Les 2 raisons qui font de la bourse un mauvais plan (et les 2 bonnes pour investir)

Ce qui est intéressant avec un blog, c’est que les publications restent accessibles indéfiniment et parfois certains lecteurs commentent de vieux articles. Cela permet à la fois de voir si l’on a évolué ou simplement de confirmer ce qui était notre point de vue. Une fois n’est pas coutume, voici un article écrit en novembre 2007 intitulé Les 4 raisons qui font de la bourse un mauvais plan où j’expliquais pourquoi je n’aimais pas la bourse et sur lesquels les récents commentaires relançaient la discussion sur l’intérêt ou non d’investir en bourse.

Depuis, âge et apprentissage se faisant, mon point de vue a changé et je voudrais répondre aux derniers commentaires !

Je suis plus ouvert aux marchés financiers, cela fait partie intégrante de mon plan pour devenir financièrement indépendant. Il serait idiot de négliger ce support. Dans l’approche décrite dans mon livre Devenez Riche, j’explique comment on peut investir lorsqu’on est jeune pour faire fructifier simplement son argent. La base de l’approche consiste à éviter les frais qui pénalisent vos résultats et à choisir des fonds qui reproduisent la performance d’indices de référence (tel qu’expliqué dans ce sujet du forum) et qui nécessitent peu d’entretien. Evidemment, cette approche est faite pour ceux qui la bourse n’intéresse pas, pour les autres, il existe des dizaines de sites et de livres pour trouver votre bonheur.

Si je reprends les fameuses 4 raisons que je donnais comme justification dans l’article de 2007 pour argumenter mon point de vue, il y en a 2 qui restent selon moi d’actualité.

Ces raisons étaient :

  • Spécialiste
  • Opacité
  • Volatilité
  • Création de valeur nulle

Les 2 raisons qui ne sont plus vraies sont :

  • La spécialisation n’est plus un problème avec l’investissement value / via trackers. Le plus dur est de définir sa stratégie et ses critères d’investissement (ce qui est fait dans le livre). Ensuite, il s’agit surtout d’appliquer l’approche telle qu’elle a été conçue (ce qui n’est pas si évident que ça) et d’entretenir le portefeuille. Il devient alors possible d’investir sans devenir un véritable spécialiste (et d’en assumer le risque associé).
  • La volatilité n’est pas importante si l’on se place dans une perspective longue (> 15 ans), il reste malgré tout à sortir au bon moment (ayons une pensée émue pour les baby boomer ayant leurs fonds sur les marchés qui comptait sortir en 2009). Je sais que c’est la réponse classique aux allergiques de la bourse, mais l’approche long terme est une garantie aux variations. Entrer sur les marchés de manière progressive est aussi un moyen de se protéger contre les variations à court terme.

2 bonnes raisons pour ne PAS investir :

Les marchés financiers font parti de mon approche mais ce n’est pas un axe majeur pour moi, c’est un bon complément. Les 2 raisons restantes sont tout de même des inconvénients majeurs qui restent vrais :
– l’opacité évidente (magouilles, HFT et autres rinçages de petits porteurs…) des marchés. Les entreprises habillent de beaux draps leurs bilans (et c’est légal) et l’économie mondiale est en surchauffe depuis 10 ans via le transfert aux états des dettes réalisés par les marchés financiers.

– création de valeur presque nulle. J’ai ajouté le presque car théoriquement votre argent permet à l’entreprise de fonctionner. En pratique, ceux qui ne jurent que par l’investissement boursier ont très souvent une propension à spéculer (parier sur la hausse rapide d’un cours, faire des allers/retours). Si vous pensez que nous vivons dans un monde de merde, ce n’est évidemment pas ce type de comportement qui améliorera les choses car il ne s’agit pas de rendre service mais avant tout de se servir sur la bête. L’approche “Après moi le déluge” (écologie, système de retraite…) n’est pas exceptionnelle mais si vous lisez Esprit Riche, c’est que, je l’espère, vous aspirez à un peu plus que cela. Ceci étant dit, il existe des approches d’investissement plus “durables” qui mettent l’accent sur la recherche de dividendes ou sur les sociétés dont l’activité vous tient à coeur.

Les raisons qui font que mon point de vue a changé sont que les marchés sont revenus à des valeurs plus raisonnables. Au moment où j’avais écrit mon premier article, nous étions à presque 6000 points, juste avant la fameuse CRISE. Sans être devin, je m’étais naturellement détourné d’un marché qui était à ses plus hauts historiques. Tout le monde en voulait, c’était le meilleur indicateur qu’il fallait l’éviter. Ce que j’ai simplement fait, c’est de commencer à investir fin 2008 au beau milieu de la crise lorsque la panique était présente.

Cours du CAC40 au moment où le premier article a été publié

 

Un presque plus haut historique du CAC40 (après celui de sept. 2000)

 

2 bonnes raisons pour investir :

Maintenant les 2 raisons qui font de la bourse un bon support sont :

– le gain n’est pas proportionnel à l’effort : je sais que pour les bons petits chrétiens (ou d’influence chrétienne) que nous sommes c’est un constant qui provoque un rejet violent mais le fait est que sur les marchés financiers la performance de vos investissements n’est pas lié à l’effort que vous faites (ou si peu) mais surtout à votre stratégie et à vos croyances (si celles si sont bonnes…). On ne compte plus les spéculateurs ayant réalisé d’importantes plus-values qu’il aurait été impossible d’obtenir dans le monde réel si facilement. Pour pousser le bouchon, une fois investis vos fonds évolueront sans votre intervention, comme si vous possédiez une entreprise, et vous continuerez à encaisser les dividendes chaque année. Bien qu’il faille surveiller vos petits, l’effort reste moindre et vos mains “propres”.

– un défi psychologique : pour les mêmes raisons que j’aime bien les sujets à l’argent, la bourse révèle en fait notre moi profond et nos croyances. Ce qui devient alors intéressant, c’est de s’améliorer personnellement au fur et à mesure. Le défi psychologique (voir le résumé de The little book of behavioral investing – James Montier) prend le pas sur la simple performance boursière. En maitrisant et en écoutant nos émotions, nous avons la possibilité d’outiller notre indépendance financière et de réaliser nos projets supérieurs.

Et vous, que pensez-vous de la bourse ? Etes-vous un investisseur ? Quel est votre approche ?

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