Comment créer son indépendance financière

Couple et argent : comment éviter les conflits

L’argent serait l’un des sujets N°1 de conflits dans le couple. D’une manière ou d’une autre, le sujet revient régulièrement sur le tapis sous de multiples formes. Dépenses subies par l’une des 2 personnes, jalousie larvée, sentiment d’infériorité… L’argent peut rapidement transformer votre petite histoire sympathique en cauchemar. Dès lors, comment éviter les conflits d’argent dans le couple ?

Couple et argent : comment éviter les conflits d’argent dans le couple ?

Ce seul sujet peut tuer un couple tout comme il peut le renforcer si vous apprenez à aborder la question et à gérer les conflits d’argent. Petit guide pratique et pistes de réflexion dans le prolongement de Couplonomics.

Le début des emmerdes ?

Voici comment se déroule l’histoire : vous êtes une personne indépendante qui commence à gagner sa vie. Tout se passe bien et vos revenus vous permettent de bien vivre et de pratiquer vos loisirs. L’argent n’est d’ailleurs pas un sujet. Lorsqu’il est là, vous le dépensez pour vous faire plaisir en ayant parfois pris le soin d’en épargner une partie.

Un jour, vous rencontrez quelqu’un avec qui le courant passe. Au fil des mois, vous commencez à vivre de manière rapprochée et ce allant jusqu’à la cohabitation.

Lorsque vous étiez seul dans votre coin, tout allait bien (du moins sur le thème de l’argent). C’était un non-sujet. Désormais, il faut effectuer sans cesse une remise en question des dépenses, qu’elles soient faites à deux ou même seul.

Certains aiment à dire que vivre à deux c’est essayer de résoudre des problèmes que l’on n’aurait jamais eu tout seul. C’est certainement vrai mais c’est une vision réductrice et bien trop cynique pour que l’on s’arrête là.

Sur le sujet de l’argent, il est sûr que si vous conservez, par exemple, un style de vie très individualiste alors que vous vivez en couple, vous êtes en bonne voie pour créer un monstre émotionnel qui resurgira plus tard. Le monstre émotionnel, c’est ce truc que votre partenaire va trouver inadmissible ou intolérable. Il s’abstiendra toutefois de vous le dire pour ne pas entacher le rêve façon Disney qu’elle (ou il) VEUT vivre avant tout.

C’est comme ça qu’un jour le monstre resurgit. Et là, vous ne comprenez pas ce qui vous arrive. Votre cerveau se recroqueville sur lui-même pour ne réagir que de 2 manières basiques : le combat ou la fuite. Les hommes préfèrent souvent la fuite parait-il 🙂

Configuration des revenus dans le couple

Passons aux choses sérieuses !

Il y a 3 grandes situations très différentes :

  1. l’un des deux ne travaille pas
  2. les 2 travaillent et ont des revenus proches
  3. les 2 travaillent et ont des revenus très différents

Première situation

Tout d’abord, la situation 1, où l’un des deux ne travaille pas, est particulière et dépasse le cadre de cet article. Même si la situation est de moins en moins fréquente, elle répond parfois à un choix d’éducation des enfants lorsque vous agrandissez la famille. Plutôt que de déléguer à la crèche ou à l’école maternelle le soin de garder les enfants en journée, certains couples décident de s’occuper eux-mêmes de leurs enfants avant leur entrée à l’école obligatoire. Certains font même le choix de l’instruction en famille et poursuivent donc ce schéma au-delà de 6 ans. Ce que le conjoint qui ne travaille pas (au sens conventionnel du terme) apporte à la cellule familiale n’est pas vraiment quantifiable, ce qui montre que l’argent n’est pas la seule “devise” dans le couple.

Ce ne sont pas ces couples-là qui connaissent le plus de conflits d’argent de toute façon, car ils ont clairement défini leur projet de vie commun (j’y reviendrai). Le conjoint qui ne travaille pas peut cependant ressentir une certaine dépendance financière envers le conjoint qui travaille. Dans ce cas, le plus évident reste de préparer et de gérer cette différence. Par exemple, l’un des mécanismes simples consiste à provisionner un compte alimenté par celui qui travaille que l’autre pourra utiliser à discrétion. Une sorte de prestation compensatoire avant le divorce 🙂 qui évitera que l’un dépende de l’autre pour ses dépenses quotidiennes.

Cette situation fonctionne tant que tout va bien au sein du couple. Car comme on le voit souvent dans les vieux couples où la femme a joué le rôle de mère au foyer qui élève ses enfants et qui divorce à 50 ans : l’un des deux se retrouve alors sans revenus.

Autre situation

La situation où l’argent est potentiellement TRÈS problématique et peut être source de conflits dans le couple, c’est lorsqu’il existe un gros écart de revenus entre les 2 personnes. Lorsque l’une des personnes gagne 2 ou 3 fois plus que l’autre, la question de l’argent reviendra régulièrement sur le tapis. Celui qui gagne bien plus pourra avoir l’impression de porter presque seul(e) la charge des dépenses du couple, ce qui au fil du temps pourra créer du ressentiment, tandis que celui qui gagne beaucoup moins aura peut-être le sentiment, selon les cas, de freiner l’autre, de profiter de son argent ou de vivre au dessus de ses moyens.

Première étape pour régler les conflits d’argent : ne pas juger les dépenses de l’autre

La légitimité de la dépense

À revenus égaux (et pire encore dans le cas contraire), si l’un dépense beaucoup alors que l’autre est très économe, la situation ne va pas durer longtemps. La question de la légitimité de la dépense est donc très importante.

En effet, imaginez que vous soyez d’un naturel plutôt économe et que votre conjoint ne regarde pas à la dépense. Lorsque c’est vous qui faites les courses, vous ressortez du magasin avec un caddie bien rempli pour 60 euros. Votre conjoint, lui/elle, ne va pas se contenter du nécessaire mais va peut-être acheter quelques extras, prendre des produits de certaines marques, acheter bio (ce qui est très bien, juste plus cher !), etc. Son ticket de caisse dépasse les 100 euros. Cette situation va déranger l’économe qui va voir son conjoint comme dépensier, tandis que celui qui ne regarde pas à la dépense va mettre des valeurs positives sur son comportement : le bio est meilleur pour la santé, je m’assure que ma famille ne manque de rien, je prends de la bonne qualité, etc.

On est ce que l’on consomme

Ça peut paraître exagéré, mais c’est vrai que les dépenses que l’on choisit de faire nous définissent en partie. Donc juger les dépenses de votre conjoint, quelque part c’est juger sa personne. Et là on dépasse le cadre de l’argent. Le conflit va naître de ce sentiment de ne pas être aimé pour ce que l’on est. Pour reprendre l’exemple précédent, “dépensier” est un jugement fort, que votre conjoint peut interpréter comme une critique de ce que lui/elle voit comme un comportement écologique, sain et responsable.

Tenir compte du contexte familial

N’oubliez pas que le milieu d’où vous venez et celui dans lequel votre moitié a été élevée peuvent être très différents. Là encore, évitez les jugements du type “Oui mais toi tu es un gosse de riche alors…” !

Interrogez-vous. Est-ce que vous avez les mêmes valeurs liées à l’argent ? Les mêmes croyances ? Comment se comportaient vos parents ? Et les siens ? Tout cela influence aujourd’hui vos comportements respectifs sur l’argent. Comprendre ces différences va faciliter la communication.

Car l’élément fondamental, c’est la communication. Se parler et échanger sur les raisons de ce qui vous gêne est capital. Parlez franchement de vos priorités et pourquoi elles sont importantes pour vous. Votre conjoint ne lit pas dans vos pensées et n’a pas forcément la même relation à l’argent que vous.

Deuxième étape : faire l’inventaire objectif des dépenses du couple

La base d’une discussion factuelle

Pour éviter de vous disputer à coups de  “Tu dépenses TOUJOURS TOUT NOTRE ARGENT pour telle ou telle chose” et de “N’exagère pas, c’était EXCEPTIONNEL, je n’achète pas ça TOUS LES MOIS”, rien de mieux que d’avoir les vrais chiffres sous les yeux. Ça vous évitera ce ping-pong de reproches (peut-être infondés) et de justifications (peut-être erronées) qui ne fait qu’envenimer les choses.

Ça va être beaucoup plus productif de parler des dépenses vraiment effectuées. Ça va retirer toute la composante émotionnelle des reproches formulés en termes d’absolus (“c’est TOUJOURS pareil”) et personne ne pourra nier ce qui est écrit noir sur blanc !

Simplicité et efficacité

Il existe différentes techniques pour tenir vos comptes, et plein de solutions informatiques et en ligne comme alternative au bon vieux crayon/papier. J’aborde la question en détail dans cet article sur comment faire vos comptes comme un professionnel en quelques secondes.

Mais rien de tel qu’un tableur tout simple pour se lancer ! Les outils en ligne, bien que complets, sont parfois complexes à appréhender et peuvent vous rebuter. Ce que je vous propose, c’est mon modèle de tableur ultra simple pour faire le bilan de vos finances personnelles. Vous n’avez plus aucune excuse !

Des finances personnelles saines et optimisées

Manquer d’argent est aussi source de conflit. Si en faisant votre bilan financier, vous vous rendez compte que vous dépensez plus que vous ne gagnez, vous devez absolument réduire vos dépenses ou gagner plus ! Facile à dire, hein ?! Pour gagner plus, vous le savez, rien de tel que d’investir. Encore faut-il avoir des finances personnelles saines : un bon profil bancaire, de l’argent de côté, tous les besoins essentiels couverts, etc.

Si vous rencontrez des problèmes d’argent, que vous avez des difficultés à boucler vos fins de mois, qu’épargner ne fait pas partie de vos priorités parce qu’il ne vous reste pas assez d’argent pour cela, il est clairement temps pour vous de reprendre les contrôle de vos finances. Et ce n’est pas si compliqué quand on sait comment s’y prendre. C’est pour cela que j’ai créé Je prends mon argent en main. Un programme en 4 modules pour remettre vos finances sur les rails et optimiser votre gestion. De quoi envisager l’avenir sereinement et entamer votre chemin vers la liberté financière !

Troisième étape : définir un projet de vie commun pour éviter les conflits d’argent dans le couple

Quand les priorités ne sont pas alignées

Prenons un autre exemple : lorsque l’un des deux seulement souhaite mettre de l’argent de côté pour partir en vacances. Il/elle va adopter un comportement frugal pour réussir à économiser et faire grimper la cagnotte destinée aux vacances, tandis que sa moitié, à qui ce projet ne tient pas à coeur, va continuer d’engager des dépenses non nécessaires, sabotant inconsciemment le projet estival. Cela va créer des tensions dans le couple, car d’un côté, celui qui cherche à économiser pour partir en vacances va sentir un manque de respect de la part de son conjoint, tandis que l’autre peut trouver désagréable de devoir se priver constamment pour un projet qui le laisse indifférent.

De tous ces exemples se dégagent un concept très important : celui du projet de vie commun. Si l’argent est la première source de conflit au sein du couple, c’est souvent parce qu’il n’y a pas de projet commun clairement établi et respecté.

Que faire si votre conjoint ne veut pas investir?

Cela me fait penser à l’un des membres de ma formation immobilier (et c’est loin d’être le seul), qui m’écrivait récemment qu’il essayait de convaincre sa compagne d’investir avec lui dans leur premier projet d’investissement locatif. Il déplorait qu’elle ne soit pas intéressée et le fait qu’il allait peut-être devoir investir seul alors qu’il souhaitait faire ce projet ensemble pour améliorer leur situation à tous les deux.

Investir est un exemple de projet qu’il est important d’avoir en commun. C’est le genre de projet qui peut, à court et moyen terme, impacter fortement d’autres projets et dépenses communes dans un couple : l’achat de la résidence principale, l’organisation d’un mariage, les loisirs et voyages, etc. Sans compter l’énergie et le temps passé à réaliser le projet et à résoudre les problèmes qui pourraient se dresser sur votre route.

Projet de vie et objectifs communs

Si votre conjoint ne partage pas votre objectif de liberté financière ou ne le comprend pas, il est normal qu’il/elle voie plus de contraintes à investir qu’à ne pas le faire et qu’il/elle ne soit pas motivé(e). D’où l’importance de définir un projet de vie commun et des objectifs financiers communs.

Les objectifs peuvent être de tous types : acheter des choses, vivre des expériences, changer de métier pour quelque chose de moins rémunérateur mais qui vous passionne, dégager du temps pour quelque chose, etc. C’est toujours plus motivant quand on sait pourquoi on investit !

Maintenant que vous avez défini vos projets et vos objectifs communs, comment allez-vous gérer concrètement l’argent du couple pour éviter les conflits ?

Quatrième étape : choisir un mode de fonctionnement au sein de votre couple

A côté des 3 grandes configurations de revenus énoncées en tout début d’article, nous allons trouver 4 grands modes de gestion :

  1. “ce qui est à moi est à moi” ou vivre comme 2 entreprises qui font un partenariat
  2. “ce qui est à toi est à moi” ou l’histoire du parasite
  3. “ce qui est à moi est en partie à nous” ou le pragmatisme moderne
  4. “ce qui est à moi est à nous” ou l’osmose parfaite ?

La question qui se pose désormais c’est, faut-il ou non séparer les comptes ? Tout dépend de ce qui fonctionne pour votre couple. Il n’y a pas de solution unique, en réalité.

1- Ce qui est à moi est à moi

“T’aurais 3 € pour que je m’achète des mouchoirs, je te les rendrai”.

Hé, nul doute que l’autre pense que vous êtes un gros radin. Il n’a pas forcément tort…

Indépendamment du niveau de revenus de l’un ou de l’autre, il n’est pas très agréable de ne rien partager. Après tout, comment résoudre à 2 ces problèmes que l’on n’aurait jamais eu tout seul si l’on ne partage rien ? C’est un vrai challenge !

C’est peut-être un peu exagéré comme mode de gestion…

2- Ce qui est à toi est à moi

“T’aurais pas 300 € pour que je m’achète ces bottes, elles m’iraient super bien!”

Ce profil profite souvent d’échanger un élément social ou d’exploiter une faiblesse chez l’autre contre de l’argent : besoin de reconnaissance, de séduire, de pouvoir…

Souvent ceci ne fonctionne que lorsque il existe un gros écart de revenus entre les 2 personnes qui incite celui qui gagne plus à payer pour diluer la culpabilité que l’autre lui fera ressentir.

Pas très sain non plus 🙂

3- Ce qui est à moi est en partie à nous

“T’aurais pas 0,5 € c’est pour payer la moitié du pain ?”

Je caricature mais ce mode me semble être le mode le plus utilisé actuellement. En effet, il marie simplicité, distinction des revenus et partage. C’est le mode de gestion qui va le mieux permettre d’éviter le conflit.

Cela passe par la mise au point d’un budget de fonctionnement et d’un pot commun que l’un des deux gère et qui permet de payer le loyer et les autres dépenses communes.

L’avantage ici, c’est de pouvoir adapter la partie que chacun paye en fonction des revenus de chacun pour garder une certaine équité. Chaque personne pourra alors contribuer de manière proportionnelle aux dépenses communes du couple (logement, alimentation…). Et chacun conservera le reste de ses revenus pour faire ce que bon lui semble.

4- Ce qui est à moi est à nous

“Regarde, j’ai enfin acheté l’écran 99 pouces dont je rêvais avec le kit Méga Home Cinéma. Par contre, j’ai dû prendre sur l’argent de nos vacances à Melun”. Note: je n’ai rien contre cette ville, aussi tristement qu’un nom et une image puissent être utilisés pour illustrer les sentiments de joie, de modernité et de liberté).

Plutôt vieillot je dirais. Je ne doute pas que cela se pratique encore (surtout si vous êtes marié avec des enfants et avec le sentiment de n’être plus qu’une seule et même personne). Mais ici les conflits d’argent tourneront autour des dépenses “plaisir”, puisqu’elles seront “payées” par les 2 personnes.

Si papa aime faire de l’ULM et maman se contente de faire du vélo, l’un pioche beaucoup plus dans le budget que l’autre. Cela peut ne poser aucun problème, encore faut-il que cela soit accepté par tout le monde.

En résumé, et comme l’a joliment dit Oxmo Puccino à TEDx : “C’est lorsque l’argent vient à manquer que l’on commence à le compter”. L’important, c’est donc de vous poser tous les deux et de communiquer objectivement pour définir vos projets et votre fonctionnement, de manière à ce que chacun y trouve son compte (sans mauvais jeu de mots ;-)).

Retrouvez ces conseils en vidéo ci-dessous et dites-moi ce que vous en pensez !

Image en en-tête par fPat

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