L’art du long voyage

Voyager est un art que ne connaissent pas 99 % des gens. Pour le commun des mortels, un voyage signifie faire du tourisme. Voici un livre dans lequel vous découvrirez pourquoi mais aussi comment faire des voyages longs et enrichissants pour pas un euro.

J’ai adoré ce livre. Rapide à lire mais fruit d’une longue expérience, il m’a appris des choses, infirmé certaines de mes croyances et confirmé d’autres, bref un livre qui m’a transformé !

Contrairement à ce à quoi l’on peut s’attendre d’un livre sur le voyage, l’auteur ne recommande pas de pays ou de villes à voir. Il ne parle pas d’évènements ou de personne particulière à rencontrer. Dans ce livre, il s’agit surtout d’être un véritable esthète du voyage : d’en comprendre ce qui est beau.

“Les touristes ne savent pas vraiment où ils sont allés. Les voyageurs ne savent pas où ils vont”. Theroux.

Le long voyage est loin d’être nouveau. Depuis des siècles, le plus souvent sous la forme de pèlerinage, les hommes pratiquent cette discipline qui s’apparente à un art de vivre car sa première difficulté, c’est de réussir à se lancer : gagner sa liberté.

Rolf Potts dit une chose formidable : l’art du voyage, ce n’est pas fuir le quotidien mais bien vivre le quotidien. C’est un style de vie. Le travail devient alors un système de support pour le voyage et non plus une contrainte qui vous garde prisonnier en un point fixe (vous n’avez pas plus de liberté qu’un lycéen). Selon lui, la majorité des gens sacrifie leur vie pour obtenir de la reconnaissance sociale.

Même s’il ne s’oppose pas fondamentalement au tourisme de base, le long voyage est tout de même l’idée de voyager sans contraintes.

Les 3 principales contraintes que l’on a lorsqu’on voyage sont :

  • le temps
  • l’argent
  • les valises

Pour les valises et autres affaires, c’est simple : ne prenez rien…ou presque. Pour des matérialistes comme nous c’est une idée difficile à accepter, particulièrement en vieillissant (les vieux, vous savez, ces gens qui s’accrochent à leurs vieilles choses). Ceci explique en partie pourquoi la population des voyageurs est majoritairement jeune (mais pas seulement, on trouve des familles et des vieux).

L’auteur recommande donc de ne pas prendre d’ordinateur ou d’appareil de valeur : ils pourraient devenir un soucis et guider vos choix. Ce serait alors contraire à l’art de voyager et d’aller où bon vous semble. Idem pour les vêtements : le strict minimum est à observer, vous pourrez racheter sur place pour souvent beaucoup moins cher de quoi être à l’aise. (A l’heure du notebook, je ne suis pas d’accord avec cette recommandation mais soit!).

La question des valises est centrale. Pour le voyageur, l’un des buts essentiels de son aventure est de se perdre dans le monde pour se retrouver et toutes les complications matérielles sont des obstacles à trainer.

Sur la question du temps, l’auteur raconte comment il fait ses choix : en fonction de ses envies. Pour nous, pauvres esclaves modernes pris dans la rat race, ce concept est difficile à comprendre et à mettre en oeuvre. Rolf Potts dit arriver quelque part, voir si l’ambiance lui plait et décider de rester ou de partir. Tout simplement.

Bien sûr des facteurs viendront influencer ses décisions :

  • ai-je besoin de travailler?
  • ai-je envie de varier le lieu (campagne /ville)?
  • ai-je envie d’être seul/être en groupe?
  • y’a-t-il des choses à voir/faire?

“Le meilleur moyen pour connaitre un pays, c’est d’y travailler.”

L’argent n’est pas vraiment un problème. Il raconte comment la plupart du temps il travaille comme professeur d’anglais pour gagner sa vie mais que bien souvent il est amené à avoir tout type d’activités. Il arrive même de faire du bénévolat pour peu que l’expérience en vaille la peine. Souvent il arrive à gagner plusieurs mois de dépenses locales en peu de temps.

Dans la gestion de son argent, il varie les plaisirs. Bien souvent, les pays dits exotiques permettent de faire du géoarbitrage et de vivre sur place pour une fraction de ce que vous couterai votre vie en France. Parfois, il se contente de manger dans la rue et à d’autres moments, il se fera plaisir en allant dans un bon restaurant. Idem pour dormir : restez chez l’habitant est courant mais dormir dans un 3 étoiles permet de changer un peu.

Ne pas tout préparer

Une partie de l’aventure réside dans l’inconnu et la sur-préparation est un danger. Le plus souvent, il se contente de préparer les passeports et de prendre un aller simple (une nuit d’hôtel si vous arrivez tard) et laisse le reste à l’aventure. Le drame serait de devoir quitter une ville sous prétexte d’avoir pris à l’avance un billet d’avion vers une autre ville. Rester ouvert à l’aventure est un impératif pour éviter l’ennui. Lorsque vous avez toutes vos journées, les évènements ne manquent pas.

“Le monde est comme un livre. Ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page” Saint-Augustine.

Sur la route

Une fois sur le chemin, quelques précautions de base s’imposent. Les plus simples sont de ne pas se rendre là où il y a de forts attroupements pour éviter les pickpockets. Prenez toujours soin d’attacher votre sac ou de fermer à clé votre chambre. Faites attention à votre argent et à vos papiers. Méfiez-vous des invitations gratuites et douteuses, tout dépend de la culture du pays. Par exemple en Chine, une arnaque connue consiste à vous faire acheter à prix d’or des dessins standards. Hormis ces précautions de bon sens, ne laissez pas la paranoïa gâcher votre expérience.

Ce qui est difficile, c’est aussi d’abandonner l’idée d’objectifs. Même si je ne partage pas cette idée, l’auteur recommande de ne pas fixer de limites ou d’objectifs. Ainsi, il reste totalement ouvert à ce qui se présente à lui.

Le plaisir se trouve souvent dans les détails du quotidien. Mangez, trouvez des toilettes ou prendre le bus devient alors un mini-challenge et provoque un certain émerveillement. On retrouve une âme d’enfant. Les différences culturelles sont aussi très importantes et parfois subtiles et ils vous appartient de vous renseigner ou de les découvrir.

Un apport important, c’est d’apprendre à ne pas juger et d’oublier son point de vue : de s’ouvrir à l’autre de manière sincère le temps de l’écoute.

La rencontre des locaux et des autres voyageurs (une communauté apparemment importante) occupe aussi beaucoup de temps et occasionne des expériences mémorables.

“Le voyageur voit ce qu’il voit. Le touriste voit ce qu’il est venu voir”. Chesterton

Soyez conscient de votre environnement. Gardez les choses simples. Si vous en avez marre, rentrez chez vous. Si vous êtes fatigué, restez où vous êtes et reposez-vous.

L’art de voyager est un art de vivre que nous gagnerons tous à découvrir et je vous recommande vraiment la lecture de ce livre :

Vagabonding: An Uncommon Guide to the Art of Long-Term World Travel

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Commentaires 16

  1. Dormir dans la rue ça m’est arrivé une fois à Amsterdam quand j’avais 19 ans je peux vous dire que c’est pas rigolo, partir à l’aventure sans planifier je le fais souvent mais parfois ça peut jouer des tours, en particulier dans des destinations ) dangereuses, je pense par exemple au Vénézuela ou je suis parti en décembre dernier.
    Mais bon d’un autre coté lors d’un passage à Singapour j’ai déambulé toute la journée dans la ville au gré de mes envies et j’avais une sensation de liberté extraordinaire.

    1. Post
      Author

      Ces expériences semblent très intéressantes !
      Quel niveau de préparation effectues-tu ?

      Des amis ont dormi dans un parc à Londres en partant sur un coup de tête mais ça a largement raccourci leur séjour : ils n’ont pas apprécié.

  2. Hello Michael,
    J’adore voyager, et aujourd’hui, avec Internet, le voyage devient encore plus facile.
    Par exemple pour trouver un point de contact sur place avant même d’être parti.
    Je suis parti 6 mois en Uruguay, sans parler un mot d’Espagnol. Quelques jours avant de partir, j’ai trouvé sûr Internet une gentille autochtone qui est venue me chercher à l’aéroport, m’a aidé sur place à trouver un logement et m’a fait découvrir le pays. Et je suis en couple avec elle aujourd’hui 😉
    Même sans organisation, on finit toujours par arriver à bon port. Et les voyages sont vraiment très très enrichissants.
    Donc pas d’hésitation à avoir 😉

  3. ça me rappelle mon expérience datant de cet été où je suis parti en stage aux Philippines. Pendant ce stage j’ai pris 5 jours de vacances où j’ai été visiter Hong Kong à 1h30 d’avion. J’avais rien prévu, ou quasiment rien, je m’étais juste occupé de réserver l’hôtel pour être tranquille à ce niveau.

    Hé bien c’est vrai que découvrir une ville comme Hong Kong en déambulant sans objectif précis, j’ai trouvé ça fantastique. Je rejoint Aurélien, un réel sentiment de liberté, une sensation tout à fait exaltante. Quand on a un planning pré-établit, on a tendance à courir après et à se battre avec le temps. Ne rien prévoir, c’est un peu comme partir à l’aventure, aller de découvertes en découvertes et apprécier chaque moment pour ce qu’il est et non pas parce qu’il était prévu par notre planning.

    Merci pour ton billet et ton blog que je suis très régulièrement 🙂

  4. En fait moi je prévois pas grand-chose, quand je suis parti en Australie je n’avais pas acheté le Lonely Planet, j’avais même pas de plan de la ville en arrivant ! Mais bon je savais que je me debrouillerais, si j’etais parti au Pakistan j’aurais pas fait pareil !

    En plus des fois on fait des rencontres cocasses, au Venezuela quand je suis parti sur l’île de Margarita je n’avais pas de reservation d’hotel, j’ai commencé par rencontrer deux hippies qui m’ont invité à les rejoindre dans une maison qu’elles louaient et finalement le soir meme en cherchant un hotel une receptionniste m’a hébergé gratuitement pour la première nuit, j’adore ce genre d’aventure qui sort complètement de l’ordinaire.
    Pour ceux que ça intéresse je raconte mon périple au Venezuela sur mon blog.

  5. Salut Michael,

    Il vaut mieux partir en voyage préparé mais l’improvisation est fantastique.
    J’ai eu la chance de faire le retour du Machu Pichu à Cuzco en autostop (il y a 30 ans!). Ça m’a donné l’occacion de faire les plus belles photos de ce voyage au Pérou.
    Ça m’a permis d’oublier les puces ramassées dans les “auberges”…
    J’encourage tout le monde à partir. Une amie américaine rencontrée en Equateur disait: “Ailleurs c’est toujours mieux” Bon sujet de réflexion.

  6. Je suis en train de lire ce livre, en partie pour me préparer à ma très prochaine vie de Nouveau Riche 🙂 .

    Il est excellent, et à inspiré Tim Ferris. Je pense que je vais le chroniquer sur mon blog quand j’aurai commencé mes voyages. Merci pour ta chronique et ta critique 😉 .

  7. Tout le monde converge dans cet art du long voyage.
    Buddha disait: “Il n’y pas de chemin qui mène au bonheur, le bonheur est le chemin.”

    La mondialisation a malheureusement aujourd’hui un peu dilué l’inconnu, et donc l’émerveillement total. Même si l’aventure demeure.

    @Olivier:
    J’en profite pour te remercier pour ta série de 8 études de cas vidéo sur la semaine de 4h.
    Et je rejoins Michael sur le fait de partir avec le minimum du minimum. Ce gars-là voyage d’une manière que j’ai vraiment en modèle (j’ai été subjugué par le peu de choses sorties de son sac à dos!):
    http://www.youtube.com/watch?v=kkOcPn2R8nk&feature=player_embedded

    1. J’avoue que je suis sidéré par sa démonstration !!

      Mais, tous les nomades digitaux seraient ils sans femme ni enfants ?

      En ce qui concerne le contenu de son sac c’est particulièrement “ultra-light” .. mais lors de nos voyages familiaux nous privilégions aussi le “light” et c’est bien plus facile pour se fondre dans le paysage !

  8. Le sac est pour moi le plus encombrant, lors de voyages, ce qui rend malaisé les déplacements entre 2 “camps de base” alors que voyager ultra-light permet justement de s’affranchir de ça.

    Concernant le déplacement d’une tribu: c’est une fausse excuse, on voit des familles faire le tour du monde avec des enfants en bas âge.
    C’est éloigné de la norme sociale mais ça n’a rien de surhumain (de la même manière que ce gars s’est éloigné de célibataires lambda qui ont un appart, une voiture, des biens matériels…etc).
    Et un nomade digital équipé d’une femme, ça permet de répartir les charges dans 2 sacs à dos et de s’économiser la boîte de condoms (et la guitare pour le type dans l’exemple)!!! lol

    1. En ce qui concerne le voyage au long cours avec des enfants en bas age, je ne pense pas que cela soit un problème de norme sociale mais, plus simplement, un problème de responsabilité familiale.

      S’il est assez facile de se lancer dans un long voyage (surtout depuis l’avènement du net) en tant que célibataire ou en couple (le principal écueil étant l’aspect financier), la situation est bien plus compliquée en famille. dans ce dernier cas le risque se situe moins au départ ou en cours de périple mais bien au retour : jobs, logement, véhicule …
      En effet, les besoins à 3, 4 ou 5 ne sont pas les mêmes que seul. Le retour doit être préparé dès le départ .

  9. Bonjour,

    Je suis un adepte de ce mode de vie et depuis 5 ans, je part régulièrement pour de longs breaks entre deux cdd.

    Je vais pas revenir sur l’enrichissement que cela apporte et tout ce qui va avec…

    Mais juste pour ajouter qu’il y a aussi des aspects negatifs comme dans toutes choses:

    – les retour sont tj plus ou moins difficiles.

    – difficile pour maintenir une relation ou trouver quelqu’un avec qui partager cela. Alors les enfants….

    Faut en avoir conscience!

  10. Voyager avec un enfant est tout à fait possible. L’une des vidéos que je donne en exemple de l’application de La semaine de 4 heures montre Les Âmes Voyageuses, une famille qui voyage avec leur fille, musicien prodige : http://www.youtube.com/watch?v=wn9rDTZj-m4

    En commentaire de mon article 8 études de cas en Vidéo : La semaine de 4 heures, c’est possible !, ils m’ont indiqués avoir été inspirés par une famille Française : http://ccarautourdumonde.free.fr/ .

  11. J’adhère totalement à ce style de voyage… Rien de tel que de voyager de rencontre en rencontre et de conseil en conseil… C’est la vie en or!!!

    Son business m’intrigue malgré tout… ca vaut le coup de se renseigner un peu plus…

    Par contre pourquoi un voyageur a t il besoin d’une femme?
    Les aventuriers n’ont pas besoin de s’embarraser d’une femme, on peut le voir dans les livre, à chaque aventure ils en trouve une nouvelles 😉

    Sans oublier que pour être libre faut avoir rien à perdre…

  12. Un voyageur a besoin dés lors que tu souhaites une famille. Et les deux ne sont pas incompatibles.

    La contradiction avec la plupart des commentateurs ici, c’est qu’il prône de laisser son pc à la maison et de profiter de votre temps et du monde maintenant pas quand vous jugerez avoir assez d’argent sur votre compte…

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