[Procrastination] Interview Olivier Roland : entreprendre sans procrastiner

Combien d’entre nous veulent créer une activité et se retrouver à reporter au lendemain ? En un mot : procrastiner.

Dans cette interview, j’ai demandé à Olivier de partager ses meilleurs conseils pour ne pas procrastiner.

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Michael Ferrari : Bonjour à tous. Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’être avec Olivier Roland. Bonjour Olivier.


Olivier Roland :
Bonjour Michael.


Michael Ferrari
 : On va parler d’un sujet très intéressant qui est la procrastination lorsqu’on cherche à entreprendre que ce soit la création d’une entreprise classique au serveur de blogging ou que ce soit une activité internet.

Donc, moi, je voulais peut-être simplement commencer par demander Olivier, tu as accompagné beaucoup de personnes dans la création de leur activité que ce soit sur internet ou autre, qu’est-ce que tu as rencontré comme frein, comme raison de procrastiner ? Qu’est-ce qu’ils te disent tes élèves ou tes clients ?


Olivier Roland :
Alors, c’est toujours difficile de savoir exactement quelles sont les raisons qui sont derrière la procrastination parce qu’elles en touchent vraiment à la psychologie,
à l’inconscient dans ce cas-là mais mes lecteurs, mes clients vont me donner des réponses. Mais est-ce que c’est vraiment ça ? Ce n’est pas toujours facile de le déterminer.

Mais, en gros, on a les raisons classiques qui reviennent souvent à savoir : bien qu’on a peur finalement de l’ampleur du projet dans lequel on va se lancer, typiquement la création d’une entreprise ou se lancer dans le blogging pour gagner sa vie avec un blog, etc., c’est quelque chose qui, si cela fonctionne, peut avoir un impact très important sur notre vie actuelle.

C’est-à-dire qu’on peut changer de vie d’une manière importante ou alors, si on échoue, en tout cas c’est comme ça qu’on le perçoit, ça va être quelque chose de dramatique, quelque chose de vraiment difficile à vivre. Donc, il y a cette peur de la réussite, cette peur de l’échec et en tout cas, cette peur du changement, je pense, qui paralyse beaucoup de personnes parce que finalement, pour beaucoup d’entre nous, on a la chance de vivre dans une société quand même extrêmement riche.

Ce qui fait que même si on a un boulot, par exemple, dans lequel on n’est pas extraordinairement passionné, quand même on est nourri, logé, on a un salaire pour avoir des loisirs etc., on est dans un certain confort. Ce n’est pas forcément un confort qui est très épanouissant mais c’est un confort matériel qui n’est pas négligeable.

Et moi ce que j’appelle « les pantoufles en ciment », c’est on est tranquillement dans nos pantoufles en ciment, elles nous collent bien au sol mais c’est un petit peu dur d’avancer avec et on se rend compte qu’au fond de nous, ce n’est pas quelque chose qui nous satisfait profondément.

C’est pour cela aussi qu’on va se lancer dans des projets comme créer une entreprise etc. mais on a toujours ces peurs, finalement, qui vont nous freiner, qui vont nous faire procrastiner. Après, il y a plein d’autres raisons possibles, déjà la simple paresse. Je veux dire, on a tous notre dose de paresse.

Je veux dire, à un moment il faut se faire violence et parfois on préfère quelque chose qui va nous apporter un plaisir immédiat comme, par exemple, regarder un film ou aller
sur Facebook ou jouer un jeu vidéo, plutôt que de s’ennuyer à faire une tâche qui nous paraît un petit peu ennuyeuse, un petit peu pénible même si on sait que cette tâche-là est importante pour accomplir l’objectif final que l’on souhaite atteindre et qui nous apportera à la fin beaucoup de bonheurs. Mais notre cerveau a tendance à favoriser largement plus le plaisir immédiat que le plaisir de plusieurs mois, surtout si entre eux deux il y a des tâches ingrates
à faire. Ça, c’est aussi un biais qui nous touche tous.

Michael Ferrari : Oui et justement, la question qu’on se pose c’est comment on peut faire un blog pour arriver au quotidien, parce que c’est au quotidien que cela se joue, à ne pas rester bloqué par la procrastination même si on comprend que parfois on a des moments de paresse, parfois il y a des moments où on a de belles motivations, etc. ? Ça, c’est normal
et c’est humain mais comment on ne reste pas coincé dans ces étapes-là ?

Olivier Roland : Exactement. Déjà, c’est important d’en prendre conscience. Moi, je me rappelle, cela m’avait frappé le jour où j’ai découvert le mot « procrastination ». J’ai vu comment je suis tombé dessus.

Je crois qu’ils ont un blog de développement personnel américain et je ne connaissais pas ce mot, j’ai été voir, j’ai eu la définition et j’ai eu un choc, vraiment un choc où on se dit « waouh ! Ça décrit exactement ce que je fais ». Et il y a eu vraiment un avant et un après dans la prise de conscience de ce que c’était parce que c’est quelque chose qui nous touche tous la procrastination et tant qu’on n’est pas tombé sur le concept en lui-même, on peut très bien ne pas y faire attention ou penser que c’est quelque chose qui nous touche uniquement, nous.

En tout cas, on a une conception extrêmement floue du concept en déclin, on a un mot qu’on met sur un état et on a toute une description de pourquoi et de comment etc. Déjà, c’est une première étape. Donc, ceux qui regardent cette vidéo, voilà, vous avez déjà franchi la première étape, bravo. C’est un très bon premier pas et ensuite, il y a des tas de stratégies, d’outils, de tactiques qu’on peut utiliser pour lutter contre la procrastination.

Pour faire un rapide tour d’ensemble, la première chose dont je disais, une des raisons de la procrastination, c’est la peur : la peur d’échouer, la peur de réussir. Donc, il faut savoir définir votre peur. C’est notamment un conseil de Tim FERRISS dans son livre « La semaine de 4 heures », définir la peur.

Déjà, définissez, qu’est-ce qui peut vous arriver de pire si vous échouez complètement, lamentablement ? Voilà, vous êtes engagé dans un projet de création d’entreprise, vous voulez aller en haut du Mont-blanc etc., quel est le pire qui peut arriver de manière raisonnable ? On ne parle pas comme si vous avez un astéroïde qui vous tombe sur la tête mais quelque chose qui a une probabilité importante d’arriver si vous échouez.

Définissez cela et dites « voilà, qu’est-ce je pourrai faire ensuite pour minimiser les risques, c’est-à-dire, même si je me plante, que je n’y perds pas de plume ou très peu, et quels sont mes plans B ou C ou D si je me plante ? »

Et quand on définissait, déjà cela permet un petit peu de rationaliser, d’avoir une approche plus pragmatique de sa peur plutôt que juste une approche irrationnelle.

Et souvent, on se rend compte que finalement, même si on se plante, si on fait les choses
de manière à minimiser les pertes en cas d’échec, on n’a pas grand-chose à craindre.

Si vous vous lancez dans une création d’une entreprise et que vous devez quitter votre job, pour minimiser les risques, vous allez faire un départ négocié et comme ça, vous aurez 2 ans d’ASSEDIC, et si jamais vous échouez, vous aurez du temps pour vous retourner
ou pour vous retrouver un job. Le pire qui peut vous arriver, par exemple, c’est de revenir
à la case de départ. Et on peut utiliser des stratégies pour tester un projet d’entreprise pour très peu d’argent, voire zéro, juste du temps et de l’énergie pour pouvoir s’il est viable avant
de commencer à mettre des billes, par exemple.

Ça, c’est la première chose : définir la peur.

La peur du succès c’est quelque chose de beaucoup plus subtil, c’est plus délicat.
On a beaucoup de personnes dans le développement personnel qui nous recommandent
de visualiser notre succès pour qu’il nous motive. Je pense que c’est un bon exorcisme à cette peur du succès qui finalement n’est pas du tout rationnelle.

C’est quelque chose, c’est la peur du changement. Aussi je pense que, si jamais on arrive à atteindre cet objectif incroyable qui aujourd’hui nous motive, nous fait rêver et nous donne énormément d’énergie pour agir, on sait dans un coin de notre tête qu’une fois qu’on l’aura atteint, ça va être génial pendant
un certain temps. Puis après, on voudra plus.

C’est peut-être ça aussi la peur du succès, c’est de se dire « quand j’arriverai là-bas, je vais être déçu ».

Michael Ferrari : Dans les recherches que j’ai faites, il y a effectivement le fait
de dire que lorsque j’aurai réussi, ma vie va changer donc je ne vais plus avoir les mêmes repères et ça, c’est toujours effrayant. Même un changement souhaité a des côtés négatifs et perturbants. Et il y a aussi le coté qui est dit certaines personnes, c’est : « si je réussis, comment je vais faire pour rester au niveau ? »

Olivier Roland : Exactement. Cela fait partie de la peur du succès.

Moi, je pense que c’est intéressant d’étudier un petit peu justement les philosophies, développement personnel et les bouddhistes aussi puisqu’il y a un petit conflit entre eux. Ça dépend bien sûr des courants, c’est extrêmement complexe mais, grosso modo, les bouddhistes et puis pas qu’eux, les stoïciens et tout ça, nous disent qu’il faut savoir profiter de ce qu’on a, apprendre à profiter de ce qu’on a et arrêter de désirer toujours plus parce que pour les bouddhistes, c’est la source de tous les malheurs humains.

Et dans le développement personnel au contraire, on a plutôt une approche où on est toujours en train de progresser, toujours en train de vouloir plus et que c’est ça qui est extraordinaire et qui fait toute la beauté de l’aventure humaine. D’ailleurs, il y a Earl Nightingale par exemple qui était un grand expert de développement personnel américain, disait dans son livre « Lead the Field » qu’on est plus heureux quand on est en route vers un objectif que quand on l’atteint.

Ça veut dire qu’on est plus heureux quand on va vers un restaurant que quand on en revient. Et pour lui, la source du bonheur c’était d’être toujours en mouvement vers quelque chose de plus élevé. Et c’était ça intrinsèquement qui faisait tout le sel de la vie en fait plutôt que d’atteindre l’objectif. Cela ne veut pas dire évidemment qu’il ne faut jamais vouloir atteindre l’objectif.

On a un petit peu ces visions qui s’opposent et je pense que l’idéal, ce n’est pas toujours facile à atteindre, c’est vraiment de mixer les deux. Il y a cette citation des hommes que j’aime beaucoup qui est : « Sachez profiter de ce que vous avez mais rappelez-vous qu’il y a peu de temps, vous avez ce que vous avez parce que vous avez désiré l’avoir ». Et cela explique bien tout le paradoxe de la chose.

Il faut savoir se dire que quand vous arriverez à votre objectif, vous allez devoir en profiter et qu’effectivement, vous allez aussi devoir rester à niveau etc. Mais que vous allez pouvoir en profiter, vous allez être content, et après, vous allez repartir vers autre chose. C’est ça aussi qui fait toute la beauté de l’aventure humaine, ce sont des challenges et ce sont des choses qui vous bousculent un petit peu qui fait qu’on tombe justement. On n’est pas dans le train-train du quotidien avec des pantoufles en ciment en train de regarder la télé comme 90% des gens, accomplir quelque chose d’important, quelque chose qui compte, quelque chose qui
nous motive. Et il n’y a rien de tel quand même pour vivre des moments extrêmement forts que de s’investir à fond dans un projet qui nous passionne, et cela nous donne énormément d’énergie et énormément de volonté pour accomplir des choses. Et ça, en soi, c’est déjà beau et c’est déjà un moment à vivre en tant que tel qui peut durer longtemps.

Je veux dire, quand vous créez une entreprise, vous avez travaillé 6 mois ou 1 an sur le projet, et c’est quand même quelque chose d’assez exaltant par rapport au quotidien, grille dans une entreprise où vous ne vous sentez pas à l’aise et que vous avez l’impression de végéter.

Donc, il faut savoir apprécier le voyage, comprendre qu’effectivement quand on arrive à l’objectif, ce n’est pas l’alpha et l’oméga, vous n’êtes pas le nirvana, en tout cas pas pendant très longtemps, et que ça fait partie de la vie humaine et c’est quelque chose qu’il faut accepter et dont il faut tirer une meilleure partie.

Michael Ferrari : La procrastination arrive dans certaines situations et souvent des situations récurrentes. Est-ce que tu as, là en tête, des situations qu’on t’a remonté, que ce soit dans l’animation d’un blog, que ce soit dans la création d’une entreprise ? Quelles sont les étapes, les moments que beaucoup de gens procrastinent parce que souvent, on procrastine à une chose particulière ?


Olivier Roland
 : Alors, effectivement la procrastination c’est le tombeau de beaucoup de porteurs de projet, de créateurs d’entreprise. Ça, c’est clair. Elle peut arriver à quasiment toutes les étapes.

C’est ça le problème. Plus on est tôt dans le projet et plus elle est forte parce
qu’on a cette merveilleuse manière de fonctionner le cerveau humain qui est l’engagement et la cohérence qui que plus on sait qu’en partant de cet état de manière dans le passé, plus
on va avoir tendance à se comporter de la même manière.

Ensuite, c’est quelque chose qu’on peut utiliser à notre avantage. D’ailleurs, je parle de la création d’entreprise mais c’est n’importe quel projet ambitieux. Par exemple, je crois qu’il y a genre un tiers des Français qui rêvent d’écrire un livre mais qui ne vont jamais se réussir à se poser devant un ordinateur /ou un feuille de papier et commencer à écrire.

Déjà, je pense que le tombeau de la plupart des personnes c’est même le commencement. C’est-à-dire que la plupart des gens ne démarrent jamais en fait. Ils ont des rêves et ils les procrastinent toute leur vie. Et ça, c’est quand même dommage parce que parfois il suffit juste de commencer et automatiquement, vous avez un pourcentage de gens qui juste par le fait de commencer vont arriver jusqu’au bout. Alors, ce n’est peut-être pas vous mais vous n’en sauriez rien si vous n’avez pas commencé.

Parfois, c’est juste aussi simple que ça, se dire : « Ok, je viens de regarder cette vidéo, d’écouter cette interview. Ouais, Olivier, il a raison, ce projet qui me tient à cœur depuis des années, je vais le commencer. Je vais le démarrer cette semaine, demain ou après-demain, je me prends 1 heure, 2 heures, un après-midi et je vais enfin commencer à faire la première étape », ça peut juste être deux. Par exemple, si je veux créer une entreprise, je ne sais pas du tout par où démarrer. Je vais à la chambre des métiers, je vais à la chambre des commerces et je dis : « Bonjour, je veux créer une entreprise, qu’est-ce que je dois faire ? » Ils vont vous donner une liste d’organismes à contacter, par exemple. Voilà, faire le premier pas.

Le premier pas c’est déjà quelque chose d’assez exaltant surtout sur quelque chose qu’on a procrastiné depuis longtemps parce que cela touche aussi, je pense, notre estime de soi quand on a un rêve comme ça, qui est important pour nous et qu’on n’arrête pas de se dire dans un coin de notre tête « ouais, je fais ça à l’année prochaine ou le mois prochain » qu’on voit bien qu’on ne le fait pas et qu’à chaque fois on se fait des excuses.

Au fond de nous, on n’est pas très fier de nous et rien que de faire le premier pas, c’est déjà
un commencement. Cela ne veut pas dire qu’automatiquement vous allez réussir à aller jusqu’au bout et que vous n’allez pas procrastiner entre-deux, mais c’est déjà beaucoup mieux que de continuer à procrastiner sans jamais avoir démarré.

Michael Ferrari : Là-dessus, je veux ajouter. J’ai eu plusieurs personnes en coaching et souvent ce qui peut arriver c’est qu’ils sont dans un mode où ils imaginent qu’ils peuvent le faire. Dans leur tête, c’est : « je sais que si je veux le faire, je peux le faire, j’en suis capable », sauf qu’ils rêvent dans un monde un peu imaginaire, c’est un monde un peu rêvé où ils ont l’illusion d’avoir une espèce de grande capacité d’exploiter des talents.

C’est certainement vrai, il y a eu certainement des choses qu’ils n’ont exprimées, du potentiel, mais en fait c’est vraiment une illusion et en n’agissant pas, en procrastinant, ils restent dans cette illusion. Et vraiment il y a un côté enfermant parce que premièrement, ça te paralyse parce que tu dis : « j’ai attendu des années, j’ai attendu ceci, j’ai perdu l’opportunité, j’ai perdu mon temps ».

Donc, c’est très enfermant. Effectivement, passer à l’action c’est vraiment la clé, mais
en même temps, c’est bien l’objet de la procrastination, c’est de ne pas agir.

 

Olivier Roland : Exactement, ce que tu dis c’est tout à fait vrai. On touche au problème
de la procrastination qui est souvent lié à cette peur d’affronter le monde réel. On préfère
se créer un fantasme où on s’estime bon dans un domaine sauf qu’on n’a jamais mis cette théorie à l’épreuve de la réalité parce que c’est une théorie.

Michael Ferrari : Là-dessus, il y a une phrase que je répète tout le temps, c’est « l’évitement n’enseigne rien ».

Olivier Roland : Tout à fait.

Michael Ferrari : En fait, l’action nous apprend l’humilité : c’est quand tu fais, là tu as un retour d’information et en général ça te permet de rester là mais aussi d’avoir un retour d’information qui te permette de corriger ce que tu fais.

Olivier Roland : Effectivement, se mettre en action, mais comme tu le dis, c’est tout le problème de la procrastination.

Alors, on peut utiliser différentes techniques. Déjà, juste au niveau de l’objectif, souvent il fait peur parce qu’il est énorme, on est salarié, on va dire « waouh ! Il faut que je crée une entreprise. C’est un truc comme ça, ça va me prendre des années et tout ». Ou alors, on n’a jamais écrit de bouquin et puis on se dit : « il faut que j’écrive un bouquin, un truc comme ça ». Ça paraît être quelque chose d’insurmontable.

Et une technique qui peut aider c’est de casser cet objectif, c’est énorme objectif qui paraît insurmontable en petits objectifs, en petit pas. Ça devient la théorie du Kaizen qui
était inventée au Japon et qui fonctionne extrêmement bien, qui est une méthode prouvée
et qui, en gros, consiste à faire des petits pas après petits pas.

Si par exemple vous êtes obèse et que vous pesez 150 kg et que votre objectif final c’est d’atteindre 70, c’est évident que cela peut paraître super difficile et insurmontable. Par contre, si votre but va être juste de perdre 2 kg le premier mois par exemple, ça ne peut paraître grand-chose mais c’est déjà un premier pas.

Donc, quand je dis « agissez et faites la première action », cette première action ça peut être quelque chose de très facile, vous n’avez pas besoin de faire quelque chose
de si difficile. Vous faites quelque chose de très facile. Si par exemple vous dites : « Ok,
c’est vrai que je ne fais pas de sport, il faudrait que je fasse un petit peu de jogging quand même », on ne vous demande pas de courir un marathon la semaine prochaine. Faites juste
un tour de pâté de maisons déjà.

Voilà, c’est une façon facile de commencer, c’est de rendre la tâche tellement simple que « pourquoi ne pas le faire, finalement ». Vous dites : « Ok, je vais faire un tour de pâté de maisons, ça va me prendre 4 mn top-chrono, après je pourrai regarder la télé ». Vous faites ça, c’est déjà un premier pas. Puis, pourquoi ne pas rajouter 1mn le lendemain et une autre minute le surlendemain etc. et continuer comme ça progressivement. Du coup, j’ai oublié ta question.

Michael Ferrari : C’était, tu vois les moments précis où ça se passe, je pense dans l’animation d’un blog, il y a plein de moments où on procrastine, on ne publie pas de contenu, on évite certaines actions, est-ce qu’il y a des exemples plus précis que tu pourrais parler
au gens qui nous écoutent ?

Olivier Roland : Oui, pour la création d’un blog effectivement. À toutes les étapes possibles, typiquement, je recommande d’écrire au minimum un article par semaine. Et il ne faut vraiment pas déroger à cette règle. J’estime qu’il y a une bonne corrélation entre
les pourcentages des personnes qui se tiennent à cette règle, le pourcentage de personnes qui réussissent, enfin qui appliquent les formations jusqu’au bout et qui ont des résultats intéressants.

Après, il n’y a pas que l’article, il y a la promotion de l’article, publier
les commentaires ailleurs. Quand je suis une formation, j’essaie de la suivre et de l’appliquer jusqu’au bout.

A toutes les étapes possibles, on peut procrastiner et c’est toujours une histoire de commencer. Un article par semaine quand on y pense, ce n’est pas tant que ça et
vous pouvez juste écrire 10mn par jour et au bout d’une semaine, vous aurez passé
70mn dessus, ça peut suffire pour écrire un article. Vous pouvez y passer une demi-heure,
un jour sur deux. Et pareil, vous avez un article qui est publié chaque semaine.

C’est aussi une question d’habitude en fait. Au début, ça, c’est aussi un aspect important
de la procrastination. C’est qu’on a tous des habitudes ancrées en nous, faire des choses qu’on fait automatiquement sans y penser. Il y en a des habitudes qui sont positives dans le sens où elles vont. Elles nous apportent déjà quelque chose de positif et puis avant, nous avançaient vers un objectif qu’on a. Il y a des habitudes qui sont négatives parce qu’elles nous desservent et elles nous freinent pour l’accomplissement de cet objectif.

Je prends un exemple : j’ai décidé de me lancer dans le blogging, j’ai acheté une formation ou un livre de 1000 €, c’est quand même un investissement, ça montre que quelque part c’est quelque chose qui me fait vraiment envie. Et voilà, je crée un blog et je commence à écrire des articles.

Je n’ai, jusqu’à présent, jamais blogué. Ce n’est pas une habitude que j’ai. Ce qui fait que le temps que je dois passer au blogging, avant, a été utilisé à d’autres choses, c’est logique.

Et du coup, il y a des habitudes qui se sont forgées avant puisque je ne bloguais pas, qui prennent du temps et qui ne sont pas forcément un trait plus intéressant pour moi
si mon objectif final pour moi c’est de devenir un blogueur professionnel.

Je prends un exemple tout bête, je regardais les statistiques récemment, je crois que les Français passent en moyenne 6h par mois sur Facebook. Je ne sais plus combien d’heures à la télé, c’est du genre 2h par jour, c’est un truc de fou.

Michael Ferrari : Il y a beaucoup de gens qui regardent la télé là maintenant.

 

Olivier Roland : Je crois que la moyenne en France ça doit être 2 ou 3h par jour. C’est incroyable.

Typiquement, avant je ne bloguais pas, je n’avais pas de projet particulier dans lequel j’étais lancé. Quand je rentrais du boulot, je fais un peu de Facebook et un peu de télévision etc. et c’est devenu l’habitude.

J’aime ce moment où je rentre chez moi après une dure journée de travail, je me mets dans le canapé et je me prends un petit coca, une petite bière ou ce que vous voulez, et je me détends et je n’ai rien à faire.

C’est devenu une habitude. Du coup, il faut un certain effort pour ne plus la faire parce qu’en plus, ça peut devenir une addiction à la télévision etc. C’est-à-dire qu’on va être tenté, toujours, au début en tout cas, de revenir à cette première habitude.

Et une façon de lutter contre la procrastination c’est de remplacer ces mauvaises habitudes par des bonnes habitudes parce que le pouvoir des habitudes c’est quand on les fait sans y penser. C’est des automatismes en fait.

C’est comme vous vous levez le matin et vous vous lavez les dents, par exemple : vous allez aux toilettes ou je ne sais pas, vous faites un peu de sport.

J’avais vu une étude qui disait « pour la musculation, il faut que la personne réussisse à tenir 3 mois et après, elle devient addict à vie parce qu’il a amené un plaisir à développer ses muscles, à faire des exercices etc. Il faut juste tenir suffisamment longtemps pour qu’on devienne addict à cette nouvelle habitude qui est positive. Ça, c’est quelque chose de très intéressant. Cela veut dire que c’est aussi quelque chose qui peut nous aider à dépasser la procrastination.

Au début, c’est dur, mais on sait qu’il faut juste tenir encore un peu plus longtemps et qu’au bout d’un moment, ce ne sera plus difficile du tout, cela fera juste partie de la vie.

Et je pense que la plupart de ceux qui regardent cette vidéo ont forcément une habitude positive qui peut-être fait l’admiration des autres qu’en tout cas la plupart des gens ne font pas et qui pour eux leur paraît extrêmement facile parce que ça fait partie de leur vie depuis des mois, des années.

Et ce qui paraît extrêmement dur pour les autres, pour eux, ils se disent : « mais pourquoi vous trouvez ça dur ? »

C’est juste une question d’habitude.

Michael Ferrari : Oui, c’est vraiment un problème central effectivement, c’est de remplacer. Ce que j’entends aussi derrière c’est lorsqu’on veut lancer un produit, il va falloir faire une place dans son quotidien, dans son agenda. Et en fait, si on ne lui fait pas de place, ça va augmenter les chances de procrastiner.

On va dire : « je manque de temps, ce n’est pas le bon moment », on va dire « j’ai besoin de me détendre ». On va avoir des justifications, on va rationaliser le fait que l’on reporte. Donc, en faisant une place, en abandonnant certaines habitudes qui ne servent plus dans nos nouveaux objectifs, on va réduire les chances de procrastination.

Il y a vraiment le fait aussi de se lancer, je pense que c’est important ce que tu dis d’acquérir certaines habitudes parce que ça demande ce que j’appelle une fois, une intention volontaire. Il faut vraiment le répéter intentionnellement. Donc, ce n’est pas acquis automatique

.

Olivier Roland : Il y a des tas de tactiques que vous pouvez utiliser pour vous motiver. Essayez de vous tenir à ça. Déjà, il y a une règle à suivre, c’est « vous ne loupez jamais deux jours d’affilés ». C’est-à-dire qu’on est tous humain, ça nous arrive malgré les règles de fer qu’on s’est données de dire un jour : « J’en ai marre ! Allez ! Je me repose aujourd’hui ! Ok ! » Ça arrive, on ne vous en veut pas, personne ne vous en veut. On est tous humain,
c’est normal.

Par contre, surtout ne faites jamais ça deux jours d’affilés.

Le lendemain, vous tenez à ce que vous avez décidé. Ça va déjà vous aider puisque ça va casser le fait que beaucoup de personnes ressentent. Les régimes notamment, si elles craquent, elles se disent : « ça y est, c’est foutu » et puis du coup, elles laissent tomber complètement. Alors que ça arrive de craquer mais ce n’est pas pour ça qu’il faut laisser tomber.

Ensuite, quelque chose qui fonctionne bien, c’est de trouver un ami qui va se lancer dans un projet en même temps que vous, et vous allez vous surveiller mutuellement et vous motiver mutuellement. Ça, c’est génial parce que ça permet, sans que personne ne passe plus de temps que s’il était tout seul, à créer une synergie positive.

Je donne un exemple que j’ai vécu : je voulais me mettre à la musculation mais j’avais toujours laissé tomber au bout de 15 jours et je me suis dit : « Ok ! Ce que je vais faire c’est que je vais demander à mon ami qui m’avait dit qu’il voulait aussi se lancer dans la musculation ».

Et voilà ce que je lui ai proposé « écoute, ce qu’on va faire c’est que tous les dimanches, on va se retrouver au club de musculation à 14h ou à 15h » et c’est comme ça.

Et il a dit « Ok ! ». Et ça a tout changé parce que ce n’était plus juste moi qui allais à la musculation, et je pouvais très bien me dire le dimanche midi « ah non ! Je n’y vais pas, ça me soûle » et personne ne me disait rien. Là j’avais un rendez-vous avec mon ami et si j’étais démotivé, je devais l’appeler et lui expliquer pourquoi je ne venais pas, pourquoi j’étais démotivé. Et puis, ça ne se fait pas, pourquoi j’annule le rendez-vous etc. Déjà, ça ne se fait pas, ensuite il m’aurait engueulé et puis il m’aurait poussé à venir. Pareil pour lui.

Et là, en partant de rien, on crée quelque chose qui motive les deux personnes qui sont liées ensemble par une sorte de pacte qui ne demande pas d’énergie, qui ne demande pas de temps mais qui motive davantage les deux personnes. Du coup, on s’est retrouvé quasiment tous
les dimanches à faire de la musculation et on était très content de le faire. C’était facile en fait.

Des techniques qu’on peut utiliser, il y en a beaucoup d’autres. Il y a des sites internet qui permettent de vous demander un ami de vous surveiller. Vous le dites par exemple « voilà,
je vais me lancer dans le blogging, il faut que j’écrive un article par semaine. Je te donne
un chèque de 1000 €, et si tu vois que je ne publie pas un article par semaine, tu envoies
ce chèque au parti politique que je déteste le plus ».

Alors, il y a des sites internet qui permettent de faire ça ou vous pouvez aussi juste donner un chèque à votre ami. Et je peux vous dire que c’est quelque chose qui motive énormément. Si vous êtes là en train de vous dire « ah lala ! Bon, si je n’ai pas l’énergie aujourd’hui, mais oui, purée, si je n’écris pas l’article avant demain, il va donner 1000 € à ce parti politique que je haïs, vraiment haïs et non ! Je ne peux pas ! » Et ça, c’est quelque chose qui peut vous motiver. Il y a des tas de techniques comme ça qui ne sont pas très compliquées à mettre en œuvre, voire elles sont très simples, et qui peuvent faire toute la différence.

Michael Ferrari : Ok, très bien. Je pense qu’on a un bon aperçu de ce qu’est le problème et puis pourquoi on ferait ça et surtout comment on peut avancer et sortir de la procrastination,
ne pas rester bloqué par ça dans notre projet.

Est-ce que tu veux ajouter un dernier mot par rapport à cette question ?

Olivier Roland : Il y a énormément de choses à dire. On le voit, c’est un domaine extrêmement complexe. Mais il faut savoir, de son côté, utiliser des choses simples pour éviter de procrastiner.

Une chose que je veux rajouter, c’est simple : on a donné quelques techniques extrêmement concrètes dans cette interview. On est tous, je sais, pour la procrastination.

Ce n’est pas pour dire, même moi je connais ces techniques mais ça m’arrive de procrastiner, je suis comme tout le monde, je ne suis pas un surhomme, mais il y a procrastiner et procrastiner. Ce qu’il faut c’est minimiser au maximum cette dose de procrastination et ne pas faire en sorte qu’elle nous envahisse complètement.

Ce que, moi, j’ai envie de vous dire, vous avez forcément un projet qui vous tient à cœur et que vous avez mis de côté jusqu’à présent, moi, je vous encourage fortement à choisir une, voire deux des techniques simples que j’ai données dans cette interview et de les essayer dès demain, voire dès aujourd’hui si vous le pouvez parce que dans les choses que j’ai dites, il y a des choses très simples que vous pouvez mettre en place en 2 mn, en 5 mn et qui peuvent faire la différence.

Ayez une démarche un petit peu d’expérimentateur, de savant fou, en vous disant « ouais, ouais ! Ce n’est pas mal ! Je vais tester ». Parce que si vous avez suivi cette interview en vous disant « je vais apprendre des choses pour lutter contre la procrastination » et que vous ne faites rien, il y a un problème.

 

Michael Ferrari : Vraiment le paradoxe de « je veux plus d’informations, je vais attendre avant d’agir ».

Olivier Roland : J’adore cette citation qui est « J’arrêterai de procrastiner demain ». Voilà, c’est tout le paradoxe. Si vous êtes vraiment sérieux et que vous voulez vraiment arrêter de procrastiner et que le fait d’avoir regardé cette vidéo, ce n’est pas juste de la masturbation intellectuelle, vous prenez une ou deux de ces techniques et vous les testez maintenant. Voilà, c’était mon message.

Michael Ferrari : Très bien. Ça me va très bien. Je pense qu’effectivement, le but c’est de passer à l’action, de tester, de voir comment ça se passe. Évidemment, on sait tous qu’il y en
a certaines qui vont marcher et certaines qui ne vont pas marcher. Le but c’est vraiment
de tester, d’expérimenter, de voir ce qui se passe sans jugement. Je pense, c’est important aussi de rappeler ça. Il faut le faire et si ça ne marche pas, tant pis, on essaie une autre.

Ce n’est pas la peine de s’accabler si ça ne marche pas. Ça ne pourrait qu’aggraver
le problème.

Donc, Olivier, merci pour cette interview. J’espère que ça va aider surtout ceux qui nous regardent, pour déjà qu’ils réalisent que tout le monde procrastine,

ça arrive à tout le monde, c’est normal. Et le but c’est surtout que cela ne devienne pas bloquant ou pénalisant plus que ça ne l’est déjà lorsqu’on procrastine. Donc, passez à l’action, testez et vous nous direz ce que vous en avez tiré.

 

Olivier Roland : Exactement. Tenez-nous au courant. Merci à toi Michael Ferrari.

 

Michael Ferrari : Merci. A bientôt.

 

Olivier Roland : A bientôt.

 

Pour aller plus loin : Dites Stop à la procrastination

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Commentaires 8

  1. Merci à tous les deux pour cette excellente vidéos, pleine de bons conseils. Il y a de vrais pépites.
    J’ai bien aimé l’astuce du “chèque de 1000 euros au parti politique que je déteste le plus”. Je vais m’en servir pour atteindre mon objectif de créer mon 1er produit avant le 31 décembe.
    Je vous tiendrai au courant.
    A bientôt

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