai fait un premier virement de la moitié du devis qui a permis de lancer le process de fabrication. Ensuite le prestataire m’a envoyé par courrier une version à  valider. Je pensais recevoir un exemplaire du livre mais je n’ai reçu qu’un tas de feuilles imprimées en couleur et découpé grossièrement par rapport à la taille du livre. J’ai envoyé un mail en confiant à mon interlocuteur que je ne savais pas trop quoi valider dans ce qui m’était envoyé. En fait, il s’agissait simplement de regarder s’il n’y avait pas de problème dans la restitution des fichiers pdf que j’avais transmis. J’ai donc validé ce point et s’en était fait, la fabrication était lancée.

Entre la validation du devis et la finalisation de l’édition, il ne s’est écoulé  qu’un petit mois. J’ai donc reçu un premier exemplaire papier vers le 15 février. Je ne vous cache pas que j’ai connu un petit moment de solitude quand j’ai ouvert l’enveloppe… Quel est le niveau de qualité ? Est-ce que l’encre n’a pas bavé de partout ? A quoi ressemble l’insertion du CD-Rom ? Est-ce que le CD-Rom fonctionne ? Est-ce qu’ils n’ont pas inversé quelques pages ? Bref, j’imaginais le pire dans cette enveloppe qui représentait un investissement de 5000€ !

Finalement, le livre est d’une rare qualité ! Sur les 60 livres que j’ai lus sur 2009, en toute franchise, pas un n’égalait la qualité du support physique de mon livre, pour la simple et bonne raison que personne n’édite de livres de management en couleur… ! ;-P

Les barrières qui restent à franchir

En attendant que mes 1000 livres arrivent tranquillement par bateau, il me reste quelques éléments à mettre en place.

Pour commencer, la logistique : j’ai fait le choix de gérer moi-même les expéditions. Il m’a donc fallu ouvrir un compte pro à La Poste. J’ai été surpris du faible avantage consenti sur le prix pour les professionnels. Pour mon plus grand désarroi, le coût de livraison d’un livre sera donc de 5€ soit l’équivalent du prix du papier… 🙁

Vient ensuite le problème de la diffusion du livre. Point que je n’avais pas anticipé, Electre, l’organisme qui gère la base de données utilisée par tous les libraires refuse le référencement des livres autoédités. J’ai envoyé un mail pour argumenter sur mon ouvrage, mais ils se refusent à l’enregistrer. 🙁

Par ailleurs, si je souhaite être référencé chez Amazon, il m’en coutera 50% de remise et un paiement à 60 jours :-((((

Bref, il reste du chemin à parcourir, même si j’ai le sentiment de vous avoir livré l’essentiel… ;-P

Pour conclure…

J’espère que vous excuserez les quelques passages où je vous raconte un peu ma vie, mais il me semblait important qui vous puissiez vous rendre compte de l’état d’esprit qui m’a animé dans cette aventure.

N’hésitez pas à  me solliciter via les commentaires si vous avez des interrogations particulières sur l’auto-édition, je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.

Pour finir, si vous êtes intéressé par mon livre qui est un roman d’initiation au lean six sigma (méthode d’optimisation des processus), je vous invite à utiliser le code de réduction de Michaël « AFFADERICHE » pour bénéficier de 4€ de réduction.

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