Jusqu’où iront-ils ?

2013-10-25_163417

Une partie des lecteurs d’Esprit Riche vise l’indépendance financière et si c’est votre cas, l’actualité politique et fiscale doit vous donner quelques sueurs froides. Petit guide par gros temps.

La liste des réformes fiscales suit son bon train et l’espoir de garder une partie raisonnable du fruit de son travail s’éloigne de plus en plus. Que faire dans un contexte décourageant et de plus en plus décourageant lorsqu’on sait que l’ensemble des bricolages mis bout à bout ne suffiront pas à combler la dette et où la probabilité qu’on aille directement se servir dans votre portefeuille augmente de jour en jour ?

Autour de moi, les réactions sont variées. Les indépendants qui étaient proches de 100 % d’activité réduisent la voilure en disant “A quoi bon ?”. Les entrepreneurs continuent leur développement sur fond d’inquiétude. Les salariés ne comprennent pas tous l’indignation que provoque le tabassage fiscal (la plupart ne se rend toujours pas compte que plus de la moitié de leur travail part à l’état et qu’ils pourraient avoir les mêmes services et gagner 20 % en plus si les choses étaient bien gérées). Beaucoup parlent de partir, certains l’ont fait.

Mais la seule question qui compte est toujours la même : que pouvez-faire ? ou  que pouvez-vous y faire ?

Parce que évidemment, la tentation pour moi est grande de pester (et vous ?). Non pas uniquement car je vais payer plus. Mais surtout car il n’y a aucun projet. Aucune vision. De l’amateurisme. De l’instabilité. Même les journalistes montent au créneau. Et aucun espoir. Râler est bien sûr un exutoire. Mais il ne fait pas avancer.

Le contraste avec la leçon de leadership de Robert Dilts est frappante. Les 4 critères d’un leader sont :

  • La capacité à exprimer la vision
  • La capacité à influencer
  • La capacité à générer la coopération
  • L’exemplarité

Ce qui me dégoûte, c’est que je ne peux cocher aucun de ces 4 critères pour la politique actuelle (la précédente n’était pas beaucoup mieux).

Et d’une certaine manière ce qui se passe est un test pour un “esprit riche” pour qui l’indépendance importe.

 

Les options qui s’offrent à vous :

1. Partir

Comme je l’écrivais dans l’individu souverain, de plus en plus, les états sont en compétitions pour attirer les individus. Certains l’ignorent, d’autres le réfutent mais les chiffres le montre comme par exemple le fait que le solde migratoire de mexicains aux USA est pour la première fois depuis 50 ans nul ou le pic d’activités des avocats fiscalistes et autres professions accompagnant les mouvements de patrimoine. Dans l’individu souverain, les auteurs racontent que l’église a perdu sa place d’organisateur de la société le jour où elle est devenue une entrave au développement, l’état subit le même sort sous nos yeux.

Partir, c’est le choix le plus difficile à faire et il ne peut se faire uniquement pour des raisons fiscales.

2. Rester et vous adapter

Rester est une possibilité et ce que vous pouvez adapter est très vaste.

Diminuer vos revenus, au contraire profiter du moment pour développer votre revenu, vous préparer à investir, demander des jours de congés en plus au lieu de demande une augmentation. Je suis curieux de voir dans les commentaires ce que vous avez changé ou ce que vous souhaitez faire.

3.Rester et ne rien changer

Continuer à vivre votre vie en ignorant le monde autour de vous. On dit qu’il n’y a que 2 manières d’être heureux : mettre la barre si bas que tout va bien ou avancer sans cesse. Si vous avez un métier plaisant et que vous avez de bonnes perspectives c’est une option défendable.

 

Ce qui est délicat, c’est que la situation est inédite et qu’il est impossible de prédire quoi que ce soit. Ce qui rend la situation passionnante et inquiétante à la fois, c’est ce mélange entre :

  • une dette qui n’a jamais été aussi importante
  • le prix de l’argent (taux directeur) qui est très bas
  • le niveau des dépenses de l’état qui ne baisse pas
  • l’efficacité de l’impôts qui diminue (effet Laffer)
  • le niveau des actifs artificiellement élevé
  • une situation similaire dans les plus grands pays développés
  • le déséquilibre créé par l’Euro qui ne permet pas au pays de s’ajuster
  • une partie des capitaux, des idées et des entrepreneurs partent, combien reviendront ?

Ma position, est celle-ci :

  • Acquérir et détenir ce qui a une valeur fondamentale au juste prix
  • Développer mes compétences / investir en moi
  • Etre prêt à acquérir des actifs à bon prix lorsque/quand la panique bat son plein
  • Rester ouvert aux opportunités, rester mobile
  • Si je créé une nouvelle activité, étudier sérieusement le fait de le faire dans un autre pays

Ce sont des principes. Voici comment ils se traduisent :

  • L’immobilier est, pour moi, surévalué. Refuge pour l’épargnant lambda, cible de choix pour la taxation, démographie future en baisse. Cela ne veut pas dire ne pas investir (une bonne rentabilité est une bonne rentabilité) mais se préparer à une perte en capitale à moyen terme et être très sélectif sur le choix du bien.
  • Préférer des titres de sociétés internationales ayant un avantage compétitif à des sociétés dépendantes d’un pays ou d’un marché.
  • Eviter d’investir dans tout ce qui est lié à la finance ou à l’état : banque, obligations, entreprise sous tutelle, secteur trop règlementé. Concrètement je détiens plusieurs contrats d’assurance vie fond euros sur lesquels je ne fais plus de versements.
  • Sortir des monopoles d’état comme la sécurité sociale ou les caisses de retraite. Sortir de tout système commun déficitaire et mal géré lorsque c’est possible.
  • Ne pas céder à la panique en convertissant tout son patrimoine en or/argent.

Je ne sais pas jusqu’où ils iront. Ils continueront certainement tant que personne ne les arrête. “The sky is the limit.”

Qu’allez-vous faire ?

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Commentaires 23

  1. En tout cas si nos politiciens font semblant de ne pas comprendre où ils nous mènent … un économiste chinois ayant travaillé en France le sait 😉 En tant que partie prenante dans ce jeu économique, il le murmure doucement à qui veut bien l’entendre A voir absolument, c’est un constat clair et net :
    http://youtube.com/watch?v=0Xl-maB_A6A

  2. Bonjour,
    Tout d’abord merci Michael d’avoir finalement rédigé un article. Il y a quelques années sous l’ancien gouvernement j’avais déjà eu la sensation d’être trahie: j’avais ouvert un placement sur les marchés monétaires et lorsque je l’ai clôturé j’ai eu la désagréable surprise de voir que les intérêts étaient soumis à l’IR même le “conseiller banquaire” l’ignorait, la loi avait été votée depuis l’ouverture de mon placement. J’ai récemment vidé mon cel qui ne rapportait plus que 0.75% pour déplacer son contenu sur le pel … bien joué… Je ne gagne qu’un smic j’économise ce que je peux mais je suis imposable si si. Peu importe dans cette société de plus en plus individualiste j’investie maintenant mon argent sur moi et au moins … ils n’auront pas notre liberté de penser 🙂

  3. Bon article et bonnes analyses.
    Mais le gouvernement à malheureusement une vision. Les politiques n’ont aucun levier pour susciter la croissance hormis le fait de forcer le français à sortir son épargne.
    Epargne qui, rappelons le, est la plus forte d’Europe. A peine 2 ans qu’ils sont au pouvoir et ils vont bientôt y arriver.

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  4. je partage aussi l’excellent article. je suis un tout petit travailleur indépendant, et , j’ai réduit la voilure au minimum pour ne pas (trop)payer de charges, j’ai trop l’impression de travailler pour rien, alors, je me dis que l’argent que j’ai pas, ben, c’est du temps et de la liberté de gagnés! malheureusement , dasn ce pays, l’Envie d’Avancer, de faire des choses, de construire de l’Activité, bref, les energies sont broyées par un Système devenu fou,et qui sera incontrolable bientot.. Alors,moi,je gère ma petite barque; mais j’avoue que si l’Esprit est encore là;…je sais que jamais je deviendrai Riche..

  5. Pour le moment, les hausses d’impôts s’appliquent de manière anecdotique sur mes rendements.
    En effet, j’ai toujours estimé que le meilleur moyen de ne pas avoir de problème avec la fiscalité était de payer le du en temps en en heure.
    Donc le PEA me parait inadapté, vu que les gains sont imposés à la dissolution. (donc le changement de prélèvement sociaux programmé ne m’atteint qu’à la marge)

    Pour les autres taxes, l’impact de celle-ci est faible comparé aux différentes variations de revenus dans notre couple.
    Donc mieux vaut s’occuper des problèmes majeurs gérables que des problèmes annexes hors de portés.
    Mes problèmes majeurs étant plutôt, à mon sens, l’absence de revenu pour madame, la non progression de mon salaire (résolution en février prochain) et la hauteur des dépenses du foyer.

    Sur ces points, il y a moyen d’agir. Contrairement au niveau des impôts, donc autant agir, là où je le peut.

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      Effectivement tu évites ainsi les “surprises” mais globalement l’imposition au sens large augmente même en optant pour l’option de payer au fur et à mesure.

      1. Dans mon cas, c’est plutôt globalement le contraire. Mes revenus sont à peu près stable et ceux de madame en baisse.
        Donc au final mon impôts baisse (cette année, j’ai payé un tiers de moins en IR).

        Donc je en me rends pas trop compte de cela.
        Il faut dire aussi, que nous sommes un jeune couple tout les 2 salarié, sans enfant et donc dans la catégorie taxé à plein pot. Donc dans la catégorie pour laquelle les impôts ont le moins augmenté. (par rapport aux indépendants, aux familles avec enfants, …)

  6. Je ne vais pas laisser les socialistes me décourager !
    2017 n’est plus si loin !

    Laissez moi vous montrer les tranches d’imposition de ma Belgique natale :

    Tranches (montant annuel net imposable)/Taux d’imposition
    (les 6800 premiers € ne sont pas imposés)
    de 0 à 8 350 euros 25 %
    de 8 350 à 11 890 euros 30 %
    de 11 890 à 19 810 euros 40 %
    de 19 810 à 36 300 euros 45 %
    plus de 36 300 euros 50 %

    Voilà un enfer fiscal du travailleur, un vrai !

    Ce que je compte faire à l’avenir ( ici en France 🙂 ) :

    1) Blinder mon PEA jusqu’a 150K€ en 8 ans puis en retirer au maximum les dividendes tous les ans.(15,5% de prélèvements sociaux sur les dividendes/plus-values qui sortent du plan, pas d’autres impôts)

    2) Faire en sorte que mon assurance vie me rapporte 4600€/an, montant actuel de l’abattement.(15,5% de prélèvements sociaux prélevés à la source, puis 7,5% en plus au delà des 4600€)

    3) M’approcher davantage du seuil des 15000€/an du régime “microfoncier” .

    Bref exploiter ce qu’il reste de ces 3 “niches fiscales”.

    L’instabilité fiscale ?

    J’adapte ma stratégie en fonction de celle-ci, et s’il faut partir …

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  7. Merci pour cet excellent article témoignant d’un ras le bol partagé par beaucoup.

    De notre côté, nous étudions d’autres possibilités en plus du salariat et attendons de faire le dos rond en attendant les municipales.

  8. Comme possibilité, il y a aussi celle de s’engager en politique ou en milieu associatif ou en tant qu’activiste pour essayer de faire bouger les choses.

    Je ne sais pas lire dans une boule de cristal, mais il me semble que dire “je vais changer de pays” simplement pour des raisons fiscales ne concerne que certains profils: des gens qui ont un revenu élevé, ou des jeunes en couple ou non, sans enfant. Et puis, changer de pays juste pour l’argent, c’est un peu limité; cela doit s’inscrire dans un projet de vie.

    Je te rejoins sur “rester mobile” d’esprit, ne pas céder à la panique. Une bonne majorité des français a un bon niveau de vie (quand même). Chaque cas est particulier et si on ne peut/veut pas agir au niveau local, continuons à agir sur nous.

    Perso, j’ai aussi envie de faire confiance. On ne peut pas maîtriser tous les paramètres d’une vie.

    Je vais régulièrement en Norvège qui est un pays très privilégié et pourtant des gens y sont pauvres aussi, les taxes importantes, ils ont peur de l’immigration qui augmente et que feront-ils quand le pétrole ne sera plus disponible?

    Peut-être suis-je naïve ou utopiste, mais je crois que si chacun agit à son niveau, on peut renverser la barre. De plus, il y a déjà des solutions connues que nous pourrions appliquer même sans le soutien des politiques (consommer autrement, mise en place de monnaies locales par exemple).

    1. @Alexandra, tu ecris :
      >> il me semble que dire « je vais changer de pays » simplement pour des raisons fiscales ne concerne que certains profils: des gens qui ont un revenu élevé, ou des jeunes en couple ou non, sans enfant.

      La majorité des gens pensent comme toi en France, et je veux insister la dessus : ce jugement est faux, pas parce que tu fais une erreur de raisonnement, mais parce qu’il te manque une INFORMATION.
      En France, on croit qu’il n’y a pas de prelevement a la source des impots parce que les politiques font diversion avec l’impot sur le revenu. On croit que les impots que l’on paye sont les impots sur le revenu. Mais cet impot sur le revenu, payé par a peine 50% de la population est en fait NEGLIGEABLE comparé aux impots sur le travail preleves a la source que sont les charges sociales (salariales+patronales).
      Je pense que les gens ne se rendent pas compte que 50% au bas mot de leur salaire est prelevé par l’etat, y compris les SMICards, y compris les temps partiels smicards!! Je ne crois pas que c’est ce qu’on peut appeler des hauts revenus… En fait ce sont les plus pauvres qui payent le plus d’impot.

      Ca fait 8 mois que je suis au Canada, juste apres avoir obtenu mon Diplome.
      J’ai travaillé a Paris pendant 1 mois avant de partir, dans une des meilleures entreprises d’informatique de France.
      J’etais payé 36 000 €/an brut => ca veut dire 70 000 €/an payé par l’entreprise pour m’employer, ce qui est beaucoup!!
      Ici a Montreal, l’entreprise depense pour m’avoir 70 000 $/an brut pour le meme travail! mais une fois toute taxe payee dessus, il me reste en NET environ 50 000 $
      (pas la peine de parler de taux de change €/$ le cout des choses en particulier du logement est bien moins cher ici!)

      Heureusement pour le gouvernement, personne ne touchera aux charges dites “patronales” justement parce qu’elles s’appellent “patronales” donc payées par les mechants patrons…

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        Pour rebondir sur ton propos, cela concerne aussi, par exemple, les serveurs qui partent travailler ailleurs (Suisse, Australie…) pour gagner plus. Tant que l’état ne réduit pas son train de vie, aucune solution n’est possible.

  9. Merci Michael, ça pose bien les choses d’un questionnement que nous partageons! Qu’est-ce qu’une bonne décision? en fait on n’en sait rien tant il y a de variables externes susceptibles de de transformer en plomb ce qui a été de l’or. (et réciproquement). C’est une invitation au lâcher prise, à la réactivité, au courage de s’engager en faisant des choix le plus éclairés possibles ou de se retirer (la première perte est toujours la meilleure m’a enseigné mon 1er patron quand j’avais 15 ans). j’ai l’impression que plus personne n’a les moyens d’arrêter ou de rediriger la machine…

  10. Bonjour,
    l’article est très bon et ne tombe pas dans le “coup de gueule” moralisateur, j’ai la solution face à tous ces c… !

    Pour ma part, je dirai que je vais continuer à investir sur moi, me former, avancer faire avancer les projets pour lesquelles je travail.
    J’ai connu un échec professionnel cuisant il y a quelques mois qui s’est transformé en un formidable tremplin donc finalement, je me dis qu’il n’y a qu’une chose à faire, c’est de poursuivre ma route vers l’objectif, me former à l’investissement (d’où ma découverte de ce blog) afin de diversifier mes actifs.

    Je ne suis pas pessimiste et je ne veux surtout pas rester là à attendre que cela passe … car je risque d’attendre longtemps. Faisons avec les possibilités qu’on a actuellement et quand elles seront plus grandes, il y aura dotant plus d’opportunités pour ceux qui se sauront s’adapter.

    Merci pour cet article,

    à bientôt,

    Marc

  11. Je partage beaucoup de points du commentaire de Marc: investir sur soi, se former vers un ou quelques objectifs.
    Diversifier ses actifs (d’où moi aussi la découverte du blog) et ne pas attendre que ça se passe voir ce qu’on peut faire avec ce qu’on a, être créatif s’adapter, toujours évoluer et retenir quand on a une baisse de motivation que les choses ne vont pas aboutir dès demain.

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