S’estimer pour réussir

Philippe est coach et auteur du livre « Soigner vos problèmes d’argent » dans le domaine de l’argent et du développement personnel. Chaque semaine, il publie sur Esprit Riche un article parlant d’argent et de ses secrets que nous avons parfois du mal à comprendre. Voici Philippe !

« J’ai vu réussir des musiciens qui n’avaient pas un talent énorme et d’autres dont le génie sortait par tous les pores de leur peau qui passaient à coté du succès. J’ai bu des verres avec des gens qui avaient gâché leur potentiel et d’autres qui avaient su tirer parti de capacités moyennes ». Cet extrait est issu du livre de Richard Branson (le fondateur de Virgin) « Réussir… et après ». Il pose la question de la place de l’estime de soi et du sentiment de sa valeur personnelle dans l’accomplissement de sa trajectoire personnelle et professionnelle. L’estime de soi se construit très tôt (dès avant notre naissance !) et est directement liée à la manière dont nos parents, puis nos éducateurs et autres « figures d’autorité » vont interagir avec nous. Nous en tirons de manière subjective des conclusions : suis-je une personne importante ou non, le monde est-il dangereux ou prêt à m’accueillir, puis-je me faire confiance et faire confiance aux autres, dois-je rester en retrait ou me mettre en avant pour être valorisé, ai-je le droit de me forger mes propres valeurs ou dois-je ingérer celles qui me sont fournies, puis-je ou non vivre de mes talents, est-ce que je mérite ou non le succès ? Je pourrais continuer la liste.

 

Chacun apporte ses propres réponses

On acquiert progressivement une image de soi et des autres qui va produire certains effets. J’ai un talent d’informaticien, d’entrepreneur ou de cuisinier : est-ce que je vais m’autoriser à le développer, le valoriser, le promouvoir et à recevoir pour cela de la notoriété et de l’argent (voire beaucoup d’argent !) ? C’est un dilemme par exemple pour nombre d’artistes : le mythe de Van Gogh et autres artistes maudits est tenace en France. Il tient en ces mots : vivre « bien » de son art, c’est être « commercial », mais les artistes « commerciaux » ne sont pas de véritables artistes (c’est bien connu !). Alors ils vont préférer rester dans l’ombre à râler contre ceux qui osent se confronter à la lumière des projecteurs, mais aussi aux critiques et retournements de tendance inévitables. Pour cela, il faut s’estimer suffisamment. Une estime de soi trop faible va inviter à une comparaison systématique et dévalorisante avec les autres ou avec un idéal : des peurs et un sentiment d’impuissance s’installent. Une estime trop forte, à contrario, peut faire perdre le sens des réalités et couper de la relation aux autres (sentiment de toute puissance). Comment trouver alors la bonne dose pour progresser, car, bonne nouvelle, l’estime de soi se construit tout au long de sa vie.

 

S’accorder de l’importance et de la valeur

On nous a plutôt appris à refouler nos besoins au profit des autres. Souvent, nous n’osons pas affirmer et défendre ce qui est bon et juste pour nous car on nous a dit que c’est « égoïste » ou « narcissique ». Pourtant, ce sont des composantes saines et utiles de la personnalité, nécessaire pour entreprendre, à condition bien sur de les maîtriser. Prendre du temps pour soi, se faire du bien, renvoyer un plat froid au restaurant, dire à celui qui vous passe devant, dans la file d’attente, de se placer derrière,  sont des moyens d’entrainer à se faire respecter.

 

Savoir ce qu’on veut et agir pour l’obtenir

Dans la vie, nous prenons une dizaine de grandes décisions : couple, famille, métier, lieu de vie et quelques autres. Comment sont-elles élaborées, définissons-nous véritablement ce que nous voulons ; nous ou bien nous laissons nous influencer par ce que tout le monde à l’habitude de faire ou par crainte de réprobation ? En définissant nos buts, nos objectifs et une stratégie, nous entretenons l’idée que nous sommes le pilote de l’avion. Une décision n’est jamais bonne ou mauvaise, mais l’action que nous allons mener pour la mettre en œuvre produira un résultat conforme ou pas à nos attentes. Souvenez vous aussi qu’il est toujours possible de re-décider : seuls les imbéciles ne changent pas d’avis !

 

S’accorder le droit à l’erreur

Nous avons appris à l’école qu’il fallait réussir du premier coup sous peine d’être en faute : voilà comment on tue la prise de risque et l’initiative. Je préfère cent fois quelqu’un qui me parle d’une de ses erreurs que des dix idées qui sont restées dans son tiroir. L’erreur est pédagogique si on sait dépasser les ressentis négatifs (créés par son égo) et en retirer les enseignements utiles pour le futur. Au prix de l’erreur, on apprend et ce qui nous semblait impossible hier devient la réalité de demain.

 

Se sentir égaux et différents des autres

En tant qu’être humain, nous sommes tous égaux, nous provenons de la même source et bénéficions du même soleil. Par contre nous sommes tous différents en termes de compétences, de comportements, de croyances. Ce que je sais faire (par exemple mener un entretien de coaching) nombre d’entre vous ne savent pas le faire. Mais une grande partie d’entre vous maitrise l’informatique bien mieux que moi ! Constater objectivement les différences puis les dégager des jugements de valeur dévalorisants (je suis nul en informatique !) permet d’enrayer les mécanismes dévalorisants et de maintenir une image de soi positive.

 

Coopérer

Une basse estime de soi conduit à des comportements défensifs : ce que j’ai, tu peux me le prendre, si tu gagnes je perds. Hormis des cas très limités où cette attitude est nécessaire, la coopération est plutôt source d’enrichissement. Seuls face à la complexité grandissante du monde, nos moyens sont limités. La coopération est basée sur deux attitudes : donner et recevoir. En donnant, je m’accorde de la valeur et en recevant, je la renforce ! La finalité est de produire un résultat supérieur à une simple addition. La coopération crée des cercles vertueux de confiance en soi et en l’autre.

 

Se sentir responsable de la réponse que nous apportons à ce qui nous arrive

Tout n’est pas sous contrôle, loin de là ! Les « accidents de la vie » nous poussent à nous dépasser pour trouver des ressources que nous ne soupçonnions même pas. Ce qui est facilitant, c’est de considérer que nous avons du pouvoir, et le minimum de pouvoir que chacun a est de choisir sa manière de faire face à un événement quelconque. Alors responsabilité et estime se renforcent.

 

Pour conclure, je vous propose de faire cet examen sans complaisance : que faites-vous de vos savoir-faire et de vos talents ? Quels potentiels avez-vous qui mériteraient d’être valorisés ? Avez-vous dans votre entourage des personnes qui, selon vous, réussissent ? Comment s’y prennent-elles ? Pourriez-vous vous inspirer de leur approche ?

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