Gestion du temps : le mythe N°1 de la productivité

La scène se passe ainsi :

– Le chef d’équipe : “Bonjour collaborateur, tu es arrivé à 9h45 ce matin au lieu des 9h30 qui sont indiqués dans ton contrat. Ce n’est pas bien.”

– Collaborateur : “Grrr”

Ou alors cette annonce :

“Pour compenser le passage au 35 heures, les salariés effectueront 2,35 minutes de plus par jour”

EST-CE QUE CELA VOUS SEMBLE RIDICULE ?

C’est normal, ça l’est.

Il est tellement facile de se conformer aux attentes et d’arriver à 9h30 et de ne rien faire pendant la première demie-heure non ? Je suis certain que vous voyez cela autour de vous.

C’est l’un des plus grands mythes de l’efficacité personnelle : faire croire que être efficace c’est gérer son temps  ou respecter un planning.

D’ailleurs si vous avez un problème d’efficacité c’est que vous ne savez pas gérer votre temps non ?

FAUX FAUX ET ENCORE FAUX !

Le chef d’équipe tatillon ne l’est pas pour des raisons d’efficacité. Ses motivations peuvent être nombreuses :

  • c’est moi le chef” en mode qui c’est le plus fort ?
  • je n’ai pas envie que mon chef me le reproche” en mode pas taper merci !
  • toi je ne t’aime pas de toute façon” en mode salaud tu vas me le payer
  • l’heure c’est l’heure” en mode j’ai fait mon service militaire et-oulala-que-c’est-un-bon-souvenir

Comprenez-moi bien : je ne suis pas contre le fait de respecter les horaires, bien au contraire. J’aime être à l’heure et que les gens soient à l’heure. Ce dont je me moque ici, ce sont les organisations ou les équipes dont la performance n’est pas un critère ou dont le métier ne bénéficie pas du fait de suivre un planning.

Gérer son temps est la partie émergée de l’iceberg. C’est comme dire “Pour perdre du poids, il faut gérer les graisses et en consommer moins”.

Vous obtiendrez quelques résultats mais rapidement votre recette ne marchera plus.

CEUX QUI PARLE DU TEMPS NE VEULENT PAS ETRE PLUS EFFICACE

Si je devais résumer et donner une clé de lecture d’une situation comme celle que je décris rapidement au début, ce serait celle-ci :

lorsque quelqu’un se focalise sur le retard des autres, lorsque le seul élément de discussion concerne le temps consacré à une activité ALORS l’efficacité n’est pas le paramètre le plus important.

Je sais, c’est un raccourci. Mais mon but est juste d’attirer votre attention sur ce sujet.

Nous rentrons dans le mythe de la productivité : croire qu’en mesurant le temps on finit par mesurer la productivité. Il est tellement facile de se leurrer et de suivre un indicateur qui ne mesure pas la bonne chose.Est-ce que vous vous êtes déjà retrouvé dans la situation où l’on mesurait votre temps en permanence ?

Comment c’était ?

Exactement. (Vous voyez la conversation imaginaire !)

Vous vous sentiez probablement infantilisé (un retour au collège peut-être ?) ou énervé du manque de confiance. Dans tous les cas vous savez que cela ne permet pas de savoir ce que vous êtes capable de faire.

DU SUIVI DU TEMPS AU SUIVI DU RESULTAT

Le défi que vous avez (si vous voulez être jugé sur votre efficacité), c’est de faire passer votre environnement d’un suivi du temps à un suivi de l’efficacité. Pour des raisons juridico-franco-code-du-travail et compagnie, cela sera difficile officialisable car l’élément de mesure primaire reste le temps. Mais en redonnant un sens différent au temps de présence vous pouvez redéfinir les conditions de votre activité.

Voici une technique baptisée “le recadrage de sens”.

La principale difficulté que vous avez si vous souhaitez passer de la mesure du temps à la mesure de l’efficacité, c’est de PERSUADER votre supérieur de l’intérêt du changement. S’il est convaincu, il acceptera et finira même par défendre ce changement même si c’est totalement innovant.

Cela suppose plusieurs choses :

– votre activité produit un résultat mesurable soit directement (un nombre de livrables produits) soit indirectement (une contribution que vous apportez en plus de votre activité). En fait, si ce n’est pas le cas c’est que vous êtes dans la double contrainte. La double contrainte est le fait d’exercer une activité qui vous oblige à être présent ET à avoir des résultats : travailler sur une chaine de production, vendeur dans une surface de vente, consultant manager devant sortir un chiffre d’affaire…

– votre supérieur a un intérêt à ce que vous soyez plus productif. Autrement dit : il se fera mieux voir de ses propres chefs si vous produisez des résultats pour lui.

– vous êtes capable de produire des résultats plus rapidement que la moyenne de vos collègues (il n’y a pas de raccourcis ici!).

D’AILLEURS,

Savez-vous ce qu’est la productivité ?

Je veux dire qu’au delà “d’aller plus vite”, savez-vous ce que vous pourriez gagner à être plus productif ?

Je vous donne un exemple.

Et si, en continuant à occuper votre poste mais en libérant 2 heures par jour vous pourriez vous former pour obtenir un poste qui vous rapporte 10 ou 20 % de plus ou chercher un bien immobilier pour investir ? Vous pourriez le consacrer à votre grandir votre enfant ou à développer votre maitrise d’un instrument.

Ce que je veux dire, c’est que pour relever l’un de nos plus gros défis, le développement complet de notre potentiel, vous devez sagement utiliser votre temps ET votre énergie. (Rien ne sert d’avoir du temps si vous avez l’implication d’un chamallow)

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Commentaires 9

  1. J’allais justement écrire un article sur le même sujet. Bon nombre de personnes ne résonnent pas en terme de temps effectif de travail.

    Je suis développeur web dans la vie de tous les jours et je rencontre souvent le même cas :

    Pourquoi se prendre la tête 2h sur un bug en fin de journée alors que demain matin il sera réglé en 5 minutes ?

    Pourquoi plutôt que de faire sembler de travailler pendant 3h dans la journée ne pas en profiter pour “investir” ce temps ?

    En tout cas très beau résumé.

  2. Superbe article qui reflète parfaitement une réalité que j’ai bien connu lorsque j’étais salarié. Mes responsables mesuraient (et le font surement encore !) l’efficacité à l’heure d’arrivée et au temps passé. D’ailleurs on devait noter dans un tableau papier le temps passé pour chaque tache (même 5mn), du matin au soir, tous les jours de la semaine. On devait ensuite saisir ces données dans une usine à gaz (un logiciel développé en interne). Je vous dis pas le temps qu’on a passé à saisir notre temps passé !…

    Bref, je reconnais dans cet article tout ce que j’ai vécu et/ou ressenti, en pensant parfois être le seul à trouver cela anormal :
    – Ceux qui arrivent à 9h mais prennent le café et discutent jusqu’à 10h sont mieux vus que ceux qui arrivent à 10h et commencent à travailler à 10h. On laisse faire les premiers pendant qu’on demande des explications aux seconds.
    – Le chef tatillon par peur des comptes à rendre à son propre chef
    – Se sentir infantilisé par ce système (contrôle permanent du temps passé + des responsables qui mesurent l’efficacité et la productivité en parlant majoritairement de temps ou de retard)
    – etc…

    La technique de recadrage de sens est intéressante mais elle suppose d’avoir un responsable disposant d’un minimum d’ouverture d’esprit. Si ce n’est pas le cas, ce responsable n’accordera aucun crédit à la proposition (ça ne peut pas être viable puisque ça ne vient pas de mon propre supérieur, et on ne remet pas en cause l’ordre établi). Ce genre de personne ne perçoit pas la nécessité de gagner en productivité car pour elle, dans la vie on a un travail, et de ce travail on a un salaire. Point. C’est la vie. Et puis “après le boulot ya rien d’autre à faire que regarder la télé” 😉

    Merci Michael pour ce article qui confirme mes impressions et m’apporte une bonne dose de satisfaction !!

  3. Bonjour Michaël,
    J’ai expérimenté le manque de confiance de mes supérieurs au travail et le flicage… Pour moi, la conséquence était toujours une diminution de mon implication et une productivité moindre.
    Au contraire, quand mes supérieurs m’ont fait confiance, je me suis investi pour que mon travail soit le mieux fait possible, sans forcément compter mes heures… Tout le monde a à gagner dans ce type de rapport.
    Jérémie

  4. Bonjour Mickaël,

    Je viens de découvrir votre blog par le biais de l’interview que vous avez fait de Florent Fouque (qui était très intéressant !).
    Cet article me parle énormément travaillant dans la grande distribution, un monde sans aucune humanité… 🙂
    Que se soit dans l’article ou les commentaires juste au dessus, je reconnais la dedans mon expérience personnelle.
    Je pense qu’il est très difficile de faire évoluer la mentalité des gens de ce secteur, car il est presque impossible d’avoir accès aux personnes qui pourrait faire évoluer les choses et elles ont souvent l’ouverture d’esprit d’une huître. Je vous tire mon chapeau si c’est la tâche à laquelle vous vous attelez ! 🙂
    C’est pourquoi, plutôt que de me battre avec ces moulins à vent, je préfère consacrer mon énergie (même si c’est très difficile) au développement de mes projets personnels.

    Signé: un employé commercial à bout… ^^
    En tout cas, merci pour cet article, j’ai hâte de lire et découvrir votre blog !

    Freddy

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  5. Il y a aussi un autre pb que j’ai personnellement rencontré, qui s’oppose a une augmentation de productivité : si tu te mets à demontrer que tu es capable de faire en 4h ce que tout le monde fait en 8h, tu brises le statut quo en montrant que les autres glandent la moitie du temps. Donc tu apprends tres vite a calquer ta productivité sur celle des autres.

    Sauf si tu veux devenir Calife a la place du Calife. Mais en France c’est pas forcement en etant plus productif que ca marche. C’est plutot en utilisant les heures gagnées sur ton boulot à cirer des pompes…

    Tant qu’on sera payé à l’heure et pas à la tache, on continuera à mettre le plus de temps possible à réaliser cette tâche, si on le peut, et a faire du présentéisme…

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  6. En effet, lorsqu’une personne travaille 35 heures par semaine, elle n’est pas toujours productive pendant tout ce temps. Une autre personne travaillant de manière efficace pendant 17 heures peut produire 35 heures de résultats voire bien plus. Il est important de se concentrer sur ce qui est productif et c’est cela qui permet de se sentir libre, en maîtrisant son temps comme on le souhaite.

  7. Article très bien écrit et très intéressant. J’ai également écrit une guide sur le même sujet que l’on peut télécharger sur mon site.

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